ITV Alexandre
Mon discours au SPIEF 2023 sur Ruspatriation
Pour écouter la table ronde c’est ici et mon intervention en russe à partir de 55:00 Bonjour et merci Maria. Je vais parler rapidement et de façon sincère et ouverte car en Russie nous avons la liberté de ton. Je m’appelle Alexandre et il y a 15 ans j’ai décidé de venir vivre en Russie. C’était un choix personnel, idéologique et civilisationnel. Je venais de rencontrer ma future épouse, russe en France, nous souhaitions fonder une famille et avons pensé que nous ne voulions pas le faire en France car nous avions déjà senti les tendances sociétales en cours, liées au LGBT et au Wokisme notamment. Pour elle, citoyenne russe, et moi qui travaillait entre la France, l’Italie et la Chine nous avons pensé que la Russie était le bon choix. 15 ans plus tard, je peux le dire : le choix de la Russie a été la meilleure décision de ma vie. Je suis a titre personnel passé par toutes les étapes : visa, permis de séjour, permis de résidence, passeport et aujourd’hui billet militaire. Ce processus compliqué, je le connais bien désormais et j’ai donc décidé d’aider sur ce plan les gens ayant décidé de déménager en Russie. Pour votre information et vous donner des chiffres : près de 800 personnes m’ont contacté sur les 3,5 dernières années. Mes services sont payants, donc tous ne donnent pas suite, mais j’ai accompagné prés de 120 personnes sur les 18 derniers mois. Le segment traditionnel d’expatriés, de gens qui viennent travailler en Russie, est habituel mais clairement diminue depuis le début de l’opération militaire spéciale, car les entreprises occidentales ont renvoyé leurs spécialistes. Un autre segment, grandit, et ce segment est selon moi nouveau. C’est le segment des gens qui veulent venir vivre en Russie car pour eux la Russie est une alternative, un pays d’avenir et ce malgré 13.000 sanctions et la guerre américaine contre la Russie, ils croient en l’avenir de la Russie qu’ils voient comme le pays ou des choses sont possibles. Ce sont ces gens que j’accompagne. Comment concrètement ? Tout d’abord, comme ces gens ne connaissent pas la Russie, je leur explique ce qu’est la Russie. En large et ce que signifie vivre sur Moscou, Krasnodar ou dans l’Altaï. Je les accompagne aussi pour leur première visite en Russie. Il faut comprendre que ces gens choisissent la Russie comme modèle de société, et ce sont souvent des gens qui ne souhaitent plus vivre dans la civilisation du wokisme et du LGBT. Ils ont des profils très variés et parmi eux il y a de nombreux spécialistes mais ils ne parlent pas russe. J;ai du reste propose au forum Gaidar il y a 5 ans que Rosotrudnishestvo (l’état russe) ouvre des centres en Europe pour russifier ces candidats a l’émigration / ruspatriation car sans parler russe il leur sera difficile de trouver un travail et encore plus actuellement. Certains ont du capital mais ils ne peuvent résider en Russie légalement sans travail, par conséquent je pense que de créer un visa-temporaire de séjour sans contraintes financières ou juridiques, pour ces émigrés potentiels, seraient judicieux afin de leur permettre durant cette période, de s’intégrer, se russifier à minima et se retourner économiquement soit par la recherche d’un emploi, soit par le lancement d’une activité. L’exemple israélien d’une agence de recherche de talents a l’étranger pour générer une immigration choisie est une bonne idée mais pour la Russie le problème n’est pas de trouver des candidats, ils sont nombreux, mais plutôt de savoir comment les accompagner pour leur permettre de s’intégrer en Russie et trouver leur place dans leur nouvel écosystème. Il faut donc réfléchir à la création de mécanismes permettant à ces migrants potentiels de pouvoir non seulement venir, mais aussi de pouvoir rester en Russie.
Combien de travailleurs ont une formation supérieure en Russie ?
Au premier semestre de 2022, 34,9% des travailleurs russes ont fait des études supérieures, soit environ 25 millions de personnes. Environ 45% des russes qui travaillent, soit 32,5 millions de personnes, ont une formation professionnelle secondaire. 15,8% ont une formation générale secondaire (classes 10-11) 3,9% ont une formation générale de base (classes 5-9) 0,2% n’ont aucun diplôme. En 20 ans en Russie, la part des travailleurs ayant une éducation supérieure a augmenté d’une fois et demie et au cours des dernières années pour atteindre le tiers de tous les employés. Il est à noter que chez les femmes, la proportion de travailleurs ayant un diplôme universitaire est supérieure d’un tiers par rapport aux hommes — 39,8% contre 29,9%. Parmi les femmes, la proportion de travailleurs sans formation professionnelle n’est que de 16,6%. Source
Russie : le miracle du plein emploi en ce début 2023
Fin de 2022, le marché du travail russe a connu une pénurie record de demandeurs d’emploi et au quatrième trimestre 2022 il y avait en Russie en moyenne 2,5 postes vacants pour chaque chômeur ce qui n’était pas arrivé depuis 2005 selon le service d’analyse, d’audit et de conseil FinExpertiza. La situation la plus favorable pour les demandeurs d’emploi a été formée dans la région de Toula (11, 2 postes vacants par chômeur), la région autonome Juive (10 postes vacants), la région de Leningrad (9, 1 postes vacants), la région de l’amour (8 postes vacants), le District autonome de Yamalo-Nenets (7, 2 postes vacants), la région de Nijni Novgorod (6, 7 postes vacants), le territoire de Primorsk (6, 1 postes vacants), la région de Volgograd (5, 7 postes vacants), la région de Mourmansk (5, 4 postes vacants). postes vacants) et de la région de Pskov (4,8 postes vacants). En revanche, neuf régions ont connu des pénuries d’offres d’emplois avec moins d’un poste vacant par demandeur d’emploi et notamment la république d’Ingouchie (86 demandeurs d’emploi par poste vacant), la Tchétchénie (27 demandeurs d’emploi), le Daguestan (12 demandeurs d’emploi), Tyva (4,5 demandeurs d’emploi), l’Altaï (3,7 demandeurs d’emploi), ‘l’Ossétie du Nord (2,9 demandeurs d’emploi), la Kabardino-Balkarie (2,6 demandeurs d’emploi), la Kalmoukie et la Karatchaïévo-Tcherkessie (1,1 demandeurs d’emploi). Le nombre de postes vacants en Russie a considérablement augmenté au cours de l’année postpandémique 2021, à mesure que l’activité commerciale se redressait après la crise du coronavirus. La saisonnalité établie du marché du travail russe est la suivante: au début de l’année, les besoins en personnel des entreprises commencent à augmenter, atteignant un maximum en été, après quoi ils diminuent progressivement malgré un rebond après l’été, les citoyens russes changeant plus souvent de travail après les vacances. En général, en 2022, le nombre de postes vacants ouverts, à l’exception de janvier et de février, était inférieur à celui de 2021, et cet écart s’est creusé à partir du second semestre, pour arriver au quatrième trimestre de 2022 avec 1,7 million d’emplois vacants, soit 17,6% moins par rapport à la même période de l’année précédente. Mais parallèlement à la baisse du nombre de postes vacants en 2022, le nombre de citoyens à la recherche d’un emploi a lui aussi également diminué, et cette baisse a commencé directement depuis le début de l’année, pour arriver au quatrième trimestre avec 676.000 personnes officiellement en recherche d’un emploi, soit 32,3% moins par rapport à la même période de l’année précédente. Au quatrième trimestre de 2022, il y avait 2,5 postes vacants par demandeur d’emploi, soit le maximum depuis 2005 contre 2,1 postes vacants par demandeur d’emploi au quatrième trimestre de 2021, bien que le nombre total de postes vacants en 2021 était alors plus élevé. Conséquence : le marché du travail russe connait une situation unique de forte la pénurie de demandeurs d’emploi et le le taux officiel du chômage est, en cette fin février 2023, de 3,6% en Russie et de 0,3% à Moscou. La population active âgée de 15 ans et plus en janvier 2023 s’élevait à 75,6 millions de personnes, dont 72,9 millions étaient classées comme économiquement actives et 2,7 millions comme chômeurs, répondant aux critères de l’Organisation internationale du travail. Comment expliquer ces chiffres ? 1/ Les sanctions et le départ de nombreuses entreprises étrangères de Russie (ou la réduction de leur activité) n’ont pas provoqué une hausse du chômage, mais les entreprises ont réduit le taux d’embauche de nouveaux employés. Dans l’ensemble, les employeurs ont essayé d’optimiser les coûts du travail et cela s’est traduit notamment par le transfert de travailleurs à temps partiel et l’absence d’augmentation réelle des salaires en fonction de l’inflation. 2/ Les entreprises étrangères, qui représentent en emplois directs quelques 2 millions d’emplois ont non seulement continué à payer les employés durant l’arrêt de leur activité mais ont aussi offert des packages de sorties souvent importants pouvant aller pour certains cas / postes / entreprises à 12 mois de salaire, ce qui leur permet de se constituer un solide coussin de sécurité financière. Admettons que 25% du business étranger ai quitté le pays , cela représente quelque 400.000 emplois soit 0,5% (en gros) des actifs pas tous pressés de rechercher un travail. 3/ La mobilisation a enlevé au monde des actifs quelques 350.000 personnes soit environ 0,5% des actifs. 4/ La peur de la mobilisation a enlevé aux actifs disponibles sur le marche du travail quelques 500 / 700.000 personnes qui ont quitté la Russie, suite à la mobilisation soit encore 0,8% des actifs. 5/ Beaucoup d’actifs ont aussi démissionné et quitté leur travail, s’isolant pour éviter de recevoir une Povestka (soit la convocation militaire d’engagement dans le cadre de la mobilisation) que l’on reçoit soit au lieu de résidence, soit au lieu de travail. Les chiffres ne sont pas publics mais les témoignages des entreprises nombreux, sans doute cela représente encore des dizaines de milliers d’emplois … Au total le cocktail émigration / mobilisation à donc sans doute coûté la disparition du marché de l’emploi russe environ 2% des actifs ce qui est assez impactant. 6/ Enfin et bien sur les aides sociales aux chômeurs sont en Russie quasi-inexistantes et beaucoup de gens ne travaillent pas officiellement (et ne sont donc pas à la recherche d’un emploi), ce qui explique le décalage considérable entre le nombre d’actifs sans emplois officiels et le nombre de chômeurs inscrits officiellement qui cherchent un travail. Sources :1,2,3
Situation du marché de l’emploi à Moscou et de l’IT en Russie en ce début 2023
Il y a aujourd’hui quelques il existe environ 400 000 postes vacants dans la capitale et les spécialistes les plus recherchés dans le domaine industriel en 2023 sont les profils techniques et notamment les installateurs et ajusteurs d’équipements et d’instruments électroniques et mécaniques, les opérateurs de machines-outils à commande numérique, les assembleurs, les fraiseurs, les soudeurs et les spécialistes en contrôle technique. Traditionnellement les secteurs qui recrutement massivement sont les secteurs des services, du commerce de détail, y compris du commerce en ligne, du transport et de la logistique et bien entendu de l’informatique. Cette année ces tendances sont maintenues mais de nouvelles tendances apparaissent comme une forte demande de nouveaux employés est également observée dans le secteur des services et notamment une forte demande de serveurs, baristas, de représentants de l’industrie de la beauté, de vendeurs, administrateurs, marchandiseurs, magasiniers ou encore des collecteurs de commandes». Le besoin est en forte hausse également chez les spécialistes du marché du commerce électronique, du secteur des transports et de la logistique, et et des opérateurs en télécommunications. Enfin dans le domaine de l’informatique, le besoin de spécialistes en cybersécurité, en ingénieurs informatiques, en experts en informatique et en génie informatique ou de concepteurs graphiques demeure aussi élevé. Source Pour ce qui est de l’IT en Russie les profils les plus recherchés en Russie parmi les professions du secteur de l’IT sont les spécialistes de la sécurité de l’information (54%), les analystes systèmes (53%), les ingénieurs DevOps (16%), les programmeurs Seniors et les spécialistes en Data Science. En ce qui concerne les langages de programmation sur lesquels les informaticiens travaillent, les plus populaires sont Java (60%), JavaScript (47%) et C++ (36%). La plupart des entreprises (78%) ont déclaré offrir aux professionnels de l’informatique un format de travail hybride-en partie au bureau, en partie à distance. 12% des entreprises recherchent exclusivement des travailleurs à distance, et 10% offrent un format de travail au bureau. En outre, 73% des entreprises ont annoncé leur intention d’augmenter les salaires pour les programmeurs et les testeurs en 2023. La croissance du nombre de postes vacants pour les professionnels de l’informatique est continue depuis novembre et s’est intensifiée en janvier avec 58.700 offres d’emploi, en hausse de 63% par rapport à la même période de l’année dernière. Source
Les conséquences de la mobilisation sur le travail des entreprises en Russie
Le Bureau du médiateur des entreprises Boris Titov a analysé les résultats d’une enquête auprès des entrepreneurs sur le bien-être des entreprise et principalement l’impact des sanctions et de la mobilisation partielle sur leur activité. 5.800 mille entreprises y ont participé (74% de micro entreprises, 21% de petites entreprises, 3,4% de moyennes entreprises et 1,6% de grandes entreprises) Il s’est avéré que le principal problème demeure l’insuffisance de la demande de produits et de services sur le marché intérieur ainsi que des pénuries de personnel, des déficits de trésorerie et une perturbation des chaînes d’approvisionnement. Bien que la majorité des entrepreneurs se soient adaptés aux sanctions, un tiers ont indiqué une baisse importante de leurs revenus tandis que 6 % envisagent de fermer purement et simplement leur entreprise. La mobilisation partielle a touché un tiers des répondants (!) (NDLR ; pas forcément des personnes mobilisées mais des personnes ayant quitté leur travail pour échapper à la mobilisation) ; dans la moitié (58%) des cas, les entrepreneurs ont soit rapidement remplacé les employés mobilisés, soit estimé qu’un tel remplacement n’était pas nécessaire. -20% des entreprises n’arrivent toujours pas à trouver de remplaçants aux employés partis. La mobilisation a considérablement exacerbé le problème de pénurie de personnel et 30% des entreprises interrogées se plaignent de pénurie et difficulté pour trouver des gens. -La détérioration des conditions pour faire des affaires est aussi associée à un manque de fonds pour les entreprises : 64% des répondants se plaignent d’une baisse de la demande intérieure et 29% – d’un manque de fonds de roulement et de déficits de trésorerie. -Enfin, 26,5% des entreprises n’ont pas été en mesure de rétablir complètement les chaînes d’approvisionnement et 19% rencontrent des difficultés avec les livraisons à l’importation. En général ;55% des entreprises parviennent à s’adapter aux sanctions.16% des entreprises ne les ont pas du tout remarqués.10% des entreprises n’ont pas pu faire face aux conséquences des sanctions. 9% des entreprises constatent une croissance stable du chiffre d’affaires.30% des entreprises jugent la baisse de leur chiffre d’affaires maîtrisable.27% des entreprises déclarent une « baisse grave » de leur chiffre d’affaires. 7% des entreprises déclarent une « crise » grave et 6 % des répondants ont indiqué que l’entreprise devait ou devra bientôt fermer. Les mesures visant à stimuler la substitution des importations, malgré les programmes gouvernementaux à grande échelle, sont toujours considérées par les entrepreneurs comme correctes, mais insuffisantes.
Le marché du travail russe en ce début novembre 2022
et8 mois après le début de l’opération spéciale russe en Ukraine, comment se porte le marché du travail en Russie ? Le nombre de chômeurs officiellement enregistrés en Russie ne cesse de diminuer : – 681.000 au 25 juin 2022 – 675.000 au 15 août 2022 – 646.500 au 19 septembre 2022 – 579.300 au 04 novembre 2022 Fin août, 72,6 millions de personnes avaient un emploi et fin septembre – 72 millions, tandis que dans le même temps, il n’y avait que 30 000 chômeurs de plus, portant le taux de chômage en Russie à 3,9% selon la méthodologie de l’Organisation internationale du travail (OIT), selon laquelle les chômeurs sont ceux qui, au moment de l’étude, avaient simultanément besoin d’un travail, le cherchaient et étaient prêts à le commencer. La population active âgée de 15 ans et plus en septembre 2022 s’élevait à 74,9 millions de personnes, dont 72 millions de personnes étaient classées comme employées dans des activités économiques tandis que 2,9 millions de personnes étaient classées comme chômeurs, répondant aux critères de l’OIT, c’est-à-dire qu’elles n’avaient pas ont un emploi mais ne sont pas enregistrées en recherche d’emploi. Dans la capitale Moscou le taux de chômage au 1er novembre est officiellement tombé à son plus bas niveau depuis avril 2020 : 0,42% et seulement 30,6 mille chômeurs inscrits à la bourse du travail de la ville. Comment comprendre ces chiffres ? 1/ Tout d’abord l’économie russe ne s’est pas effondrée, après 8 mois et 12.747 sanctions internationales. 2/ Les entreprises étrangères, qui représentent en emplois directs quelques 2 millions d’emplois ont non seulement continue a payer les employes durant l’arrêt de leur activité mais offrent aussi des packages de sorties souvent importants pouvant aller pour certains cas / postes / entreprises à 12 mois de salaire, ce qui atténue l’effet de perte d’emplois pour ces employés et repousse le problème social. Les concernés sont quelques 3,5% des actifs du pays, bien sur, pas tous sont dans cette situation idyllique mais une partie d’entre eux. 3/ La mobilisation a enlevé au monde des actifs quelques 300 / 400.000 personnes soit environ 0,5% des actifs. 4/ Encore quelques 500.000 personnes ont quitté la Russie, suite à la mobilisation et ne sont plus dans les actifs disponibles , soit encore 0,8% des actifs. 5/ Beaucoup d’actifs ont démissionné et quitté leur travail, s’isolant pour éviter de recevoir une Povestka (soit la convocation militaire d’engagement dans le cadre de la mobilisation) que l’on recoit soit au lieu de residence, soit au lieu de travail. Les chiffres ne sont pas publics mais les témoignages des entreprises nombreux, sans doute cela représente encore des dizaines de milliers d’emplois … Cela ne concerne pas que des hommes, mais des familles qui s’isolent ailleurs dans le pays le temps que … Au total le cocktail emigration / mobilisation à donc sans doute coûté la disparition du marché de l’emploi russe d’entre 1,3% et 2% des actifs ce qui est considérable. 6/ Enfin et bien sur les aides sociales aux chômeurs sont en Russie quasi-inexistantes ce qui explique le décalage considérable entre le nombre de sans emplois (2,9 millions de personnes) et le nombre de chômeurs inscrits (579.3000).
La communauté des Frussiens grandit encore !
Malgré les événements plus qu’historiques que nous nous apprêtons à vivre, malgré les bruits de fonds et la désinformation, la communauté des Frussiens, ces francais, Belges, Suisses qui décident de prendre le passeport russe continue de s’agrandir. Le dernier décret du président Poutine naturalisant des étrangers le prouve et il restera dans l’histoire des Frussiens Sur 82 naturalisations, il y a 12 francais et 2 Belges, soit 14 nouveaux frussiens. Ha oui il y a aussi Edouard Snowden qui a pris le passeport russe La question reste entière :Snowden est russe cuvée Frussien ?Ou les frussiens sont russes cuvée Snowden ? Pourquoi de plus en plus d’européens (et de francais) souhaitent vivre en Russie et devenir russe ?
Pourquoi de plus en plus d’européens (et de francais) souhaitent vivre en Russie et devenir russe ?
Devenir russe devient l’objectif d’un nombre croissant d’étrangers, du monde entier certes, mais aussi d’européens et donc de francais. Comment en est-on arrivé là ? Dans les années 90, à la chute de l’URSS, de millions de russes de l’étranger (les pieds rouges) sont revenus des nouveaux pays soviétiques vers la Russie pour devenir des citoyens de la fédération de Russie. La Russie était un enfer sur terre mais être étranger dans une nouvelle nation l’était au moins autant, voir plus. Dans les annees 2000, ce processus s’est plus ou moins achevé et le relai de naturalisation russe a été pris par les habitants des pays voisins de la CEI avec un pic en 2005 de 504.518 personnes.La Russie se re-développait et bien plus rapidement que ses voisins de CEI, devenant un aimant à une forte immigration de travail mais pas que. En 2009 avec la crise financière, ces processus se sont ralentis et n’ont recommencé à accélérer qu’après 2015 et les événements en Ukraine mais avec un temps tampon.2019 a vu 497.817 naturalisations, 2020 a vu 656.347 naturalisations et 2021 a vu 735.385 naturalisations, le record historique de la Russie.2022 semble partie pour terminer sur le niveau de 2021 avec entre 600 et 700 000 naturalisations. Pour autant devenir russe, restait jusque peu une décision prise quasi uniquement par les gens du “monde russe” ou des russes de l’étranger souhaitant se rapprocher de leurs racines alors que pourtant les raisons objectives de fuir l’Europe et s’installer en Russie étaient (et sont toujours) légions comme les lecteurs de mon blog ont pu des 2011 le lire dans ma : “lettre à Clara“, mon conseil de venir travailler en Russie en 2012, ou en 2013 via l’interview d’un fromager francais qui expliquait pourquoi il : “souhaitait devenir russe“. Durant cette période, rarement, quelques célébrités (acteurs, sportifs..) se faisaient attribuer la nationalité russe par exemple– en 2003, le basketteur américain Robert John Holden,– en 2008, la patineuse artistique japonaise Yuko Kawaguchi– en 2011 le chef d’orchestre et pianiste italien Fabio Mastrangelo et le patineur de vitesse sud-coréen An Hyun-soo– en 2012, le snowboarder américain Vic Wilde (Victor Ivan Wilde).– en 2013 l’acteur français Gérard Depardieu– en 2014 le chef d’orchestre grec Teodor Currentzis– en 2015 le boxeur professionnel américain Roy Jones Jr et le gardien brésilien du club de football du Lokomotiv Moscou, Marinato Alvim Guilherme.– en 2016 le judoka italien Ezio Gamba, le défenseur brésilien du CSKA Moscou Mario Fernandez et aussi l’acteur et producteur américain Steven Seagal.– en 2017 le cycliste australien Shane Perkins– en 2018, la basketteuse américaine Jamir Faulkner et l’artiste américain d’arts martiaux mixtes Jeffrey Monson.– en 2019, l’avocat et poète américain Julian Henry Lowenfeld, traducteur anglais d’Alexandre Pouchkine et aussi le Français André-Marc De-loche.– en 2021, l’acteur serbe Milos Bikovic. Et puis quelque chose a frémi quelque part, très profond, et des lignes ont bougé.des lignes humaines profondes … Des lignes tectoniques et civilisationnelles. Au sein de la communauté francaise de Russie, il m’est ces dernières années, arrivé de plus en plus de fréquemment de rencontrer des francais qui avaient “choisi” de prendre la nationalité russe.Parce qu’ils habitent en Russie bien sur, mais pas que.Aussi par Choix. Ces francais, belges ou suisses sont devenus tellement nombreux que certains ont créé une communauté sur Telegram les fédérant à travers de nombreuses différentes villes de Russie. Pour comprendre cette hausse factuelle du nombre d’européens qui prennent la nationalité russe malgré le contexte et les difficultés réelles à l’obtenir on peut comparer l’évolution sur 2020 / 2021. En 2020 : 283 allemands, 90 Grecs, 78 francais, 7 suisses et 5 belges ont pris la nationalité russe ;en 2021 : 481 allemands, 183 Grecs, 167 Français, 21 Suisses, 17 Belges ont pris la nationalité russe ; Depuis quelques annees (2015 et les premières sanctions) mais surtout depuis ces deux dernières années, je suis contacté par un nombre croissant de francais, belges, suisses, canadiens… Qui me font part de leur souhait profondément réfléchi de venir habiter en Russie. Un choix profondément muri par de multiples axes de réflexions dont la variété, la sincérité et surtout le bien-fondé m’ont donné envie de les aider et conseiller, sachant (pour les avoir traversé) les difficultés objectives d’un tel projet. Pour cela j’ai monté un module sur mesure d’accompagnement : Ruspatriation. Depuis l’automne 2021, ce sont pas moins de 329 personnes qui sont entrées en contact avec moi et 76 d’entre eux (hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, familles .. ) ont été Ruspatrié, et donc conseillé voir pour certains accompagné, au moins durant la première étape de leur émigration. * Les changements tectoniques qui sont en train de se produire, malgré le lot de complications qu’ils ont créés, rendent clairement l’objectif encore plus compliqué à atteindre, mais n’ont pas finalement fait diminuer les aspirations à partir vivre en Russie. Bien au contraire, le flux d’européens et de francais qui souhaitent venir vivre en Russie, dans ce nouveau bastion du conservatisme et des valeurs traditionnelles et familiales (cela s’appelle le conservatisme dynamique), ne fait que grossir et selon toute vraisemblance, devrait que continuer à grossir au vu de la tournure de la situation globale (sociétale, sécuritaire, économique ..) en occident. Ces changements tectoniques ont par contre accentué les ligne de ruptures et de désaccords profonds entre les partisans du système d’exploitation russe actuel et ceux qui, au contraire, se retrouvent plus dans le système d’exploitation occidental actuel. Entre les deux, un fossé de plus en plus profond. Il est désormais plausible que dans les années qui viennent, les secousses qui vont bouleverser l’Occident et surtout la grande reconfiguration russe n’accentuent encore plus ces trajectoires divergentes et donc le fossé, entre les premiers et les seconds. Une grande reconfiguration russe qui devrait, cette fois et pour de bon, sortir pour longtemps la Russie de son voyage vers l’Europe et l’Occident. Moscou, le 08 septembre de l’an de grâce 2022.
Situation du marché de l’emploi en Russie au 01/08/2022
La demande de travailleurs en Russie cet été a chuté de 15% (ou 300 000 personnes), passant de 2,1 millions à 1,8 million de personnes. Une telle dynamique a été observée uniquement lors de la première vague de coronavirus – en mai 2020 avec une baisse de 20,1% selon le dernier rapport de la Banque centrale « Sur la politique monétaire » lorsque La réduction de l’activité globale de recrutement a été confirmée par les deux principaux jobboards que sont HeadHunter et SuperJob. Selon la banque centrale la dynamique à la baisse devrait se poursuivre durant les prochains mois de par une activité économique globale plus faible. Si le taux de chômage reste encore faible (entre 4 et 5%) le nombre de postes vacants avec travail à distance ou en temps partiel ou en format free-lance augmente désormais. 24% des TPE / PME ont déjà licencié du personnel depuis le 25/02. Les baisses sont les plus fortes dans le secteur public (-85%), le secteur automobiles (-72%), la banque et le secteur financier (-62%). Le jobboard SuperJob enregistre une baisse de l’activité de recrutement par rapport à début 2022. Au 2 août, l’indice du marché du travail SuperJob était de 0,98 point, tandis que le 21 février, l’indicateur était au niveau de 1,15 point. Des changements structurels s’opèrent sur le marché du travail et la Russie devrait voir une diminution de la demande d’employés de bureau mais une augmentation de la demande demande de personnel dans les industries manufacturières et informatiques qui restent pénuriques en Russie. Source et Source
Сhômage en Russie: où en est-on fin avril 2022 ?
Alors que les sanctions dues à la crise Ukrainienne frappent la Russie depuis 2 mois et demi maintenant, selon le ministre du Travail et des Finances, au 22/04/2022 la situation en Russie serait la suivante : – 98.000 employés, depuis le début des événements en Ukraine, auraient été arrêtés via un régime juridique permettant aux entreprises de ne pas avoir à licencier leurs salariés en cas d’arrêt de leurs activités pour des raisons économiques, tout en leur payant 2/3 de leurs salaires – 110.000 employés, depuis le début des événements en Ukraine, auraient été passés en temps partiel. – 50.000 employés auraient, depuis le début des événements en Ukraine, été licenciés. – quelques 3,1 millions de russes seraient au chômage dans le pays et seulement 675.000 Russes seraient inscrits dans les centres de recherche d’emplois, donc théoriquement en recherche proactive soit 4,26% de la population active ce qui correspond au niveau d’avant crise en Ukraine. – Dans ces centres de recherche d’emplois quelques 1,9 million de postes seraient vacants dans le pays. A ce jour, nombres d’entreprises occidentales ont cependant maintenu les salaires de la majorité de leurs employés malgré l’arrêt de leur activité en Russie, tel que par exemple Mac Donalds (60.000 employés) ou Ikea (15.000 employés). Les prévisions actuelles envisagent en tous les cas une hausse du chômage pour 2022, avec la destruction d’environ 2 millions d’emplois, faisant passer le taux de chômage officiel de 4,4% à 7,5% mais clairement la situation du marché de l’emploi évolue, tout du moins pour l’instant, selon le scénario le plus optimiste.
Situation du marché de l’emploi en Russie (30/03/2022)
En Russie jusqu’au 24 février, le marché du travail et le recrutement se développaient fortement. Fin 2021, les records du nombre de postes vacants ont été atteints de par le rebond économique post Covid et la pénurie de candidats, accentuée par le creux démographique des années 1990. Après le début de l’opération spéciale, le nombre de postes vacants s’est bien entendu mis à diminuer mais moins que prévu. Fin mars, ils étaient 10 % inférieurs à ceux de début 2022, mais tout de même encore 12 % supérieurs à ceux de mars 2021. Il y a clairement une tension du coté des employeurs mais absolument pas de panique de la part des candidats et contrairement aux crises de 2009 ou 2014, le nombre de CV nouveaux en ligne n’a lui pour l’instant que peu augmenté. Selon HeadHunter, le principal site de recherche d’emploi du pays et l’un de plus gros au monde, à la fin du mois de mars : – 47 % des employeurs ont déclaré conserver leur personnel, mais ont suspendu temporairement les embauches.– 38 % continuent d’embaucher des employés au même rythme et sont même prêts à augmenter le recrutement.– Seulement 12% ont déclaré que tout allait mal et qu’ils avaient l’intention de licencier leur personnel. Toujours selon HeadHunter, dans l’histoire récente du pays, il y a eu plusieurs poussées de chômage : 1998 – avec un maximum historique, puis 2009, 2015 et 2020 avec le Covid. Cette année, en 2022, le taux de chômage en Russie pourrait grimper à environ 7,5 %, ce qui serait le même niveau qu’en 2009, lorsqu’il avait atteint 7,8 % avec autour environ 6 millions de chômeurs. Cela corroborerait les prévisions actuelles de chute du PIB d’environ 10%, soit l’équivalent de la chute de 2009. La plupart des entreprises sondées ont le sentiment que vers la fin de l’été, il sera possible de comprendre les nouveaux contours du marché du travail et l’état de l‘économie russe. Sur Moscou, qui concentre la grande majorité des entreprises étrangères, dont celles ayant cessé leur activités en Russie, 200.000 emplois seraient actuellement directement menacés selon le maire de la ville, soit 3% des emplois de la capitale. Sources: 1,2 Simulation de l’impact des sanctions au 12/04/2022 Simulation de l’impact des sanctions au 28/03/2022 Le marché du travail russe en forte surchauffe en ce début d’année 2022. La Russie fait face à une « pénurie de personnel » record depuis sept ans (fin 2021)
IT en Russie ou en est-on au 01/04/2022 ?
Selon les statistiques disponibles, les évènements en Ukraine ont entraîné le départ d’entre 70 et 100.000 personnes de Russie dont autour de 20.000 ITs. Les autorités russes envisagent le risque d’une potentielle seconde vague de départ au cours du printemps, qui pourrait ne concerner quasiment que des spécialistes du secteur IT, et se monter à jusque 100.000 personnes selon l’association russe des communications électroniques. Ce ne sont pas que des départs volontaires, mais nombre d’IT russes travaillant pour des entreprises étrangères qui accompagnent le bal des sanctions imposent à leurs staff IT de se relocaliser notamment en Turquie, en Géorgie, en Arménie, à Chypre, au Monténégro, dans les pays baltes, en Thaïlande et aux États-Unis. Nombre de ces départs ont été aussi majoritairement motivés par la crainte d’être enrôlés dans l’armée. En même temps les tendances au départ des IT russes ne sont pas une nouveauté due aux évènements en Ukraine, durant l’automne l’année 2021 un grand sondage fait par la plate-forme éducative GeekBrains avait montré que 53% des sondés souhaitaient déménager de Russie, principalement pour des raisons de niveau de vie plus élevés en Occident et car ils pensent qu’il y a plus d’opportunité professionnelle au sein des HUBs IT d’Occident et d’Asie du sud est. Pour tenter de limiter les dégâts, les autorités russes, et notamment le ministère du Développement numérique, ont pris un nouveau paquet de mesures exceptionnelles :– toutes les entreprises informatiques seront exonérées d’impôt sur le revenu et d’inspections pendant trois ans ;– leurs employés impliqués dans le développement de logiciels bénéficieront d’un sursis à la conscription militaire ;– les développeurs d’applications mobiles et les organisations impliquées dans la mise en œuvre, l’installation et le test de solutions nationales bénéficieront de préférences fiscales ; – les entreprises informatiques pourront bénéficier de prêts préférentiels à un taux n’excédant pas 3%;– les employés de ces entreprises pourront demander des prêts hypothécaires préférentiels;– Un référentiel de logiciels open source en Russie (similaire au GitHub international) sera crée;– La procédure d’obtention d’un permis de travail et d’un titre de séjour pour les développeurs étrangers sera simplifiée; Dans le même temps, le nombre d’offre d’emplois dans l’IT en mars 2022 a été multiplié par deux par rapport à mars 2021, boosté par les sanctions et les contraintes et volontés de développement et de mise en œuvre de produits numériques nationaux et l’accélération de la substitution des importations de logiciels au sein notamment des agences gouvernementales. Conséquence directe : les salaires augmentent, avec des hausses moyennes de 6% sur Moscou, 13% en province et atteignant parfois 100% pour certains profils. Les autorités russes imaginent ainsi qu’environ 30% / 50% du capital humain en IT qui est sorti de Russie, finira par revenir en Russie au cours de l’année 2022.
Simulation de l’impact des sanctions au 28/03/2022
L’Institut VEB a évalué l’impact potentiel des sanctions sur la Russie, à ce jour, sur l’année 2022. Les revenus des Russes devraient diminuer de 12%. Le taux de chômage en Russie augmentera à 6,2%. L’inflation atteindrait 20%. Sources
Interview pour Le journal de l’Economie – Radio Classique
Interview pour Radio Classique (Émission du jeudi 24 mars 2022) https://www.radioclassique.fr/radio/emissions/la-matinale-economique/journal-de-6h45/ A partir de 3:30 « Je regarde à titre personnel plus les contre sanctions russes, toutes les entreprises européennes sont en train de se faire prendre au jeu des sanctions votées par leurs pays et la grande tendance qui va sortir de tout ça, c’est que la Russie existera toujours mais il y aura plus d’entreprises asiatiques, turques ou chinoises, et il y aura moins d’entreprises européennes« .
Pourquoi les entreprises francaises ne doivent pas quitter le marché russe !
Je viens de passer sur RTL (EstelleMidi) pour un débat faisant suite au discours du président Ukrainien devant l’assemblée nationale française hier. Pour écouter c’est ici, à partir de 11:05. Quelques réflexions additionnelles et apaisantes : Il est compréhensible que certains demandent que, pour des raisons morales ou de valeurs, des entreprises quittent provisoirement le marché russe pour montrer un désaccord de fond avec les actions de la Russie et / ou bien en guise de soutien symbolique fort envers le peuple ukrainien. Cependant il faut aussi garder quand même en tête que : – Les entreprises francaises (et étrangères) permettent à des centaines de milliers de citoyens russes et étrangers (et leurs familles) de vivre en étant payés. – Les entreprises francaises (et étrangères) ont un devoir de responsabilité en tant qu’employeurs et ne peuvent pas abandonner leurs collaborateurs. – Ce qui se passe en Ukraine n’est en aucun cas de la responsabilité des employés russes des entreprises francaises, ni celles de leurs enfants ou parents. – Ce qui se passe en Ukraine n’est en aucun cas de la responsabilité des employés des entreprises fournisseurs ou clients des entreprises francaises (et étrangères) qui opèrent en Russie. – Ces entreprises font travailler, au passage des milliers d’entreprises, de fournisseurs en Europe notamment. Doit on faire peser un risque sur les emplois de tous ces gens également ? – Certaines entreprises francaises fournissent des biens nécessaires et vitaux (alimentation, produits pour enfants … ). Doit on ajouter une crise alimentaire et morale en Russie à la crise existante ? – La RUSSIE ne disparaîtra pas de la carte du monde en 2022, et reste aujourd’hui et restera dans un futur proche un fournisseur clef de l’Europe en énergie et matière première et donc plausiblement, un après existe et manifestement il se prépare dès aujourd’hui.Faut il que les francais, et les européens laissent leur place à leurs concurrents asiatiques et Turques ?
A propos des entreprises étrangères de Russie qui quitteraient le marché pour raisons politiques
La situation ne semble pas s’améliorer pour les entreprises étrangères en Fédération de Russie qui decideraient d’accompagner la grande politique de sanctions du pays en se retirant pour des raisons purement politiques. Le 4 mars, le vice-Premier ministre de la Fédération de Russie Beloousov a déclaré que la cessation complète des activités des entreprises étrangères en Fédération de Russie et le licenciement des employés constitue de fait une faillite volontaire et que l’État, dans ce cas, mettra en oeuvre la procédure de faillite. Selon lui, dans le contexte des sanctions, le gouvernement voit désormais 3 options d’interaction avec les entreprises et les investisseurs étrangers : Option 1 — l’entreprise poursuit ses activités à plein temps (dans le même temps, l’approvisionnement en matières premières, matériaux, composants nécessaires au processus de production est intégralement assuré, les obligations envers les employés sont remplies); Option 2 — la société transfère temporairement une part de l’actif à gérer à des partenaires locaux et peut ensuite revenir; Option 3 — l’entreprise quitte définitivement le marché. Plus récemment, la Douma d’Etat vient de proposer de créer un registre des structures commerciales qui ont quitté le marché russe ou y ont suspendu leurs travaux. L’initiative a été présentée par le député, membre de la commission parlementaire sur la sécurité et la lutte contre la corruption Sultan Khamzaev. En outre un nouveau statut devrait être défini pour ces entreprises : celui d’entités juridiques, marques ou propriétaires de marques non fiables,.Enfin le parlementaire a proposé d’établir des taxes supplémentaires pour les entreprises étrangères qui décident de revenir sur le marché intérieur, taxes calculées à partir des bénéfices de l’entreprises. Ces taxes correspondraient à un dépôt d’assurance – garant de leur comportement émotionne Enfin, un autre député du parti Russie Unie vient lui de demander une interdiction de 10 ans d’exercice des entreprises étrangères en Russie si elles si elles ne reprennent pas leurs activités avant le 1er mai de cette année. Il est à noter qu’environ 350 entreprises étrangères auraient arrêté leur activité en Russie (au 10/03/202), ce qui concernerait quelques 200.000 emplois directs. Sources :Bulletin du centre d’analyse de la CCI France Russie №4 du 4 mars 2022IzvestiaRIAForbesVC.RUKommersant
«Toute ma vie est ici, je n’ai plus rien en France» : ces «irréductibles» qui restent en Russie, envers et contre tout
Expatriés de longue date, de nombreux Français font fi de l’appel du Quai d’Orsay pour un rapatriement, et adaptent leur quotidien bousculé par les sanctions. «On a déjà survécu à toutes les crises, 1998, 2004, 2009, puis 2014… On était habitués. Même si celle-ci, on ne l’attendait pas». Pour les Français expatriés en Russie, le premier temps a été la sidération. Poutine a attaqué en Ukraine, il l’a fait ! Et maintenant ? Faut-il rester, partir ? Quelques jours plus tard, le Quai d’Orsay statuait pour eux : il était «fortement» conseillé aux expatriés «non essentiels» de quitter le pays. Sur ce, le lycée français fermait ses portes, renvoyait ses professeurs. Nombreux ont plié bagage.Tous ? Non. Un groupe d’«irréductibles» est resté, envers et contre tout. Irréductibles, c’est le nom qu’ils ont donné au groupe Télégram sur lequel ils se sont regroupés, qui rassemble désormais quelque 500 personnes. Les discussions vont bon train. Cela discute organisation, actualités, informations pratiques. Pour désamorcer la tension ambiante, l’humour est de mise. «Savez-vous quel est le dernier modèle iphone en Russie ?» demande l’un. «Celui dans votre poche», devine un autre. Ici, l’heure est à la résilience. En «décalage» Parmi eux, Antoine*, entrepreneur à Moscou, explique au Figaro. «Il y a les expatriés présents depuis trois, quatre ans, des fonctionnaires ou employés de grands groupes. Ce sont les personnes qui, rapidement déboussolées, vont généralement répondre aux injonctions du Quai. Et puis, il y a les anciens». Des entrepreneurs, détaille-t-il, détachés de PME françaises, indépendants. Des couples binationaux aussi. Qui ont désormais en Russie leurs racines. «Est-ce que nous sommes essentiels en Russie ? En tout cas, nous ne le sommes plus en France», tacle le Moscovite. Cécile Rogue, en Russie depuis vingt-six ans, a trouvé «décalée, limite malhonnête» la déclaration du ministère des Affaires étrangères. «D’abord, qu’appelle-t-on par essentiel ? Ensuite, cela a instauré un sentiment de panique, qui n’a pas lieu d’être. Ou bien ils sont au courant de quelque chose qu’ils ne nous disent pas, ou il n’y a aucune raison de pousser les gens à rentrer», pointe-t-elle. De son côté, la Russe d’adoption n’a pas hésité. Toute sa vie est ici. «En France je n’ai plus rien, sauf mes parents. Mon mari, mon business, mes clients sont russes», explique Cécile, qui a créé sa société de tourisme haut de gamme pour faire découvrir l’Hexagone à la classe russe aisée. «Je ne me considère pas comme expatriée, mais comme immigrée. Beaucoup de Français sont dans mon cas. Pour l’instant, il n’y a aucune menace sécuritaire, on n’envisage pas de rentrer», élude–elle. «Chaque matin, on se lève en consultant le cours du rouble» En trois semaines à peine, leur pays d’adoption est devenu le plus sanctionné de la planète, devant la Syrie et la Corée du Nord. Face à cet isolement progressif, au fil des sites proscrits et des liaisons bancaires suspendues, les «irréductibles» se réorganisent. «Bonsoir, j’ai vu passer sur ce fil des noms de sites alternatifs à AirB&B et Booking.com pour les locations à Moscou. Quelqu’un les a ?». Continue aussi de circuler la pétition pour rouvrir le lycée français de Moscou, dont les cours se tiendront désormais à distance. «On se réorganise», raconte au Figaro Alexandre Stefanesco, membre de la Chambre de commerce et d’Industrie France Russie, qui a fondé son agence franco-russe de conseils en ressources humaines à Moscou. «On se lève le matin en regardant les news, et en consultant le cours du rouble. On a tous fait nos réserves en produits essentiels». Pour l’entrepreneur, c’est 50 bouteilles de vin français stockées dans sa cave, confie-t-il en riant. Chaque jour, le CCI France Russie organise un «éclairage sur l’actualité» sur Zoom. Tous s’attendent à une inflation forte pendant les mois à venir, à une chute du PIB et, pour la plupart, de leur chiffre d’affaires. Mais Alexandre Stefanesco se dit confiant en la «résilience» russe. «On envisage déjà des business parallèles. Il y a des gens qui meurent en Ukraine, on ne va pas se dire malheureux». «On voit déjà l’inflation dans les commerces, mais c’est surtout les sanctions bancaires qui sont pénibles», estime de son côté André Chauclu, installé à Kaliningrad, petite enclave russe la plus occidentale du territoire. «La carte visa est inopérante, on ne peut plus retirer d’argent, ni payer dans les magasins».Même chose à Kazan, ville de 1,2 million d’habitants le long de la Volga. «Avant, on pouvait demander de l’argent à notre famille en France par exemple, il y avait toujours un coup de pouce en cas de crise. Maintenant, c’est fini. Nous sommes tous au même régime que les Russes», explique Alexandra*, 31 ans. La jeune fille n’en est pas à sa première crise. En 2014 déjà, lors de la crise de Crimée, elle avait perdu son poste dans l’import-export de denrées européennes, fromage, fruits, vin. Pas de chance, après avoir patienté jusqu’à la fin de la crise sanitaire, elle est enfin parvenue à rejoindre son mari, russe, le mois dernier.Financièrement, les choses s’annoncent compliquées pour le couple qui complétait la très maigre retraite en roubles de la belle-mère à Moscou. «On ne peut plus lui faire de virement. Je n’ai pas encore trouvé de travail de mon côté, et je n’ai plus accès à mon compte en euros. Nous avons désormais un salaire pour trois». Hormis cela, la vie à Kazan n’a pas vraiment changé. «Malgré une présence policière renforcée au début, tout est revenu à la normale». Juste un petit détail, l’assemblage des couleurs bleues et jaunes qu’il vaut mieux éviter. «C’est tout bête, mais il faut faire attention en s’habillant !». Le sentiment d’un deux poids, deux mesures Quant aux réseaux sociaux, il y a la solution du VPN, qui, pour le moment, sauve la mise. Ou l’alternative des plateformes made in Russia, que certains estiment moins sexy, tels que VKontakte, le clone de Facebook. Côté professionnel, si Whatsapp n’est pas encore banni, on commence à migrer les groupes de travail vers Télégram, par prudence.Après Facebook, TikTok et
Interview pour Izvestia (cinquième chaîne russe) sur les sanctions
Pour voir l’emission cliquer ici A partir de 59:30 « Les entreprises francaises souhaitent conserver leurs positions et défendre leur part de marché, mais elles sont sous pressions politiques ».
RUSSIE : situation au 10/03/2022
Quelle est la situation à Moscou et en général ? La Russie est devenue le pays le plus sanctionné de la planète dépassant la Syrie et la Corée du Nord. https://alexandrelatsa.ru/wp-content/uploads/2022/03/77.png Tout le monde cela dit ne sanctionne pas la Russie, comme on peut le voir ci dessoushttps://atsal.com/voici-une-liste-de-pays-qui-ont-deja-refuse-de-sassocier-a-des-sanctions-contre-la-russie/ Aujourd’hui quelque 250 entreprises auraient annoncé cesser leurs activités sur le marché russe soit moins de 6% de entreprises avec participation étrangères en Russie. Ce sont principalement les entreprises anglo-saxonnes et scandinaves, mais cela concerne beaucoup moins les entreprises françaises ou italiennes.https://www.tdg.ch/les-groupes-francais-peu-presses-de-quitter-la-russie-280821013579 Une autre tendance que l’on constate, et que j’ai pu expliquer sur CNEWS est que si les Européens sont dans la morale et communiquent sur la cessation de leurs activités en Russie, les asiatiques eux communiquent à l’inversehttps://atsal.com/interview-pour-cnews-sur-les-sanctions-et-la-russie/ Atsal continue son activité comme au préalable et comme j’ai eu la grande chance de pouvoir l’expliquer sur tF1, nous préparons déjà l’après.https://atsal.com/interview-sur-tf1-rester-en-russie-et-preparer-lapres/ Du côté de nos clients, tout n’est pas à l’arrêt loin de là, nombre d’entreprises continuent à ce jour leur activité sur le marché russe. Quitter le marché ou pas ? Le 4 mars dernier, le premier vice-Premier ministre Andrei Belousov a dit que la majorité des entreprises étrangères étaient réticentes à quitter le marché mais faisaient face à des pressions politiques sans précédent.https://iz.ru/1300444/2022-03-04/belousov-nazval-tri-varianta-otnoshenii-rossii-s-inostrannymi-kompaniiami Et qu’il existait trois options pour les entreprises étrangères en Russie.– La première option : l’entreprise poursuit son travail en Russie, en remplissant ses obligations de travail envers les employés– La deuxième option est que les actionnaires étrangers transfèrent leur participation sous le contrôle de partenaires russes et puissent ensuite revenir sur le marché russe.– La troisième option est le retrait définitif des entreprises du marché russe. Une affirmation confirmée par le président Poutine qui a clairement dit que si des entreprises ne souhaitent pas collaborer au développement du marché russe, le marché russe serait contraint de se développer sans elles. Comment les gens, notamment les candidats et les employés réagissent-ils ? Les Russes sont assez calmes, il n’y a pas de panique, les gens ont plutôt un peu plus retirés et sont allés stocker un peu de produits, les IKEA étaient notamment pleins ce week-end. J’ai fait comme tous les Russes, j’ai stocké des produits essentiels pour les prochaines semaines.https://www.instagram.com/p/CaxQAoQIut8/ Pour ce qui est des employés et des candidats, les gens sont calmes, ils sont plutôt inquiets des conséquences économiques, mais à ce jour les gens travaillent normalement. Les candidats par contre, sont clairement plus frileux pour changer de travail, ils sont plutôt en mode prudence. On les comprend, changer de travail et prendre le risque de rejoindre une entreprise étrangère qui pourrait quitter le pays prochainement c’est un risque. Comment la communauté française réagit-elle ? La semaine dernière j’ai pu faire un sondage sur 200 personnes et voila ce que ça donnait :https://atsal.com/sondage-les-francais-de-russie-quittent-t-ils-la-russie-situation-au-04-03-2022/ Cela dit, c’était avant les dernières communications confuses du MAE recommandant aux français de quitter la Russie. Et on vient aussi d’apprendre que le lycée français ne rouvrait pas alors qu’entre 500 et 600 enfants, sur 1.200 sont encore sur Moscou. Par conséquent cela devrait accentuer les sorties de français de Russie. Quid de l’inclusion de la France sur la liste des pays non amicaux ? Je rappelle que le Business étranger en Russie représente environ 6 / 8% du total des emplois du pays. La France a toujours été un acteur clef de l’économie russe donc c’est une mauvaise nouvelle. Pour l’instant (ça peut changer) les seules contraintes nouvelles sont que les transactions et opérations des entreprises russes avec des citoyens et des entreprises de ces pays devront être approuvées par un commission gouvernementale au-delà de certains montants. On peut ajouter que les propos de Bruno Le Maire sur la “guerre totale à la Russie et que le peuple russe en paye les conséquences” a fait le tour des chaînes russes et n’a pas du tout amélioré l’image de notre pays ( Comment savoir ce qui se passe ?Me suivre sur les réseaux sociaux https://atsal.com/blog/https://www.linkedin.com/in/alexandrestefanesco/https://www.facebook.com/AlexandreStefanescoRussiahttps://www.instagram.com/frussien/ Également, la CCIFR publie un brief journalier à 17h30 heure de Moscou qui permet de savoir ce qui se passe, brief qui est public, ouvert à tous et gratuit.https://www.ccifr.ru/fr/krizis-sanktsiia
Interview pour TV5 monde – Sanctions économiques : pourquoi ces Français et ces Belges comptent bien rester en Russie
Même son de cloche pour Alexandre Stefanesco. Le père de famille de 44 ans vit depuis 14 ans en Russie et réside depuis plusieurs années à Moscou. Lui dispose de la double nationalité franco-russe. Il ne compte pas plus partir qu’Heywood et ne craint pas de rester dans le pays comme Français. « Traditionnellement, la France a une bonne image et les Français sont bien vus et appréciés. Mais le ressenti du peuple russe contre l’Occident au sens large, ce qui pour eux inclus l’Amérique, l’Europe, etc. va effectivement être croissant. Il l’est de toute façon depuis 2008 et 2014 », explique le directeur d’un cabinet de recrutement spécialisé dans l’accompagnement des entreprises ouest-européennes et notamment françaises. « Il y a un contre effet des sanctions qui n’arrive pas à être intégré par les politiques français et européens. Les sanctions font mal au business français. Elles ne portent pas atteinte à la popularité du pouvoir politique en place », affirme ce dernier. Jeudi matin, le Quai d’Orsay s’adressait aux expatriés en Russie. «Il est fortement recommandé aux ressortissants français, dont la présence et celle de leur famille n’est pas essentielle en Russie, de prendre leurs dispositions pour quitter le pays par les liaisons encore existantes». La communication est trop floue pour le co-animateur du comité PME/PMI à la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe à Moscou. « Le Ministère des Affaires étrangères français recommande le départ, certaines entreprises le proposent à leurs salariés mais globalement, savoir ce qu’est une présence essentielle est assez confus pour tous les Français de Russie. Ce n’est pas clair. Des sondages que nous avons pu faire sur des groupes Telegram de Français de Russie, et de la Chambre du commerce, 65 à 70% des interrogés souhaitent rester et restent actuellement dans le pays », explique Alexandre Stefanesco. Ce père de deux enfants est même optimiste pour la suite : « Je sais que c’est dur à entendre, mais je pense qu’il faut déjà préparer l’après-guerre. Les sanctions auront un impact, mais j’imagine que derrière il y aura un rebond ». « Le monde d’après s’écrit à partir d’aujourd’hui. » Source
Interview pour RMC: « On constate une espèce de hausse de prix un peu déraisonnée »
Pour voir l’interview cliquer ici
Interview sur tF1 : « rester en Russie et préparer l’après »
Lien vers l’émission ici
Sondage : les francais de Russie quittent t-ils la Russie ? (situation au 04/03/2022)
Pour comprendre et mesurer la réalité de la situation des francais de Russie j’ai fait deux petits sondages sur deux groupes Telegram de la communauté française de Russie que sont :– Français de Russie toujours debout– La FCN Les résultats sont dessous et concernent 220 francais de Russie soit 6% de la population française de Russie. Qu’en sort il ? 65,5% des sondés souhaitent rester en Russie sauf situation exceptionnelle 7,5% des sondés sont partis mais provisoirement 1% des sondés sont partis définitivement 13,5% des sondés pensent partir ou vont partir 12,5% des sondés ne savent pas encore Pour rejoindre le canal des francais de Russie toujours debout c’est ici
Interview sur RMC direct concernant les sanctions
Source : cliquer ici
Interview pour Le Point sur la situation des entrepreneurs français en Russie
« La Russie m’a tout donné, la Russie m’a tout repris. ». Pour Arnaud Jacquard, 49 ans, trois enfants franco-russes et trente années passées là-bas, tout est fini. Après vingt ans dans la restauration et dix à développer un réseau de vente de vélos électriques employant 150 personnes, l’invasion de l’Ukraine met fin à tous ses espoirs.Joint en Espagne, où il participait par hasard à une compétition au moment où les troupes russes ont fondu sur l’Ukraine, jeudi 24 février, Arnaud Jacquard se doutait bien que quelque chose allait arriver. « J’ai une entreprise à Smolensk (ville de l’ouest de la Russie située à soixante kilomètres de la Biélorussie) et quand j’ai vu ces longues colonnes de véhicules militaires qui n’en finissaient pas venant de la région de Moscou, je me suis dit que quelque chose se préparait. Mais de là à penser que l’armée envahirait l’Ukraine, non vraiment pas, c’est trop irréel. »Pour lui, les conséquences sont simples. « Cartes de crédit coupées, impossibilité de retourner là-bas, j’ai fermé mes boutiques. Le rouble s’est effondré. Le peu d’argent qui me reste va fondre comme neige au soleil. Il va falloir repartir à zéro. La Russie, c’était toute ma vie. » Pour Emmanuel Quidet, le président et l’un des fondateurs de la Chambre de commerce et d’industrie France-Russie à Moscou, c’est la sidération. « Personne ne s’attendait à une invasion de l’Ukraine. Tout le monde est inquiet, la guerre est à quelques centaines de kilomètres de Moscou. Pour l’instant, les autorités françaises n’ont pas demandé aux expatriés ou aux résidents de quitter la Russie, seulement aux Français de passage, comme les touristes. Celui qui veut quitter le pays le peut. Le ciel européen est interdit, mais il est possible de partir par le Sud. Certains passent par l’Arménie, l’Azerbaïdjan, ou empruntent les vols des compagnies aériennes du golfe persique pour aller vers Dubai ou les Émirats arabes unis. On est vraiment dans une situation très volatile, on ne sait pas si demain il n’y aura pas un ordre d’évacuation des ressortissants français. »L’autre surprise de tous les expatriés et résidents français en Russie – environ 5 000 personnes enregistrées auprès des autorités consulaires – est la réaction rapide et brutale de la communauté internationale. « Compte tenu des sanctions, qui sont extrêmement fortes, il devient impossible d’acheter des composants, des logiciels, des machines-outils et même si vous pouvez les acheter, vous ne pouvez pas les payer, poursuit Emmanuel Quidet. Ces sanctions font mal à toutes nos entreprises. Personne ne pensait à cela. » Alexandre Stefanesco, patron d’Atsal, un cabinet de recrutement qui vit depuis quinze ans en Russie, est encore sous le choc. « Je n’en reviens pas. Et tous ceux que je côtoie ici, à Moscou, qu’ils soient russes ou français, non plus. Envoyer des forces russes dans le Donbass, reconnaître les deux entités, cela pouvait s’imaginer, mais l’invasion pure et simple, personne ne l’envisageait. D’autant que les deux populations, malgré leurs différends, sont très proches. Il y a beaucoup de couples mixtes russo-ukrainiens et une longue histoire commune. Certaines entreprises françaises avec lesquelles je travaille commencent à rapatrier leurs employés. Le paquet de sanctions qui entre en vigueur va être très pénible à vivre. C’est un véritable coup de poignard. Ça va faire mal. Tout va devenir beaucoup plus compliqué ici. » Stéphane Bilquey est directeur de Clemessy (groupe Eiffage), basé à Samara, et vit depuis quinze ans en Russie. « Ici, les gens ont été surpris par cette offensive militaire. Avec les sanctions, on essaye d’affaiblir la Russie et il y aura un impact économique, c’est certain. Mais les Russes ont survécu à d’autres crises, même si la jeune génération n’a pas vécu les privations des générations précédentes. Il y a de l’argent dans les caisses, l’appareil industriel a été renouvelé. Les gens observent, attendent, sont inquiets mais pas affolés. Les Russes sont des gens rationnels, ils n’agissent pas sous le coup de l’émotion. La guerre en cours, pour l’instant, n’a visiblement rien à voir avec celle de Tchétchénie. Les Russes et Ukrainiens sont slaves, leurs familles sont très imbriquées, ils sont frères. C’est pour cela qu’il y a des manifestations en Russie. S’il y a des exactions, l’opinion publique russe ne le supportera pas. Tout le monde espère que des négociations aboutiront. On regrette presque la pandémie de Covid. Pour nous, pour l’instant, il n’y a pas de plan de rapatriement. » Source
Interview sur RTL : « Les russes doivent ils payer pour Poutine ? »
Interview ici (à partir de 11:55)
Interview chez RMC sur les sanctions en Russie
a 17:00 mn Cliquer ici pour accéder au replay
Passage au JT de France TV sur les sanctions
#sanctions #Russie Difficile d’être entrepreneur en Russie en temps de guerre … Bref passage sur le JT sur le sujet des sanctions contre la Russie … https://www.france.tv/france-2/journal-20h00/3087697-edition-du-mercredi-23-fevrier-2022.html
Impact du Covid sur les arrêts maladies en Russie
Si au début de l’épidémie de coronavirus en Russie, 75% des arrêts maladies étaient délivrés de façon physique (ou papier) mais depuis la Russie a complètement abandonné les congés papier et désormais, ils ne sont délivrés que sous forme électronique Selon la Caisse d’assurance sociale (FSS), en janvier 2022, plus de 6 millions de jours de maladie ont été délivrés tandis que 8,37% des actifs, soit 1 employé sur 12 aurait pris un congé maladie.
Classement des régions russes par qualité de vie
En 2021, la qualité de vie dans la plupart des régions russes a augmenté. Quelles sont les régions avec la meilleure qualité de vie ? 1 Moscou 2 Saint-Pétersbourg 3 Région de Moscou 4 République du Tatarstan 5 Territoire de Krasnodar 6 Région de Belgorod 7 Région de Leningrad (Saint-Pétersbourg )8 District autonome de Khanty-Mansisk9 Région de Samara 10 Région de Nijni Novgorod 11 Région de Kaliningrad…En queue de classement76 République d’Ossétie du Nord / Alanie 77 Région de Kourgane 78 République de Bouriatie 79 République de Kalmoukie 80 République de l’Altaï 81 Kraï de Transbakalie 82 République d’Ingouchie 83 Région autonome juive du Birobidjan84 République de Karatchaïévo-Tcherkessie 85 République de Touva Les régions avec le meilleur niveau de vie sont celles de la première Russie, celles avec le moins bon niveau de vie sont celles de la quatrième Russie. Les 4 Russies
Inflation en Russie : où en est-on ?
On parle beaucoup de l’inflation en Russie, pour cette année 2021, qu’en est il ? Le site Gogov.ru est aujourd’hui l’une des meilleures sources statistiques en Russie aujourd’hui et on peut y voir l’inflation « officielle » par année, celle calculée par Rosstat (l’INSEE russe). L’inflation pour 2021 serait officiellement de 8,39%, même si l’inflation réelle et ressentie semble plus proche des 12 / 15%. 2021 8.39%2020 4.91%2019 3.05%2018 4.27%2017 2.52%2016 5.38%2015 12.91%2014 11.36%2013 6.45%2012 6.58%2011 6.10%2010 8.78%2009 8.80%2008 13.28% 2007 11.87% 2006 9.00% 2005 10.91% 2004 11.74% 2003 11.99% 2002 15.06% 2001 18.58% 2000 20.20%
Les 4 Russies
Complément suite à ma vidéo : « ou habiter en Russie« . La Russie est 1 état fédéral de 85 sujets de différentes tailles, structures et composition, mais on peut distinguer au sein de ces 85 sujets 4 grands groupes principaux, 4 Russies, selon la théorie de la géographe Natalia Zubarevich La première Russie est celle du cœur de l’économie post-industrielle de la Russie, basée dans des villes telles que Moscou, Saint-Pétersbourg et Ekaterinbourg. C’est une Russie de 15 villes de plus d’un million d’habitants qui comprend 25% de la population et 35% de la population si on y intègre les villes de > 500 000 habitants elle englobe 35% de la population.Au sein de cette première Russie Moscou et sa région pèsent pour 22% du PIB et Moscou, sa région et Saint Peterbourg comptent pour 15% de la population. Cette première Russie comprend 2 villes capitales et est le centre politique de la Russie.Dans ces deux villes la population de > 65 ans est de 25% ce qui est la moyenne russe. C’est une Russie donc plus riche, connectée, moderne et dans laquelle la contestation politique est la plus importante, notamment chez les Moscobourgeois et les Peterbourgeois. La seconde Russie est la Russie de villes industrielles de 25 000 à 250 000 habitants mais aussi de villes plus grandes telles que Cherepovets, Nijni Tagil, Magnitogorsk, Naberezhnye Chelny, Surgut qui ont des populations de 300 000 à 600 000 habitants, voir Togliatti qui a un peu plus de 700 000. Ces villes industrielles ont un peu plus conservé une philosophie et un mode de vie soviétiques forts. Ces villes comptent un grand nombre de cols bleus et d’employés du secteur public, et certaines villes sont mono-industrielles.Entre 25% et 30% de la population russe vit dans cette « seconde Russie » et cette seconde Russie est moins contestataire politiquement et plus favorable au pouvoir. Pour information la Russie comprend 1.115 villes.– 15 villes de > 1 million d’habitants.– 158 villes de 100.000 habitants à 1 million d’habitants.– 942 villes de < 100.000 habitants. La troisième Russie est le vaste territoire périphérique des villages, des villages semi-urbains et des toutes petites villes qui abritent 35% de la population russe. Cette troisième Russie vit de la terre et est assez indifférente à la politique car le calendrier agricole n’est pas, ou est peu affecté par les changements au sommet. Cette troisième Russie est une Russie de petites villes dépeuplées et de villages semi-urbains avec une population âgée, une Russie qui est dispersés à travers le pays. Cette Russie est plus âgée, dans certaines petites villes les retraités constituent 35% de la population. La quatrième Russie est celle des républiques moins développées du Caucase du Nord et, dans une moindre mesure, au sud de la Sibérie (les régions de Tyva et de l’Altaï) qui abritent moins de 6 % de la population totale du pays. Ces républiques ont des cités et des villes, mais aucune d’elles n’a d’industrie réelle. La Quatrième Russie est la plus corrompue, avec des combats acharnés entre les clans pour le pouvoir et les ressources et de nombreux conflits ethniques et religieux.Cette « quatrième Russie » est encore jeune et ce sont notamment les régions dans lesquelles il y a le moins de russes. La Quatrième Russie ne se séparera pas pour l’instant car elle est subventionnée par la première Russie et le centre politique. Cette théorie de Natalia Zubarevich a 10 ans maintenant et bien sur les choses évoluent, mais globalement elle reste, en 2021 assez juste.
La Russie fait face à une « pénurie de personnel » record depuis sept ans (fin 2021)
La Russie est confrontée à une « pénurie de personnel » record depuis sept ans, les situations les plus critiques étant – Moscou – Territoire de Krasnoïarsk – Rostov – Région de l’Amour – Irkoutsk – La région de Moscou – Krasnodar – Primorie – Nijni Novgorod – Tatarstan. Ces 10 régions représentaient environ 40 % du déficit de personnel de l’ensemble de la Russie. Au cours de l’année 2021, le manque de travailleurs a augmenté de façon permanente, passant de 1,69 million de travailleurs en janvier à 2 millions en mai 2021 et 2,2 millions en novembre 2021, le chiffre le plus élevé depuis 2014. S’il y a un an il y avait deux chômeurs par poste vacant, la situation est maintenant diamétralement opposée – il y a exactement deux fois plus de postes vacants que ceux qui veulent trouver un emploi. Le chômage est à un niveau historiquement bas de 4,3 %, alors que l’économie connaît une grave pénurie de main-d’œuvre. qu’il n’y a tout simplement nulle part où les trouver », a déclaré Elena Trubnikova, présidente de FinExpertiza Global. Source
RUSPATRIATION : venez vivre et travailler en Russie !
Suite aux demandes croissantes de ressortissants francais, belges, suisses … que je reçois pour les aider à s’installer en Russie j’ai créé un Module d’accompagnement totalement unique : RUSPATRIATION. Le module est totalement sur mesure et entièrement adapté à votre projet personnel, professionnel mais aussi à votre profil et vos aspirations. Le module RUSPATRIATION vous permettra de – Bénéficier d’un regard français et ouest européen sur les réalités de la Russie d’aujourd’hui.– Comprendre la situation de l’économie russe et du marché du travail russe.– Clarifier votre votre projet en Russie en fonction de votre profil. – Bâtir et réussir votre recherche d’emploi en Russie le cas échéant.– Accompagner totalement votre installation en Russie sur le plan professionnel mais aussi personnel, et familial si besoin.– Répondre à toutes vos questions et vous accompagner sur toutes problématiques particulières liées à votre projet personnel et professionnel en Russie.– Vous recommander des prestataires fiables et éprouvés (et généralement francophones) pour tous vos besoins que ce soit de trouver un appartement, louer ou acheter, que ce soit d’avoir un avocat, d’ouvrir une entreprise, vous gérez la comptabilité etc. Si vous souhaitez vivre et travailler en Russie, contactez moi et élaborons avec succès votre RUSPATRIATION.
IT et Russie mi 2021, où en est on ?
Le site Habr a publié la dynamique des salaires médians des Développeurs en Russie de 2019 à 2021 En général au cours du premier semestre 2021 :– Les développeurs stagiaires : 31 000 roubles– Les développeurs Junior : 52 000 roubles– Les développeurs Middle : 120 000 roubles– Les développeurs Senior : 195 000 roubles– Les Lead développeurs: 230 000 roubles Et le PHP ? Le salaire médian des développeurs PHP au S1 2021 est de 125 000 RUB (+ 4% par rapport au S2 2020).– Les PHP développeurs Junior : 50 000 roubles– Les PHP développeurs Middle : 100 000 roubles– Les PHP développeurs Senior : 165 000 roubles– Les PHP Lead développeurs: 200 000 roubles
Interview sur la Russie et le marché de l’emploi
Interview avec Guillaume Graf sur : – La Russie– Les Us et coutumes en Russie– Le marché de l’emploi Et surtout pourquoi et comment venir habiter en Russie et devenir un #Frussien pour réaliser votre rêve russe.
2021 : objectif Russie ?
Et si la Russie se révélait être LE bon choix pour booster la croissance de votre entreprise en 2021 ? La Russie est un pays en bonne santé économique ; ses fondamentaux sont sains. Les réserves de change de la Russie se chiffrent à 587 milliards de dollars et représentent les 5-èmes réserves les plus importantes au monde. La dette publique publique extérieure se monte à seulement 15% du PIB Il n’y a pas de défiance bancaire. La situation des finances russes, avec une dette faible et d’importantes réserves, donne d’importants leviers de manœuvre au pouvoir politique russe et de fortes capacités d’investissements. La crise COVID 19 aura des impacts économiques plus limités qu’ailleurs : selon le FMI le PIB russe ne devrait baisser que de 4,5 % en 2020, ce qui est moindre que la majorité des pays européens. Pour 2021 un rebond de croissance de 3 à 4 % est prévu par les institutions financières internationales. Les entreprises françaises en Russie 000 entreprises françaises commercent avec la Russie, près d’un millier est déjà présent en Russie et 450 entreprises françaises sont membres de la Chambre de Commerce Franco-Russe en Russie et sont restées en Russie malgré les difficultés de 2020. Le 1eremployeur étranger en Russie est la France où ses entreprises y emploient plus de 160 000 personnes ! La France bénéficie encore d’une réelle aura et le business francais y est le bienvenu, à Moscou ou en province. Les employés russes préfèrent travailler pour des entreprises européennes et notamment françaises. Un cadre juridique favorable Il y a une réelle stabilité du droit fiscal, par ailleurs très proche du droit français Taux sur l’IR et l’IS avantageux Possibilité d’effectuer des virements bancaires entre la Russie et la France et inversement, notamment pour « remonter » des bénéfices Possibilité de percevoir des dividendes Possibilité de mettre en poste un Directeur de Filiale étranger soumis à un permis de travail peu contraignant à obtenir et dont le salaire est exempt de charges patronales. Le dévissage du rouble par rapport à la monnaie européenne Ce phénomène fragilise certes momentanément les échanges commerciaux A l’inverse il favorise les opportunités d’investissement des entreprises françaises Permet l’acquisition de ressources humaines locales de bon niveau à des couts très compétitifs. Les autorités russes misent sur la production locale pour réduire l’impact de l’import et sont proactives quant à l’implantation d’entreprises étrangères sur le territoire national. Enfin, il faut relativiser cette perte de valeur du rouble. Il est raisonnable de penser qu’au vu des fondamentaux macroéconomiques, le rouble est sous-évalué et pourrait se réapprécier un minimum dans les mois à venir. Est-ce le bon moment d’initier des courants d’affaires avec la Russie ? Pour les TPE, PME et ETI, c’est le moment de « préparer le terrain », de prospecter ce marché et d’être prêtes à faire feu dès le premier trimestre 2021 en accompagnant le rebond économique. Vous pouvez vous faire financer jusqu’à 50% de vos coûts d’approche par l’Etat. Consultez-nous ! Pour les entreprises qui souhaitent délocaliser leur production ; alors c’est plus que jamais le moment ! Avec un rouble faible, les coûts d’implantation n’ont jamais été aussi bas. Enfin, pénétrer le marché russe c’est également s’ouvrir la porte de l’union économique eurasiatique comprenant le Kirghizistan, l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan et la Russie pour un total de 180 millions d’habitants. #atsal #russeo #entrepreneursaggueris #cometorussia #investinrussia
Recrutement : vers de nouvelles logiques ?
TexteDepuis de nombreuses années, les Ressources Humaines sont frappées de plein fouet par la Digitalisation. La crise du covid19 devrait accélérer cette tendance en contraignant les organisations à bien entendu se réorganiser pour permettre le travail à distance, mais aussi déployer des méthodes agiles de recrutement à distance. Le recrutement à distance implique de nouveaux challenges : modifier ou non le processus habituel de recrutement, comment surcompenser la distance physique et humaine pour créer et maintenir du Lien, se concentrer sur de nouvelles compétences mais lesquelles ou encore savoir utiliser les outils nécessaires. Au cœur des nouvelles tendances provisoires post crise, les soft-skills, dont l’importance n’a cessé au cours de ses dernières années de prendre de l’importance vont devenir encore et toujours plus importantes. En période de chômage plus élevé, de contraintes budgétaires les entreprises vont avoir de nouvelles attentes envers les candidats, surtout au sein d’un environnement lui-même instable et changeant. On peut imaginer que deviendra plus important encore l’agilité des candidats, leur aptitude à être recruté, et piloté en travail à distance ou encore à s’adapter. Sans aucun doute, les entreprises évalueront également la flexibilité professionnelle et la capacité des employés à être « redéployés » au sein de l’entreprise à d’autres postes, ou dans d’autres départements, à s’adapter à de toutes nouvelles situations. Pour les recruteurs, l’acquisition de capital humain va devenir plus complexe que ce soit d’évaluer des candidats sur de nouvelles compétences, de recruter de façon plus stratégique en envisageant divers scénarios et en évaluant les candidats pour plusieurs potentielles fonctions. Le recrutement deviendra toujours plus stratégique et les entreprises auront besoin d’avoir une task-force de Talent acquisition particulièrement compétente et surtout des recruteurs expérimentés et capables d’analyser par-delà l’écran, et recruter en se basant sur de l’analyse, de la data et moins sur du ressenti ; des recruteurs avec de nouvelles méthodes d’évaluation et capables de se servir d’outils adéquats. Recruter à distance est plus complexe que de recruter en présentiel et pour mieux recruter à distance, les outils se généraliseront. A ce titre l’entretien vidéo différé devrait se généraliser. Il permet aux candidats de s’enregistrer et répondre à des questions à n’importe quel moment et de n’importe quel endroit du monde. Personnalisable, il permet aux candidats de se présenter comme ils le veulent, faire preuve d’originalité, montrer leur motivation ou encore leur niveau d’élocution et/ou de maitrise des langues étrangères et le tout de leur smartphone. Quant aux recruteurs, ils peuvent eux consulter et reconsulter à leur guise, et à tout moment les enregistrements, analyser des compétences qu’un CV ne dévoile pas et faire circuler les enregistrements aux managers pour accompagner le CV ou le Brief sur le candidat. Alexandre Stefanesco, fondateur de l’agence en conseils en ressources humaines et recrutement ATSAL.Tient le Journal de bord d’un Français de Russie, entrepreneur en RH, en pleine crise du Covid2019 https://atsal.com/category/journaldebordentrepreneurfrancaisenrussie/ Source : https://www.ccifr.ru/fr/news/recrutement-vers-de-nouvelles-logiques?
Entretien pour le Business club franco-russe « Nouveaux horizons »
« Nouveaux horizons » : L’économie mondiale a été fortement impactée par la crise du coronavirus et les effets du confinement décidé par les autorités pour en limiter la propagation. En Russie, plusieurs secteurs sont durement touchés et le nombre de personnes sans emploi a augmenté de 29% entre 30 Mars et le 12 Mai 2020. Les dernières prévisions de l’ONG « Деловая Россия » annoncent sans surprise une forte récession dans l’hôtellerie, le tourisme, l’industrie, le commerce non alimentaire et dans le secteur des services, avec un arrêt d’activité pour 1 million de PME – sur 6 millions d’entreprises enregistrées – avant Août 2020. Face à ces prévisions, seuls 18 % des dirigeants se disent confiants quant à l’avenir de leurs entreprises (Banque « Открытие »), malgré le dispositif d’aide conséquent mis en place par le gouvernement russe et un fonds spécial de 8.8 milliards de Roubles, dédié aux PME. Quel regard portez-vous sur cette situation et quelles conséquences aura-t-elle sur l’emploi et sur l’économie du pays en général ? Tout d’abord, la crise sanitaire est en train d’être passée par la Russie de façon plutôt réussie. Au jour où nous parlons, le pays semble avoir atteint le plateau et le système médical russe a tenu le choc, bien mieux que dans de nombreux pays européens et occidentaux et ce malgré près de 365,000 cas dont près de la moitie à Moscou ce 26/05/2020. Des hôpitaux ultramodernes ont été construits en urgence dans tout le pays, 160.000 lits médicaux ont été équipés pour traiter une surcharge de malades et la production de masques et d’appareils d’assistance respiratoire ont été relancés en force. Quand on sait la taille du pays, les différences et les disparités régionales (économiques, culturelles, d’équipements des hôpitaux) … C’est un tour de force et de toute évidence, quand on parlera des pays qui sont sortis gagnants de cette crise, la Russie sera sur la liste avec l’Allemagne et les pays asiatiques (Chine, Japon, Corée…). Un pays dans lequel on n’a pas laissé mourir les gens faute d’équipement. Les autorités russes ont choisi la voie d’un confinement plutôt hybride, sur la base du volontariat sauf pour les personnes âgées, en quelque sorte à mi-chemin entre les confinements stricts sud-européens et les solutions asiatiques de masques / non confinements. Mais hormis Moscou et la région de Moscou, principaux clusters de contamination, les régions ont connu des régimes particuliers généralement moins sévères. Bien sûr, ce confinement hybride a eu pour conséquence de porter un coup direct au fonctionnement de l’économie. Les aides des autorités et principalement de la Mairie de Moscou sont réelles et même surprenantes pour la Russie qui n’est pas un Etat particulièrement social avec le business en règle générale, mais elles ne concernent pas toutes les entreprises, tout d’abord une liste des secteurs touchés par la crise a été établi, et toutes les entreprises ne rentrent pas dedans on parle de 40% d’entre elles. Ensuite, il faut comprendre que nombre d’entreprises de petites dimensions fonctionnent encore, surtout en province, avec des modes opératoires semi-légaux (par exemple en employant des employés en partie ou en totalité de façon non officielle, ou en tentant de ne pas payer les taxes … etc.). Ces entreprises préféreront de toute évidence ne pas attirer l’attention sur elles. Ensuite Il faut aussi garder en mémoire qu’une grande partie de l’économie est totalement non-officielle, jusqu’à 25% selon les autorités russes ce qui devrait permettre paradoxalement une certaine flexibilité et une certaine capacité de rebond du moins dans certaines limites. Il est difficile en cette fin mai 2020 de savoir quelle sera l’addition réelle de tout ça sur le plan économique mais il semble que le secteur des PME devrait être très sérieusement impacté car il est le plus fragile ; Ce secteur comprend les entreprises qui ont jusqu’à 250 employés et ne dépassent pas 25 millions d’euros de CA annuels. Ce segment comprendrait officiellement un peu plus de 6 millions d’entreprises (dont 800.000 à Moscou) et au total 16 millions d’emplois sur un total de 75 millions d’actifs, soit 21% des emplois du pays. Les estimations actuelles laissent envisager que jusqu’à 20% de ces PME pourraient fermer, mettant au chômage jusqu’à 3 millions de personnes. Aujourd’hui près d’un million d’emplois sont supprimés de par la situation sanitaire à Moscou tandis que certaines estimations envisagent que le chômage au global en Russie dans les deux prochains mois puisse atteindre 8% de la population active (6 millions de personnes) contre 4% avant crise. Néanmoins, alors qu’en avril une récession monstrueuse était envisagée en Russie (on parlait de chute du PIB de 10%), des estimations diverses envisagent maintenant une baisse de 9,5% sur le second trimestre, après une croissance de 1,3% au premier trimestre, et une récession globale sur 2020 de plutôt 5 / 6% ce qui serait, si cela se confirme, moins qu’en 2009 lorsque le PIB avait diminué de 8%. Il faut aussi garder en tête que l’effondrement des prix du pétrole est une des raisons de cette chute du PIB donc en fait la Russie fait face à deux crises en parallèles. Mais la crise économique est « devant » et les prochains moins ne seront pas faciles, ni pour les entreprises, ni pour les employés. « Nouveaux horizons » : La crise du Covid-19 va certainement transformer nos entreprises. Depuis le début de l’épidémie, les fonctions RH ont mis en place de nouvelles mesures en matière de télétravail, sécurité & santé des salariés, dialogue social, activité partielle… En France, le télétravail et le numérique ont permis à 8,4 millions de personnes de maintenir l’exercice de leurs fonctions à domicile. Le management et la formation à distance gagnent du terrain et sont d’ores et déjà considérés comme des « conséquences positives » de la crise par 33% des DRH. Qu’en est-il en Russie ? Quelles nouvelles pratiques voyez-vous émerger dans le monde du travail et lesquelles seront amenées à perdurer ? Depuis de nombreuses années, les Ressources Humaines sont frappées de plein
Démographie, immigration et marché du travail (Russie mai 2020)
Selon le MVD 215.901 personnes ont reçu la nationalité russe (67% étant ukrainiens) de janvier à avril 2020, contre 85.937 au cours de la même période l’année dernière ; 6.448 VKS ont été délivrés, contre 10.227 pour la même période en 2019. 2.248 permis de travail ont été délivrés, contre 5.570 pour la même période l’an dernier. 559.055 Patents ont été délivrés comparant 600.267 pour la même période l’année dernière. 49.433 Permis de séjour temporaire (РВП), contre 77.362 pour la même période l’année dernière. 80.545 permis de séjour permanent (ВНЖ) contre 60.414 pour la même période l’an dernier. 88.014 personnes se sont vu refuser l’entrée en Russie, contre 86.578 pour la même période l’année dernière. Si cette tendance se poursuit, la Russie pourrait gagner 1 million de nouveaux citoyens cette année, dont 600 000 ou 700 000 ukrainiens.
Interview pour 98,5 FM (station de radio québécoise)
Interview pour 98,5 FM (station de radio québécoise) sur la situation en Russie avec le Covid-19. Pour écouter Clicquer ici Ou ci dessous
Intervention au Dialogue Franco-russe sur la Crise et la situation des RH
Nous vivons une période inédite. Les milieux d’affaires font face à l’arrêt prolongé de l’économie. Visio-conférence du Dialogue Franco-Russe que vous pouvez écouter sur Facebook #crise #gestion #grandmoscou #economie #russie #atsal
50 NUANCES DE RECRUTEMENT
Le 03.03.2020 s’est tenue à la Chambre de Commerce et d’Industrie franco-russe une session conjointe des comités PME-PMI-RH animée par Yann Sotty, co-président du Comité PME-PMI et Directeur Général de Welcome Abroad avec à l’ordre du jour « 50 nuances de recrutement ». Alexandre Stefanesco, fondateur d’ATSAL, ainsi que Fabrice Disdier, Directeur Exécutif chez ACTEON, sont intervenus sur le sujet du recrutement en Russie ou plutôt du Talent Acquisition en portant une analyse approfondie sur les grands changements que rencontre ce secteur à une époque où le digital prend une place de plus en plus grande et croissante engendrant des modifications inévitables dans la façon de recruter un talent, qui lui aussi n’est plus le même qu’il y a 20 ans. Une pyramide des âges qui bouleverse l’équilibre du marché de l’emploi En premier lieu, les intervenants ont développé sur le sujet de la pyramide des âges en Russie. En effet, celle-ci laisse présager une population de plus en plus vieillissante qui ne saura pas répondre à la demande forte en candidats sachant maîtriser les outils modernes du digital demandés par les sociétés de nos jours. Ce manque de personnes en âge de travailler annonce inévitablement un manque de candidats pour les entreprises. Il va falloir traquer le talent en lui proposant non plus du travail, mais un endroit dans lequel il va s’épanouir, un endroit qui fera écho à ses aspirations personnelles pour exceller au niveau professionnel. Les Millénials sur le marché du travail Car ce talent n’est plus le même qu’avant, il est un Millénial (né entre 1980 et 2000). C’est un candidat ultra connecté, qui va se renseigner sur l’entreprise, sa réputation, savoir si elle est en adéquation avec ses valeurs… Il faut le séduire, lui présenter une entreprise qui donne envie, où il fait bon travailler. On estime qu’en 2025 les Millénials représenteront 75% de la force de travail au niveau mondial. Le Millénial est également volatile et souvent les recruteurs ont à faire à des candidats qui disparaissent du jour au lendemain, il ne regarde plus forcément ses mails c’est pour cela qu’il sera plus efficace de le joindre par les réseaux sociaux comme What’s app ou bien Facebook. Le digital, atout ou menace ? Le digital au service du Talent Acquisition se matérialise par les plateformes de recrutement telles que Head Hunter, un immense vivier très largement utilisé en Russie par les entreprises. En contrepartie, pour que le recruteur tombe sur des profils candidats qui correspondent à l’annonce, l’entreprise doit clairement décrire son besoin en établissant une fiche de poste explicite et claire. Recruter est une expertise qui ne s’invente pas, c’est là que les agences de Talent Acquisition prennent place. Pour comprendre les besoins du client qui cherche à recruter un nouveau collaborateur, il faut que le recruteur comprenne au plus près les besoins de son client. Pour se faire celui-ci doit être formé et avoir un High IQ, en effet il doit avoir une maîtrise du digital, du marketing et de la communication, et bénéficier d’une bonne culture générale. Pour former les bons recruteurs de demain, ATSAL a notamment crée REKRUTOR, une école de formation en Talent Acquision. On estime en Russie que 50% des personnes en poste ne sont pas à un poste qui convient à leurs compétences et capacités, ce chiffre illustre le besoin crucial pour les entreprises à faire appel à des sociétés comme ACTEON ou ATSAL pour trouver le collaborateur qui correspondra aux besoins. Aujourd’hui l’entreprise doit maîtriser avec finesse sa présence sur la toile, elle ne doit pas sous-estimer la menace que peut représenter le digital. Par exemple, il existe des plateformes où les collaborateurs notent leurs entreprises et celles-ci peuvent être victimes de mauvaise réputation. De même, quand une entreprise se sépare d’un collaborateur il ne faut pas oublier que cette personne va parler de son expérience et peut avoir une influence plus ou moins grande sur la réputation de l’entreprise. Les attentes face aux réalités Enfin les intervenants ont développé sur le fait que face à vivier de candidats qui tend à se réduire en termes de candidats qualifiés, les entreprises doivent garder à l’esprit que le candidat rêvé n’existe pas. Les entreprises doivent embaucher les candidats qu’ils peuvent embaucher et non ceux qu’ils ne peuvent pas se permettre. Garder un pool de candidats potentiels est un choix stratégique et faire appel à des entreprises de Talent Acquisition compétentes permet d’optimiser le recrutement d’une nouvelle personne dans l’entreprise. Pour terminer, les participants à l’événement ont posé leurs questions aux intervenants et échangé leurs points de vue. Vous pouvez vous abonner à la lettre d’information du Comité et aux invitations aux réunions en envoyant une demande à [email protected].
Marché de l’emploi en Russie en 2019 !
Malgré le contexte international et les sanctions le taux de chômage en Russie est plus faible que jamais, puisqu’il est officiellement de 4,8% en ce mois de janvier 2019. C’est un taux très faible historiquement en Russie. Le taux de chômage officiel après la crise de 1998 et au début de l’ère Poutine était d’autour de 20%, ce qui était élevé et les 19 ans qui ont suivi ont vu ce taux progressivement diminue pour atteindre moins de 5% aujourd’hui. Bien sur la crise de 2008 a vu le chômage monter a plus de 8% mais depuis 2012 ce taux de chômage est stable a 5,5% et aujourd’hui il continue de diminuer pour de nombreuses raisons. Est-ce que le chômage est bas partout en Russie ? Non, bien entendu de grandes disproportions géo-territoriales existent. La période 1990-2019 au cours de laquelle s’est formée l’économie moderne russe a initie des tendances. Par exemple la population russe s’urbanise de plus en plus, surtout les jeunes puisque le taux d’urbanisation général est passe de 72 à 75%. Au sein de cette urbanisation de la Russie il faut différencier Moscou qui a entre 12 et 14 millions d’habitants soit 10% de la population du pays mais 25% du Pib du pays et Saint Petersbourg qui avec 5,2 millions d’habitants est la seconde ville du pays et le principal port avec 25% du trafic marchand du pays et qui représente 12% du PIB du pays. Donc Moscou et Saint Pétersbourg c’est 15% de la population du pays mais 35% du PIB du pays. Ensuite l’économie se concentre sur 13 autres villes ayant plus d’un million d’habitants et 20 villes qui ont entre 500 000 et un million d’habitants. La tendance lourde c’est le renforcement des villes millionnaires et bien sur un flux de population croissant sur Moscou et Saint Pétersbourg. Ces villes sont quasiment toutes situes dans la moitie ouest du pays, a l’ouest de Novossibirsk la capitale de Sibérie, hormis Vladivostok, Tioumen, Krasnoïarsk et Irkoutsk. La Russie dite occidentale ou européennes, soit à l’ouest des montagnes Oural, concentre à elle seule 75% de la population.
10 mythes sur le marché de l’emploi russe
Une nouvelle vidéo sur la chaine d’Atsal, la chaine dédiée a la Russie d’aujourd’hui. Aujoourd’hui 10 mythes sur le marché de l’emploi. russe !
La Russie gagne la guerre de sanctions ? (The National Interest)
Les sanctions étaient censées punir l’élite moscovite, mais elles ont au contraire stimulé le développement économique et le patriotisme. Le débat actuel sur les sanctions contre la Russie porte sur leurs cibles et leur portée. Punissons-nous les gens dont nous voulons changer le comportement ? Infligeons-nous des souffrances aux bonnes personnes, aux responsables du chaos en Ukraine et en Crimée, des attaques contre Sergei Skripal et autres, de l’ingérence dans les élections occidentales ? Pouvons-nous nuire aux élites russes suffisamment pour faire bouger Poutine ? En avons-nous fait assez ? Mais dans au moins un secteur les sanctions sont un cas d’école de conséquences imprévues : grâce aux sanctions, les agriculteurs russes sont on ne peut plus prospères. Les contre-sanctions ciblant les importations de produits alimentaires occidentaux – entrées en vigueur quelques jours seulement après les sanctions occidentales à l’été 2014 – ont d’abord grandement perturbés les consommateurs russes attachés aux délicieux fromages européens et aux plats préparés. Mais leur palais s’est rapidement ajusté, et la nécessité de pallier à la privation des produits importés a propulsé la Russie, en 2016, au premier rang des exportateurs de blé au monde. La part étasunienne du marché mondial de l’agroalimentaire s’étiole à cause des tarifs douaniers de l’ère Trump et des guerres commerciales, et la Russie s’emploie activement et énergiquement à combler le vide. Les sanctions Début 2014, suite à l’annexion illégale de la Crimée par la Russie et à sa participation aux soulèvements séparatistes de l’est de l’Ukraine, les États-Unis, l’Union européenne et plusieurs autres pays occidentaux lui ont imposé des sanctions. En 2014, les mesures ont d’abord été diplomatiques (réduction des réunions et des pourparlers prévus) puis on est passé à des restrictions visant certaines personnes et organisations (refus de visas et gel des avoirs), et enfin, en juillet et septembre, à des restrictions visant les secteurs financier, militaire et énergétique de la Russie. Ces dernières sanctions restreignent l’accès de la Russie aux marchés des capitaux et aux prêts à faible taux d’intérêt, imposent un embargo sur les armes et interdisent l’exportation de biens à double usage à des clients militaires, ainsi que l’exportation de technologies extractives novatrices (et une autorisation spéciale est requise pour toute autre exportation liée à l’énergie). Depuis 2014, ces sanctions sont maintenues et renforcées, tout en restant dans les mêmes domaines. En août 2014, la Russie a pris des contre-sanctions interdisant l’importation de certaines denrées alimentaires des États-Unis et de l’UE, comme le bœuf, la volaille, le poisson et les fruits de mer, les fruits et légumes, les noix, le lait et les produits laitiers, le fromage et une vaste gamme d’aliments transformés et préparés. L’interdiction était considérable et couvrait à la fois des produits de base et des articles de luxe. Elle concernait de nombreux produits alimentaires importés dont la Russie était très dépendante, et il était impossible de compenser ces pénuries en important des produits d’autres pays du fait de la vaste étendue du territoire de la Russie (et de la variété de ses régions). L’impact Les sanctions ont eu trois effets immédiats sur la Russie : une volatilité accrue des marchés des changes, ce qui a entraîné une forte dépréciation du rouble et partant des pressions inflationnistes ; un accès restreint aux marchés financiers ; un effondrement de la consommation et des investissements. Les importations ont chuté au troisième trimestre de 2014. La chute brutale des cours mondiaux du pétrole au quatrième trimestre de 2014 a probablement eu des effets encore plus profonds sur l’économie russe que les sanctions et les contre-sanctions. Fin 2014 et début 2015, les prix du pétrole ont tellement chuté (de 100 dollars le baril au deuxième trimestre 2014 à moins de 60 dollars à la fin de 2014, et encore moins au second semestre 2015) que les recettes d’exportation de la Russie ont diminué d’un tiers. Et les sanctions financières interdisaient à la Russie d’atténuer la chute du prix du pétrole en empruntant de l’argent. D’emblée, les contre-sanctions ont eu un impact négatif annuel de 9,5 milliards de dollars en produits alimentaires, soit presque le dixième de la consommation alimentaire totale de la Russie et le quart des importations alimentaires. Avant les contre-sanctions, la production nationale couvrait moins de 40 % de la consommation russe de fruits, 80 % du lait et des produits laitiers et 90 % des légumes ; la Russie était déjà un exportateur net de céréales, pommes de terre et plantes oléagineuses. Les contre-sanctions ont supprimé 60 % des importations de viande et de poisson, et la moitié des importations de produits laitiers, de fruits et de légumes. Au total, la part des importations dans la consommation alimentaire totale s’est effondrée, passant de plus d’un tiers en 2014 à un peu plus de 20 % au deuxième trimestre de 2017. Les prix ont tout de suite augmenté. En février 2015, l’inflation alimentaire (en glissement annuel) dépassait 23 %. Les ménages ont modifié leurs habitudes d’achat et leurs habitudes alimentaires, passant d’aliments plus chers, autrefois importés (fruits, lait/lait, bœuf), à des produits moins chers, d’origine nationale (pommes de terre, pain, poulet), et ont adopté des stratégies ’d’achats astucieux’ en s’intéressant davantage au rapport qualité-prix (notamment en se détournant des marques de prestige au profit des marques de distributeurs fiables). En peu de temps, la consommation s’est ajustée et redressée. En 2018, la hausse des prix des denrées alimentaires était nettement inférieure à l’inflation globale. Certains produits alimentaires de l’UE, interdits par les contre-sanctions, ont été réexportés en Russie par d’autres pays. Au dernier trimestre de 2014, par exemple, les exportations de produits laitiers de l’UE vers la Biélorussie ont décuplé par rapport à l’année précédente, et les exportations de fruits et de poisson ont doublé, ce qui ne correspond bien sûr pas à une augmentation de la consommation intérieure biélorusse. Bien qu’elles ne représentent pas un pourcentage important du commerce alimentaire global de la Russie, ces importations secondaires ont exacerbé les tensions commerciales entre la Russie et la Biélorussie, et provoqué le rétablissement des contrôles douaniers entre les deux pays en décembre 2014, ainsi que la menace de restrictions aux importations de produits laitiers du Biélorussie dont la dernière
Où en est l’économie russe en ce début 2019
Une vidéo a retrouver sur la Chaine d’Atsal dédiée à la Russie d’aujourd’hui.
L’embauche de stagiaires en Russie, mythes et réalités
Nombre d’entreprises françaises en Russie souhaitent embaucher des stagiaires. Contrairement aux idées recus, le stagiaire est un employé a part entière et sa présence physique dans l’entreprise en vue de l’exercice d’une tache professionelle est très règlementée. Dans la législation du travail russe (ТКРФ), il n’existe pas de notion de « stagiaire ». Le stagiaire est donc dans son statut régi par le droit du travail russe comme tout autre employé. Il est un employé comme les autres et a donc tous les devoirs et droits d’un employé (article 21 du code du travail russe) notamment : avoir un lieu de travail qui réponde aux exigences de la protection et de la sécurité du travail, au paiement intégral et en temps voulu du salaire et au respect des lois du droit du travail. Le stagiaire est payé comme les autres employés, par virement bancaire sur son compte en banque deux fois par mois. Le stagiaire ne peut pas ne pas être payé car le code du travail russe consacre l’idée que tout travail pour une entreprise doit être rémunéré. Le stagiaire ne peut par conséquent – Ne pas être payé – Être payé moins que le salaire minimal légal obligatoire (МРОТ). En outre si le stagiaire étudie en parallèle de ses études dans un établissement d’enseignement supérieur, il a droit à des garanties et à une indemnisation complémentaire pour les employés qui combinent travail et études supérieures (article 173 du Code du travail de la Fédération de Russie). Cela signifie que l’entreprise est dans l’obligation de signer avec le stagiaire un contrat de travail comme avec les autres employés. Si l’entreprise lui a fait signer un contrat de stage ou une quelconque convention de stage mais pas de contrat de travail, elle se met en situation d’avoir enfreint la loi en pratiquant du travail dissimulé. L’infraction a cette obligation légale est prévue par l‘article 5.27 du Code des infractions administratives (КоАП РФ) sous la forme d’une amende pour a personne morale (l’entreprise) pouvant aller de 50 à 100.000 roubles et de 5 à 10.000 roubles d’amendes pour la personne physique qu’est le directeur général ou aux administrateurs. En cas de récidive, les montants des amendes doublent. IL est possible de contracter avec le stagiaire des CDD ou des CDI, en respectant pour les CDD les clauses prévues à l’article 59 du code du droit du travail : – Si le travail du stagiaire s’apparente à une mission temporaire (jusqu’à 2 mois) avec une tache prédéterminée. – Si le stage est en lien direct avec un cursus d’études et dans ce cas le contrat de travail doit définir la tâche à remplir et les résultats à atteindre. – L’entreprise est de petite taille : moins de 35 personnes et moins de 20 personnes pour le commerce de vente aux détails. – Le stagiaire étude à temps plein (по очной форме обучения). Pour embaucher le stagiaire si c’est son premier emploi l’employeur doit lui donner un livret de travail et le remplir et par exemple inscrire sur le contrat de travail que « le travail sera directement lié une pratique professionnelle sous forme d’un stage » (« Работа непосредственно связана с практикой в форме стажировки ») vous permettant ainsi d’embaucher le stagiaire comme un employé en CDD. Attention, pour les contrats de stage de plus de deux mois il faut instaurer une commission pour évaluer et juger que le stagiaire ne remplit pas ses obligations et doit être licencié. Cette procédure est complexe et demande un accompagnement juridique. Également, il est interdit d’imposer une période d’essai des stagiaires diplômés depuis moins de 12 mois d’un diplôme d’éducation supérieure ou intermédiaire et postulent à un emploi dans le secteur professionnel de leur diplôme. * L’entreprise a le droit d’embaucher des stagiaires mineurs. Ils ne sont autorisés à travailler qu’après avoir passe un examen médical obligatoire (article 266 du Code du travail de la Fédération de Russie) et cette inspection médicale doit avoir lieu annuellement, elle est payée par l’entreprise et ce jusqu’à ce que le stagiaire ai 16 ans révolu. Si le stagiaire a moins de 14 ans il faut le consentement écrit d’au moins un des parents, que le travail ai lieu durant le temps libre du mineur et que le travail ne soit pas éprouvant. Également les mineurs de moins de 14 ans ne peuvent exercer plus de 24 heures par semaine et les stagiaires de 16 à 18 ans pas plus de 35 heures par semaine. En cas de collaboration avec un stagiaire à distance il est préférable d’utiliser un contrat de prestation de service et non un contrat de travail classique car il ne peut théoriquement y avoir de bon respect d’un contrat de travail classique (horaires internes, lieu de travail du bureau …) mais en tous les cas un tel contrat ne peut non plus être gratuit et implique une rémunération. Si vous souhaitez prendre un stagiaire à distance, c’est le cas lorsque vous pouvez conclure un contrat t de prestation de service (ГРХ ou гражданско-правового характер) et non un contrat de travail classique, car il peut ne pas y avoir de signe de contrat de travail tel que la soumission à l’horaire de travail interne, au lieu de travail du bureau, etc. Cependant, un tel contrat ne peut pas non plus être gratuit. En effet il est impératif de comprendre que la relation entre une entreprise et le stagiaire constitue une transaction conforme aux normes du Code civil de la Fédération de Russie qui interdit les transactions gratuites entre une personne physique et une personne morale, lorsqu’une personne morale bénéficie via la personne morale d’une forme de travail ou de services rendus. Source https://hh.ru/article/23885
Travail en Russie ~ Erreurs a eviter
En quoi les Russes sont-ils différents au travail? Quelles sont les règles à respecter et les erreurs à ne pas commettre au bureau avec les Russes? Quelques réfléxions avec Diana Saifullina en vidéo avec un petit bêtisier à la fin 🙂 #russie #russiedaujourdhui #Atsal #workinrussia #apprendrelerusse#travaillerenrussie
Atsal: la chaîne dédiée à la Russie d’aujourd’hui
Nous sommes heureux de vous présenter notre chaîne dédiée à la Russie d’aujourd’hui. Nous y parlerons d’économie, de sociologie, de démographie, de géographie et bien évidemment de ressources humaines et recrutement, de candidats et du marché du travail russe en général. Notre objectif est de vous donner des clefs de compréhension de l’écosystème russe et ainsi vous permettre de mieux comprendre la réalité de la Russie d’aujourd’hui N’hésitez pas a vous abonner à notre chaine et nous demander si vous avez des thématiques que vous souhaiteriez nour voir aborder ! A très bientôt sur la chaine Atsal consacrée à la Russie d’aujourd’hui.
Marché de l’emploi en Russie, quelles sont les tendances pour ce début 2018 ?
Le job-board HH, la principale base de CVs d’Eurasie et la troisième au monde, a publié ses statistiques sur le marché de l’emploi en Russie. La principale tendance que nous pouvons observer avec certitude est que les salaires devraient augmenter de 2 à 3% sur l’année 2018 tous secteurs confondus suivant en cela la tendance initiée en 2017. 30% des entreprises russes et 60% des entreprises étrangères envisagent en effet des hausses de salaires pour 2018, en décembre et janvier pour les entreprises russes et en janvier et avril pour les entreprises étrangères. 37% des entreprises russes et 50% des entreprises étrangères envisagent des croissances de leurs équipes et donc d’embaucher tandis que 58% des entreprises russes et 44% des entreprises étrangères n’envisagent pas de de croissance de personnel pour 2018. En 2017 les principales hausses de salaires ont concerné notamment les positions liées au développement stratégique, l’optimisation des business process ou encore les positions de développement de logiciels ou d’applications. Les secteurs avec la plus forte croissance salariale ont été en 2017 les suivants : – Biens de grande consommation (Equipement domestique et FMCG) (+8%) – l’IT et le digital (+7%) – Les secteurs marketing, medias, PR (+6%) – L’industrie alimentaire (+5%) – Le retail (+5%) Les secteurs avec la moins forte croissance salariale ont été en 2017 les suivants : – Secteur automobile (0%). – La construction et l’exploitation immobilière (-1%). – Le secteur Telco (-1%) – Les services à la personne (-2%). – Curieusement le domaine pharmaceutique (-2%). Les revenus diffèrent par villes et bien sur les salaires moyens les plus élevés sont à Moscou et dans les villes pétrolières (Tioumen…). Cette année 2017, Vladivostok a rattrapé Saint Pétersbourg dans le classement des villes de Russie ou les revenus (et non les salaires) moyens sont les plus élevées. Moscou : 82.980 roubles Saint Pétersbourg : 55 346 roubles (33,3% de moins que Moscou). Vladivostok : 55 000 roubles (33,7% de moins que Moscou). Novossibirsk : 46 527 roubles (43,9% de moins que Moscou). Ekaterinbourg : 42 059 roubles (49,3% de moins que Moscou). Perm : 40 333 roubles (51,4% de moins que Moscou). Rostov sur le don : 39 988 roubles (51,8% de moins que Moscou). Krasnoïarsk : 39 104 roubles (52,9% de moins que Moscou). Samara : 38 047 roubles (54,7% de moins que Moscou). Tcheliabinsk : 38 008 roubles 54,2% de moins que Moscou). Krasnodar : 37 065 roubles (54,7% de moins que Moscou). Nijni-Novgorod : 35 505 (57,2% de moins que Moscou). Kazan : 34 872 roubles (58% de moins que Moscou). Voronej : 34 012 roubles (59% de moins que Moscou). Omsk : 31 862 roubles (61,6% de moins que Moscou). Oufa : 31 473 roubles (362,1% de moins que Moscou). Volgograd : 28 496 roubles (65,7% de moins que Moscou). La reprise économique se traduit aussi par le nombre de positions ouvertes par les entreprises. Si le premier trimestre avait vu 797.001 positions ouvertes sur HH, elles étaient 1.119.654 a la fin de l’année 2017. Dans le même temps le salaire moyen proposé est lui passé de 30.000 à 37.931 roubles. Les secteurs concernés par cette croissance du nombre de positions ouvertes sont principalement le retail, le secteur financier ou encore l’IT, principalement pour des positions de spécialistes en ventes, d’experts du secteur bancaire mais aussi nombre de positions techniques dans l’industrie. Selon HH, cette tendance positive devrait se poursuivre sur 2018, si bien sûr (NDLR) ne surviennent aucuns évènements extérieurs imprévus. Source
Intervention au Forum Gaidar 2018 dans le cadre du consortium de l’Université Franco-Russe avec RANEPA
Intervention lors d’une table ronde à Moscou au forum de Gaidar dans le cadre du consortium de l’Université Franco-Russe avec RANEPA, sur les Global talents. https://www.youtube.com/watch?v=dtRHiom1SzI&t=6588s Bonjour à tous et permettez-moi de faire quelques remarques et transmettre le point de vue de l’entreprise et du business francais en Russie. Tout d’abord il faut bien comprendre à quel point nous changé d’écosystème en Russie si l’on prend en compte la période 2000 – 2018. La première partie de cette période, de 2000 à 2008 a vu la Russie et surtout son marché s’ouvrir après le reset de 1998 et de très nombreux spécialistes étrangers qualifiés notamment d’Europe et de France, les Expats, sont venus travailler en Russie. A partir de 2008 et à cause de la crise financière des subprimes, cette dynamique économique s’est enrayée et couplée avec une crise des visas entre l’UE et la Russie, les fameux 90/180. Sans surprises et en réponse à la crise économique la Russie a mis en place des mesures de protections nationales visant à protéger son marche de l’emploi. Un nouveau cycle a alors commencé en 2008, dont nous voyons le bout aujourd’hui, cycle qui a vu la réduction du nombre des Expats et le début de la russification des équipes au sein des groupes étrangers, et francais, en Russie. Cette diminution des Expats s’est accompagnée d’une hausse des Repats sur le marché du travail. Les Repats sont des russes ou russophones ayant grandi et/ou étudié à l’étranger et désirant rentrer en Russie pour y travailler, conscient que la crise touche tous les pays d’Europe. Dans le même temps, entre 1995 et 2018 un grand nombre d’étrangers se sont installés en Russie et y sont désormais embauchables par les entreprises étrangères ou russes dans des conditions équivalentes au locaux, ces Ruspats étant bien souvent russifies et russophones. Ainsi les trois principales catégories RH DE Russie vous sont désormais familières 🙂 Concernant le marché du travail en Russie aujourd’hui, la question des langues russes et françaises reste également fondamentale. Les grosses entreprises françaises, le CAC 40, sont déjà en Russie. Désormais ce sont les petites et moyennes entreprises qui devraient, au cours des prochaines années, investir le marché russe. Pour ces entreprises, contrairement au CAC 40, la langue francaise reste un élément clef et la demande des PME françaises est fréquemment de recruter du personnel qualifié francophone, malheureusement trop rare numériquement. Nombre d’entreprises françaises réfléchissent aujourd’hui a intégrer du personnel russe en France afin de les francophoniser avant de les renvoyer travailler en Russie. Enfin il faut ajouter que lorsque l’on parle à l’avenir de développement du business francais en province russe pour des spécialistes étrangers et donc francais, l’anglais ne suffit évidemment pas. Il est en effet inconcevable d’imaginer développer du business à Orenbourg, Tioumen ou Magadan en anglais. Plus que de ne parler russe il faut également pour les spécialistes étrangers comprendre culturellement la Russie et son environnement culturel. Cette question de l’imprégnation culturelle et linguistique pose la question de l’experience en Russie et soulève la question de pouvoir, pour des jeunes étudiants francais, travailler légalement en Russie que l’on pense aux étudiants francais en Russie qui n’ont toujours pas le droit de travailler ou aux étudiants francais en France souhaitant eux venir faire un stage ou travailler pour une période de temps courte en Russie. Cette experience serait pourtant profitable tant aux établissements universitaires russes et francais qu’aux entreprises qui pourraient ainsi se créer un pré-pool de profils russifies et russophones, mais surtout pour les jeunes talents francais qui ainsi pourraient commencer leur carrière en Russie. Ces problématiques de visas ne concernent pas que les stagiaires et les étudiants, les procédures d’obtention de visas de travail se sont réellement durcies, et heureusement que le VKS est entré en vigueur, donnant un peu d’oxygène aux entreprises étrangères souhaitant embaucher des étrangers qualifiés. Ces problématiques linguistiques et administratives s’inscrivent également dans la complexe situation démographique que traverse la Russie aujourd’hui. Nous entrons aujourd’hui en effet dans une grosse decennie qui va voir le nombre d’entrants sur le marché du travail diminuer de par la faible natalité que le pays a connue entre 1992 et 2005, suite à la chute de l’union soviétique. Cette dynamique devrait accroitre l’aspect pénurique du marché du travail. Aujourd’hui en Russie il y a déjà une pénurie de main d’œuvre dans nombre de secteurs et nombre de régions. La Russie est un marché de candidats avec un chômage très faible et cela a pour conséquence que les entreprises, notamment étrangères et françaises en premier lieu, se développent comme elles peuvent et non pas comme elles voudraient. La Russie, si elle veut éviter les erreurs de l’union européenne en ne contrôlant pas son immigration, pourrait mettre en place une politique d’immigration choisie et sélective en se servant notamment de ces milliers de jeunes talents qui, en apprenant le russe et travaillant dès que possible en Russie (durant leurs études), s’assureraient un avenir professionnel en Russie. Par conséquent, un énorme travail est à constituer en amont, que ce soit sur l’image du pays pour le rendre plus attractif mais aussi les modalités pratiques et légales devant et pouvant permettre à une main d’œuvre étrangère qualifiée et choisie de venir travailler et pourquoi pas se sédentariser en Russie pour y contribuer au développement de l’économie. Je vous remercie de votre attention.
Russie: où en est l’économie et qu’attendre de 2018 ?
Éditorial écrit pour la newsletter de la Maison des Entrepreneurs Francais (MEF). *** Alors que l’année 2017 se termine, la dynamique de reprise économique semble se confirmer. La Russie sort en effet de deux années de récession, due à la forte chute du prix des hydrocarbures de l’automne 2014, ayant eu pour conséquence de voir le PIB du pays se contracter de 3,6% en 2015 puis de 0,6% et 2016. Mais en 2017 la croissance est revenue avec une hausse du PIB (comparée sur un an) de respectivement 0,5% au premier trimestre, 2,5% au deuxième trimestre et 1,8% au troisième trimestre. Sur ces trois premiers trimestres la production industrielle a augmenté de 1,8% et les ventes de détails, qui avaient baissé de 10% en 2015 et 4,8% en 2016 ont également connu une légère augmentation de 0,5% pour les neuf premiers mois de l’année. Les industries automobile, pharmaceutique, chimique et alimentaire, ainsi que la production d’équipements électriques affichent eux une croissance légèrement plus importante. Autre indicateur positif : le taux de chômage continue de baisser pour atteindre seulement 5% et moins de 1,5% dans les grands centres que sont Moscou et Saint Pétersbourg. Les réserves de changes en dollars qui avaient diminué à 350 milliards de dollars mi 2015, augmentent de nouveau pour atteindre 430 milliards de dollars au 01/12/2017 soit leur niveau de l’automne 2014 avant la crise. Dans le même temps, l’inflation continue à baisser et devrait terminer l’année aux alentours de 4%, bien loin des taux de ces dernières années : 12,5% en 2014, 11% en 2015 et 9% en 2016. Une dynamique extrêmement importante alors que tous les sondages montrent clairement que l’inquiétude principale des citoyens russes est clairement la situation économique et en premier lieu la hausse des prix à la consommation. Le FMI a même légèrement relevé ses prévisions de croissance pour la Russie à 1,8% cette année, contre 1,4% auparavant, une estimation désormais similaire à celle du ministère de l’économie russe qui envisage pour 2017 et 2018 une croissance d’environ 2%. Mais le réchauffement est aussi politique tandis que les élections présidentielles en Russie se tiendront au début du mois de mars 2018. En effet le ministre de l’économie, Bruno le Maire viendra à Moscou pour le CEFIC (Conseil économique, financier, industriel et commercial) ce 19 décembre pour tenter de donner une nouvelle impulsion à la relation franco-russe ; une relation franco-russe qui vient de réaliser un nouveau coup de maitre avec le lancement du projet Yamal (visant à la construction d’une usine de liquéfaction de gaz dans la péninsule de Yamal en Russie) au sein duquel Total possède 20%. Enfin l’année prochaine, c’est le président Emmanuel Macron qui se déplacera en Russie et visitera le Forum économique de Saint-Pétersbourg en mai 2018. Il ne reste qu’à espérer que ces nombreux indicateurs positifs redonnent confiance au business français pour investir en Russie, car ce grand marché reste un formidable réservoir de croissance pour nos entreprises qui y sont définitivement les bienvenues, à condition bien sûr d’être bien accompagné!
Crise démographique russe : quelle conséquence sur les ressources humaines russes ?
On parle souvent de crise démographique russe sans bien mesurer les conséquences des dynamiques qui vont résulter de l’effondrement des naissances qui a fait suite à l’effondrement de l’union soviétique. 1980 – 1990 Lors de la décennie qui a précédé la chute de l’Union Soviétique, de 1980 à 1990, la Russie a connu une moyenne annuelle de 2,2 millions de naissances et 1,6 millions de décès, soit une augmentation de population annuelle « moyenne » naturelle (naissances moins décès) de 600.000 habitants. En 1990 la population de l’union soviétique était de 292 millions d’habitants et celle de la Russie des frontières d’aujourd’hui de 147.969.000 habitants. 1990 – 2000 A la chute de l’Union Soviétique, l’effondrement économique et politique entrainera une catastrophe démographique. Dès 1991 le nombre de naissances va commencer à diminuer, passant annuellement de 1.794.626 à 1.214.689 en 1999, tandis que le taux de fécondité s’effondra de 1,89 à 1,17 enfants par femme. Dans le même temps, l’effondrement sanitaire entraina le retour en Russie de maladies qui n’existaient que dans les pays les plus pauvres de la planète. Conséquence directe : le nombre de décès augmenta en flèche, passant de 1.690.657 en 1991 à 2.144.316 en 1999. Cette situation donna naissance à une nouvelle terminologie démographique propre au pays : le terme de « croix russe » définissant une natalité basse et une mortalité haute. Pendant cette décennie post-soviétique, le pays perdait naturellement entre750 et 900.000 habitants par an soit un effondrement démographique jamais vu dans un pays en pays en paix. Fort logiquement, de nombreux pronostics démographiques plus pessimistes les uns que les autres vont apparaître à cette époque. La CIA envisagea que la population de Russie n’atteindrait que 130 millions d’habitants en 2015 (alors qu’elle s’est établie cette année 2016 à 146,8 millions d’habitants). En 2002, l’Institut Robert Schuman imaginait qu’en 2050, la population du pays pourrait atteindre «entre 77,2 millions et 101,9 millions d’habitants » selon des scénarios plus ou moins optimistes. Pour la plupart des observateurs, la Russie était condamnée à mourir. 2000-2017 La stabilisation économique à partir de 2000 puis l’établissement d’un gigantesque plan démographique à partir de 2005 visant à soutenir la natalité vont pourtant faire mentir toutes ces projections et la situation démographique va drastiquement s’inverser. Le nombre de naissances ne va cesser d’augmenter, passant de 1.266.800 en 2000 à 1.893.256 en 2016 tandis que le nombre de décès va lui diminuer de 2.365.826 en 2003 à 1.887.913 en 2016. Le taux de fécondité lui remonta de 1,17 à 1,8 enfants par femme entre 1999 et 2016 soit plus que dans l’union européenne. Conséquence de cette nouvelle dynamique la population russe augmente de nouveau depuis 2012 avec des hausses naturelles (naissances moins décès) de 25.000 habitants en 2013, 30.000 en 2014, 32.000 en 2015 et 5.000 en 2016. La population russe qui avait diminuée après ces terribles 15 années (1990-2005) pour atteindre 142.742.368 habitants en 2008 atteint désormais ce 01/01/2017 144.498.215 habitants sans la Crimée et 146.8 million incluant la Crimée. 2017 – 2030 ? L’institut russe d’Etat Rosstat établit des pronostics démographiques mis à jour en tenant compte des évolutions démographiques annuelles. Trois scénarios existent : – Le « scénario pessimiste » envisage une population de 143,2 million en 2030. – Le « scénario médian » qui semble le plus plausible envisage une population de 147,1 millions d’habitants en 2030. – Enfin un « scénario optimiste » envisage lui une population russe de 152 millions d’habitants en 2030. Oui mais la démographie russe … Malgré cet incroyable printemps démographique la population de Russie va faire face à une situation extrêmement compliquée au cours des quinze prochaines années, la faute à l’absence de naissances durant la période 1990 – 2000, la pyramide des âges ne laissant malheureusement aucun doute à ce sujet. A titre d’exemple le contingent des russes âgés de 30 ans (soit les gens nés en 1987) représente en 2016 2,58 millions de personnes avec 1,3 million d’hommes et 1,28 million de femmes. Au cœur de la crise démographique russe en 2030, ce contingent de 30 ans (soit les gens nés en 2000) seront eux seulement 1,4 millions avec 685.000 femmes et 720.000 hommes soit 50% moins nombreux qu’aujourd’hui (!). Du point de vue du marché du travail, cela signifie que le nombre d’entrants actifs sur le marché du travail va à compter de cette année 2017 sérieusement diminuer, alors même que le taux de chômage est déjà très faible. Cette tendance s’accentuera jusqu’en 2030 date à partir de laquelle la hausse des naissances initiée à partir des années 2000 commencera à se faire sentir. La crise démographique russe relative au marché du travail ne fait donc que commencer. Comment et où trouver du capital humain qualifié, russophone et apte à travailler en Russie si ce n’est justement « en » Russie ? L’absence de ressource démographique interne pourrait inciter à vouloir se tourner vers l’immigration. Justement, et l’immigration dans tout ça ? Durant les années 90, des millions de Russes de l’étranger (de l’ex-URSS) se sont du jour au lendemain retrouvés citoyens de pays étrangers à la chute de l’Union soviétique. Ces « pieds rouges » sont retournés en Fédération de Russie, créant un flux migratoire majoritairement slave qui a comblé dans une large mesure l’effondrement démographique naturel que le pays connaissait à la même période par l’effondrement des naissances, la hausse de la mortalité et l’émigration vers des pays occidentaux. Au cours des 15 années de la période 1999-2014 l’immigration s’est déslavisée et provenait surtout de CEI et notamment d’Asie centrale. Durant la période 2000 – 2014 plusieurs « millions » de travailleurs étrangers annuels, principalement issus d’Asie centrale, main d’œuvre principalement dédiée aux tâches ingrates dans la construction et l’entretien urbain. Mais dès la fin de l’année 2014, la guerre en Ukraine et la chute du rouble une grande partie de ces migrants économiques ont quitté la Russie. Depuis deux ans une nouvelle vague de migration slave a frappé la Russie : des centaines de milliers d’Ukrainiens ont émigrés en Russie pour fuir la guerre et la crise que ne traverse leur pays. Un contingent de migrants qui vraisemblablement dans sa majorité ne quittera plus jamais la
Interview pour Russie-Info : Un marché de l’emploi pour les Français en Russie toujours en berne ?
Il y a quelques années, la phrase « ici, tout est possible » revenait souvent à la bouche de ceux partis travailler en Russie. Aujourd’hui la crise économique profonde et les sanctions ont porté un coup à cet enthousiasme. Russie Info a rencontré plusieurs experts du recrutement sur le marché russe concernant l’évolution de ce marché et de son attractivité pour les Français. S’ils reconnaissent la difficulté de ces dernières années, ils considèrent toujours qu’il y a des perspectives intéressantes. De fait, en comparaison avec d’autres filiales étrangères, peu d’entreprises françaises ont quitté la Russie depuis 2014, même si elles ont certainement réduit leur voilure. La chute du rouble coupable La chute du rouble a véritablement affecté le marché de l’emploi pour les Français en Russie. Aux alentours de 35-40 roubles pour un euro début 2014, la monnaie russe a perdu 42% de sa valeur cette année-là, suite à la baisse des prix du pétrole et les effets de la crise ukrainienne. Elle se maintient désormais autour de 60 roubles pour un euro. Cette baisse a spécialement affecté les revenus des contrats locaux rémunérés en monnaie locale et a mis sous pression bon nombre de Français vivant en Russie. Pour les personnes expatriées dont les revenus sont en euros, l’ambiance n’était aussi plus au beau fixe, les coûts qu’elles représentent pour l’entreprise étant désormais sensiblement plus lourds. Elisabeth Gorodkov-Goutierre, fondatrice du cabinet de recrutement TPA/Axis, estime que le nombre de VIE par exemple a été divisé par trois dans les filiales françaises. Présente depuis 25 ans en Russie, elle rappelle cependant la diversité des situations professionnelles qui ne favorisent pas l’émergence de tendances claires: « On n’a pas un marché de l’emploi russe mais que des exceptions ». Au-delà de la chute du rouble, d’autres facteurs structurels long terme ont agi sur les conditions d’emplois. Une normalisation administrative qui ralentit les processus L’obtention des visas s’est ainsi progressivement complexifiée sur le plan administratif depuis 2008. Avant 2002, on pouvait arriver en Russie sans permis et trouver un travail. Désormais, cela n’est plus possible. Les visas business de 6 mois ne sont plus cumulables et les conditions sont plus strictes. Le gouvernement a cependant mis en place en 2010 des systèmes plus rapides pour les travailleurs hautement qualifiés (VKS), qui bénéficient d’un salaire supérieur à 2 millions de roubles par an. Cela a permis de simplifier le processus et d’éviter le double paiement des charges. Mais pour Elisabeth Gorodkov-Goutierre, cela reste un « parcours du combattant ». En 2015, le service de migration a été supprimé pour être rattaché au ministère de l’intérieur et les locaux ont déménagé en dehors de Moscou, à deux heures de bus de la capitale. « Il faut au final 4 jours temps plein pour récupérer son permis de séjour ». Mais la spécialiste du marché russe ne jette pas la pierre. Pour elle, « en Russie, on a tendance à mettre la charrue avant les bœufs »: des réformes sont faites mais les gens ne sont pas formés et les structures pas prêtes pour les appliquer. Une russification des effectifs ? Cette plus grande complexité n’a pas comme intention de spécialement favoriser l’emploi des Russes, selon Elisabeth Gorodkov-Goutierre, il s’agit plus « d’une réorganisation qu’un durcissement ». Pour Caroline Galliaerde, Directrice Générale du cabinet de recrutement BrainPower, filiale de BPI-Group, la tendance est certes à la russification des managers mais les décisions souvent ne suivent pas la tendance: « Lorsqu’une filiale étrangère veut changer son management et embaucher des Russes, il arrive souvent qu’un candidat français fasse l’affaire. » Les postes de CFO resteront souvent dévolus aux Français dans les filiales de grands groupes nationaux. Mais sur les postes de DRH, c’est un Russe qui sera le plus souvent privilégié. C’est le cas d’Auchan Russie qui après avoir eu longtemps un DRH français, a désormais une Russe à la tête de ce département. La russification répond pour Caroline Galliaerde davantage à une stratégie business qu’une politique nationale: « C’est une logique d’efficacité et d’adaptation au pays ». Même constat chez TPA/Axis: pour certains postes comme le développement commercial ou certains secteurs comme les milieux industriels, le fait d’être russe est plus apprécié. Alexandre Stefanesco, fondateur du cabinet de recrutement Atsal spécialisé dans les PME, confirme une forte russification depuis 2014: « Mais elle correspond plus à une logique de normalisation et de tri, comparable à la logique canadienne ». La hausse des visas VKS (pour les travailleurs très qualifiés) traduit pour lui le souhait de développer une immigration sélective, choisie. Et cette russification semble logique pour des entreprises françaises implantées depuis plusieurs années. Il indique que « le talent français a été transmis et on a moins besoin de staffer en managers étrangers ». Ce constat est partagé par Elisabeth Gorodkov-Goutierre: « Globalement la Russie se referme un peu sur certains postes, il y a des candidats russes de plus en plus matures, avec de plus grandes compétences professionnelles qu’autrefois ». Pour rester en Russie, il faut désormais être prêt à quitter le statut d’expatrié. Caroline Galliaerde confirme cette baisse des contrats expatriés au profit des contrats locaux, même si les réticences à changer de statut restent présentes. Alexandre Stefanesco distingue dans son métier aujourd’hui 3 types d’expatriés: « L’expat, espèce en voie de disparition, le repat, c’est-à-dire le Russe qui est parti à l’étranger et qui revient, et enfin le ruspat, l’étranger en contrat local qui s’est russifié ». Ce dernier, employable en contrat local, coûte moins cher que l’expat et représente l’avenir de l’emploi des Français en Russie. Des secteurs de prédilection Les perspectives d’embauche, si elles sont moins nombreuses, restent bien présentes. Pour Caroline Galliaerde, les Russes aiment bien embaucher des profils dont ils n’ont pas encore les compétences, faisant référence à la renommée des Français dans le domaine du retail, et le succès connu du groupe Auchan, Leroy Merlin et Décathlon en Russie. Le domaine agricole est aussi, selon la spécialiste, un secteur reconnu pour les Français aujourd’hui, avec beaucoup d’opportunités dans l’élevage, l’agriculture, l’agronomie ou encore la viticulture. BrainPower s’occupe notamment en ce moment de recruter un expert français pour travailler dans une exploitation agricole russe. Alexandre Stefanesco
Interview pour l’UFE : « Quel avenir pour le recrutement au cœur de la DigitalHRisation ? »
Tandis que le monde des ressources humaines et du recrutement est frappé de plein fouet par la digitalisation, diverses tendances émergent qui remettent profondément en cause les habitudes et les pratiques ancrées qui régentent la relation entre le candidat et le recruteur. La principale conséquence de cette digitalisation est sans aucun doute l’apparition des réseaux sociaux comme vivier de candidats, en complément et sans doute à terme en remplacement des JobBoards. LinkedIn bien sûr mais aussi Facebook ou encore Twitter sont désormais des banques de profils comprenant des centaines de millions de candidats potentiels et des supports sur lesquels les recruteurs et les entreprises communiquent activement pour attirer les candidats. Si les entreprises doivent se vendre pour devenir plus attractives, elles doivent néanmoins également développer des modes opératoires nouveaux pour permettre aux candidats de postuler le plus intuitivement et le plus rapidement possible. Des processus de recrutements plus « friendly user », plus transparents et destinés à procurer au candidat une expérience positive déjà lors de son tout premier contact avec l’entreprise, cet employeur potentiel ou bien avec l’agence de recrutement. Posts, Tweets, images, vidéos … Tous les formats coexistent désormais pour permettre à l’entreprise de se présenter au candidat mais aussi permettre au candidat de se présenter d’une façon innovante et différentiée. Pour la première fois sans doute dans l’histoire du recrutement, les recruteurs/employeurs et les candidats/employés sont à égalité dans cette jungle 2.0. Le CV, encore incontournable ne sera bientôt plus suffisant et voit déjà se greffer autour de lui des tests psychométriques, des tests de compétences comportementales ou par exemple des entretiens vidéos1 de plus en plus incontournables. Cette évolution profonde confirme que l’avenir est aux profils candidats 360 degrés accessibles en un clic et aux offres d’emploi polyformats qui pourraient-elles demain se glisser au sein de nos discussions Skype, WhatsApp ou Viber ou nous arriver en format SMS par exemple. Conséquence directe, plus les entreprises accentuent leur communication en vue de promouvoir leur marque-employeur, plus elles deviennent victime de leur succès. En conséquence : les recruteurs sont contraint de faire face à une masse de données bien souvent difficile à appréhender et gérer car n’ont jamais eu accès à autant d’informations. Le Big-Data dans le secteur RH va-t-il contribuer à la naissance d’un recruteur augmenté ? C’est l’opinion de David Bernard, CEO d’AssessFirst, une société spécialisée dans le recrutement prédictif. Pour David Bernard la digitalisation entraine que la masse d’information accessible et donc à traiter par candidat devient tellement colossale (compétences techniques, personnalité, motivations, aptitudes et tous les autres critères pertinents…) qu’un simple cerveau humain d’un recruteur n’est pas capable d’assimiler sainement et logiquement une telle masse d’information pour 10,15 ou 20 candidats par mission et d’ainsi prendre des décisions de sélection véritablement pertinentes. Sans nul doute que cette Big-Dataisaion favorisera inévitablement l’émergence d’algorithme visant à permettre de pré-qualifier ou pré-valider des profils selon une multitude de critères objectifs et subjectifs prédéterminés et donc l’arrivée des fameux « robots recruteur » dans la phase de tri et d’évaluation. Les voix critiques de cette automatisation des processus de sélection en amont et de la disparition de l’humain devraient pourtant se réjouir. En faisant gagner du temps au recruteur pour la recherche et surtout le tri de profils, cette automatisation permettra au recruteur d’en consacrer plus à la sélection des candidats, et d’ainsi replacer l’humain et l’échange au centre du jeu. Après tout comme le dit Maurice Thévenet, professeur de management et de ressources humaines à l’ESSEC : « le recrutement reste l’histoire d’une rencontre ». *** Source
Interview pour la Russie Francophone
Pour beaucoup de jeunes francais la Russie reste, malgré la crise, un marché qui bien que complexe peut présenter nombre d’opportunités. Pour en savoir plus la Russie francophone a choisi d’interviewer Alexandre Stefanesco, le directeur de l’agence de conseils en ressources humaines et recrutement ATSAL à Moscou. La Russie Francophone : Bonjour pourriez-vous vous présenter ? Alexandre Stefanesco (AS) : Bien sûr, je suis francais et âgé de 38 ans. J’ai grandi en Afrique puis fait mes études en France à Bordeaux. Apres avoir travaillé pour la filiale francaise d’un groupe Italien (FAAC Spa) j’ai déménagé en Russie en 2008. En juin 2012 j’ai créé ATSAL (atsal.com) qui est une agence de conseils en ressources humaines et recrutement. En janvier 2014 est née ATSAL-FAMILY (atsal-family.com) qui est spécialisée sur le recrutement et la formation de gouverneurs/gouvernantes pour les familles aisées russes principalement. La Russie Francophone : Quels sont les types de profils que vous recrutez ? (AS) : Nous travaillons dans tous les secteurs et recrutons tous types de positions mais nous spécialisons sur les postes de middle et top management ainsi que sur les profils techniques et complexes. Nos clients sont principalement des sociétés françaises mais nous avons également des clients hors UE et notamment asiatiques. Cela signifie que nous cherchons principalement des candidats parfaitement russophones mais également anglophones et francophones. Nous travaillons principalement sur Moscou mais recrutons aussi du personnel sur d’autres villes tel que par exemple Saint-Pétersbourg, le bassin de la Volga ou le sud du pays. Notre société est dotée d’outils informatiques nous permettant de maitriser au mieux les contraintes géographiques du pays et donc le recrutement à distance. La Russie Francophone : Comment se porte le marché de l’emploi en Russie en ce mois de juin 2016 ? (AS) : la Russie traverse une situation paradoxale. Il y a une crise économique qui dure maintenant depuis 18 mois et est principalement due à la baisse du prix des hydrocarbures mais le chômage reste bas puisqu’il tourne autour de 6% seulement en moyenne. Dans la plupart des grandes villes le chômage est bien plus faible, de 1 ou 2% à Moscou, Saint-Pétersbourg ou Krasnodar. Nombre de secteurs professionnels font face à de réelles pénuries de compétences ! La Russie reste donc un marché de candidats contrairement à la France par exemple ou le chômage reste fort. En Russie beaucoup de sociétés se développent comme elles peuvent et pas comme elle veulent car font face à de lourdes difficultés de recrutement et de stabilité de leurs équipes. C’est un réel problème car l’avenir proche soit les 10, 15 prochaines années n’augurent rien de bon sur le plan démographique. En effet la forte baisse des naissances que la Russie a connu entre 1995 et 2005 va se faire ressentir entre 2020 et 2035 lorsque ces tranches d’âges auront entre 25 et 30 ans et seront en âge d’entrer de façon active sur le marché du travail. La pénurie de candidats sera encore plus forte qu’aujourd’hui entrainant inévitablement une modification structurelle du marché de l’emploi russe et notamment de fortes hausses de salaires. La Russie Francophone : quelle est la place pour les étrangers sur le marché de l’emploi russe ? (AS) : la situation là aussi évolue. Au cours de la fin des années 90 et au début des années 2000 le nombre d’étrangers qui est venu travailler en Russe a explosé. C’était l’âge d’or des expatriés occidentaux principalement. A partir de 2008 soit après une décennie de forte croissance une normalisation s’est amorcée. En 2008, l’UE a fait passer une loi interdisant aux russes de passer plus de 90 jours d’affilée sur le territoire de l’union. Moscou a instauré une mesure réciproque qui a considérablement porte atteinte à la présence étrangères en Russie puisque nombre d’étrangers travaillaient en visa affaires qui leur permettait de séjourner sur le territoire russe sans limites. L’obligation suite à cela pour les sociétés étrangères d’obtenir des permis de travail pour leurs employés étrangers s’est cumulé avec de nombreuses mesures restrictives initiées par les autorités pour protéger le marché de l’emploi local. A cela il faut prendre en compte que le retour des russes d’étrangers vers la Russie s’est accru. On leur a même donné une appellation RH : les Repats c’est-à-dire ceux qui se rapatrient dans leur pays d’origine. On comprend bien en effet l’intérêt pour une société francaise par exemple de faire appel à un russe qui a grandi et étudié en France pour travailler en Russie : il sera câblé a la francaise, opérationnel en Russie (langue, culture, papiers…) et coutera beaucoup moins cher qu’un expat ! Enfin au cours des 25 dernières années un grand nombre d’étrangers s’est installé et sédentarisé en Russie et ils sont devenu dans le jargon RH des Ruspats, soit des francais, des américains, des marocains … embauchables en contrat local comme des russes. Néanmoins les deux dernières années ont vu un grand nombre d’étrangers partir de Russie, les uns découragés par la chute du rouble, les autres par les complexités administratives croissantes mais aussi car de nombreuses sociétés étrangères liquident les derniers Expats en place. Il y a une grande russification en cours et il faut désormais parler russe pour travailler en Russie ce qui n’était pas le cas au début des années 2000. Malgré tout, a cœur vaillant rien d’impossible et il y a de nombreuses opportunités à saisir en Russie, surtout à Moscou aujourd’hui mais sans aucun doute en province demain. La Russie Francophone : comment avez-vous ressenti les sanctions en tant que chef d’entreprise francais en Russie ? (AS) : Hormis le drame qu’a été pour tous les francais l’arrêt des importations de fromage francais en Russie, ces sanctions sont vécues par la communauté francaise, et surtout la communauté d’affaire francaise en Russie, comme un réel coup de poignard dans le dos de la part des autorités françaises. Il était évident qu’en prenant des sanctions contre la Russie nous allions nous exposer à des contre sanctions. Et clairement ces contre-sanctions font plutôt du bien à l’économie russe car couplées à un prix du pétrole bas,
Interview pour l’UFE : le marché de l’emploi au premier quadrimestre 2016!
Les statistiques du marché de l’emploi sur Moscou sont sorties et elles sont globalement encourageantes pour les candidats mais moins pour les employeurs. Le premier indicateur est la baisse moyenne du nombre de CVs et donc de candidats disponibles sur le marché par poste vacant. Si entre février et mars 2016 la moyenne était de 11 candidats par poste vacant sur le marché cet indicateur est passé à 10 pour le moins d’avril, traduisant que le nombre de candidats disponible par poste diminue, tout comme la concurrence inter-candidats. Pour rappel ce ratio était de 5 à 6 candidats disponibles sur le marché par poste vacant en moyenne en 2012, 2013. Le second indicateur est qu’à Moscou le nombre d’offre d’emplois ouvertes en avril 2016 est seulement de 13% inférieur au niveau d’avant crise contre une différence du simple au double en janvier 2016 par rapport à janvier 2015. Pour le troisième mois consécutif en effet, en avril le nombre d’offre d’emplois est supérieur de 14 à 16% au nombre d’offres d’emplois du mois similaire de l’année précédente. Cette tendance s’inscrit dans un contexte où les indicateurs de disposition des candidats à entamer une nouvelle recherche d’emploi restent faibles, ces derniers considérant visiblement que le moment n’est pas approprié à un changement de poste de par la situation économique globale en Russie. Au cours des douze derniers mois le nombre de CVs disponibles sur le marché a augmenté de 10%, c’est la plus faible croissance au cours des trois dernières années. Au final on constate donc une diminution du nombre de candidats disponibles pour un nombre d’offre d’emplois qui lui augmente sensiblement. Si pour les candidats la chance de trouver un travail est plus importante (moins de concurrence et plus d’offres d’emplois disponibles), pour les employeurs la situation est inverse : le besoin en capital humain augment mais il y a moins de candidats disponibles. Ces dynamiques traduisent bien l’évolution de la situation économique actuelle en Russie. Alors que le PIB a diminué de « seulement » 1,2% sur le premier trimestre 2016, contre une baisse attendue de 1,4% à 2%, le second trimestre semble confirmer que l’économie russe cesse son effondrement pour entrer dans une phase de stabilisation. Le retour de la croissance pourrait être plus rapide que prévu alors les prévisions économiques envisagent désormais une baisse du PIB de seulement 0,6 % au deuxième trimestre, une stagnation au troisième et une croissance de 1,2 % au quatrième. La résilience plus forte que prévue de l’économie russe a la baisse du prix des hydrocarbures et la hausse des prix du pétrole qui frôle les 50 dollars ont sans doute contribué à cette nouvelle dynamique. L’économie russe entame-t-elle une timide mais réelle sortie de crise ? *** Source
Interview pour l’UFE : la Vidéo-Interview et le recrutement …
La vidéo-interview différée : une révolution au cœur des ressources humaines ? Au cours des processus de recrutements, employeurs en recherche de profils compétents et candidats en recherche d’emploi font chacun de leur côté face à nombre de difficultés : Pour les employeurs recruter en Russie est bien souvent un parcours semé d’embûches. De par la situation démographique et son modèle économique le marché de l’emploi russe reste un marché de candidats. En conséquence, même si pour certaines positions les prétendants sont nombreux, les bons candidats sont souvent rares et souvent déjà en poste. La course aux bons candidats contraint donc les employeurs et recruteurs à agir sans perdre de temps, pour ne pas risquer de perdre les bons candidats au milieu d’un processus de recrutement trop lent. La pénurie globale de candidats oblige à traiter le sourcing de la manière la plus efficace et la plus rapide, et accessoirement, la moins coûteuse possible. Au cœur du processus de recrutement, il y a les entretiens physiques qui sont indispensables mais bien souvent chronophages lorsque le recruteur ou l’employeur s’aperçoivent rapidement que le candidat ne fera pas l’affaire. L’intégration croissante des réseaux sociaux au cœur de la recherche d’emploi confronte en outre les employeurs et les recruteurs à un volume de candidats » non conformes » auquel il leur est de plus en plus difficile de faire face. Enfin le développement en province confronte les employeurs et les recruteurs à la gestion de la distance et vu l’immensité du territoire russe, les problématiques de recrutements à distance sont encore plus complexes (les entretiens téléphoniques sont peu efficaces) et souvent coûteuses. Pour les candidats, de l’autre côté de la boucle, les problématiques sont également nombreuses. La culture du CV bien rédigé fait souvent défaut en Russie et cela est particulièrement vrai pour de nombreux types de profils qui ne peuvent ainsi démontrer leurs compétences réelles. N’être qu’un CV parmi les autres ne permet pas au candidat de mettre en valeur sa personnalité, sa motivation, son réel niveau en langues étrangères ou encore de démontrer son adéquation avec le poste ou la culture d’entreprise de l’employeur. Se faire recruter à distance est bien souvent complexe : impossibilité matérielle ou financière de se rendre à un entretien physique ou bien de participer à un long entretien téléphonique au moment où l’employeur ou le recruteur sont disponibles. Pour beaucoup de candidats, les processus de recrutement sont souvent peu lisibles et difficiles à comprendre par exemple lorsqu’ils n’obtiennent aucune réponse suite à une candidature … Enfin nombre de candidats en recherche passive ne souhaitent pas consacrer de temps à une discussion concernant une nouvelle opportunité professionnelle. Pour toutes ces raisons : la vidéo-interview différée révolutionne les processus de recrutement. « Si une image en dit plus que mille mots, alors une vidéo ….» Comment est-ce que cela fonctionne ? Le recruteur ou l’employeur rédigent les questions destinées aux candidats qu’ils ont choisis ou qui ont postulé en répondant à l’offre d’emploi … Les candidats découvrent les questions au moment où l’enregistrement démarre et y répondent donc de façon spontanée mais lorsque cela leur convient à l’aide de leur webcams, smartphones ou tablettes. Le recruteur et l’employeur visionnent les réponses, les partagent par un simple clic si nécessaire avec des collègues ou autres et finalement ils ne reçoivent que les meilleurs candidats en entretien physique. Les avantages ? Ils sont légion ! Pour l’employeur ou le recruteur, la vidéo-interview permet de gagner en efficacité et en temps et donc en rentabilité tout en limitant les risques d’erreur dans le recrutement. Ce système permet de : Remplacer l’entretien téléphonique qui est relativement peu efficace. Evaluer les candidats en quelques minutes par le son et l’image. Traiter un plus grand nombre de candidatures. S’épargner des entretiens inutiles et chronophages et mieux maitriser son emploi du temps. Ne se consacrer qu’aux meilleurs candidats. Recruter à distance plus efficacement. Présenter le candidat (aux collègues ou à la direction ou à leurs clients pour les agences de recrutements) non seulement via le CV mais aussi via l’entretien-vidéo. Pour le candidat la vidéo-interview est une chance supplémentaire de pouvoir : Exprimer sa personnalité et ne pas être un simple CV Se faire donner la parole pour se mettre en valeur. Postuler plus sereinement et plus facilement. Postuler à distance en n’étant pas discriminé par rapport aux candidats plus proches. L’expérience montre que ce processus innovant, moderne et transparent plait énormément aux candidats et leur donne une excellente image tant de l’employeur final que de l’agence de recrutement qui intervient dans le process. Source
Interview pour l’UFE : Marché du travail Russe : où en est-on et où va-t-on ?
2015 : année de crise. Alors que la Russie était sortie avec rapidité de la crise financière mondiale de 2008 en renouant avec la croissance dès 2010, le pays en 2015 aura connu une nouvelle année de récession, tout comme en 2009. L’économie russe devrait en effet se contracter d’environ 3,8%, une contraction majoritairement due à la baisse des revenus liés aux matières premières, le prix du baril de pétrole dégringolant à 37 dollars en décembre 2015. Cette contraction de l’économie russe s’est accompagnée d’une forte baisse du Rouble dès le mois de novembre 2014, baisse ayant eu des répercussions directes et très importantes sur le marché de l’emploi. Au cours de l’année 2015 ce sont 45% des entreprises qui envisageaient de procéder à des optimisations dans leurs effectifs salariés. Dans le même temps les salaires réels ont au cours de l’année 2015 diminuéde 8 à 9% selon des estimations du ministre du travail Maxime Topilini tandis que les revenus réels de la population ont eux baissé, sur la période de novembre 2014 à novembre 2015, de 5,4%. Malgré ces indicateurs économiques négatifs, la situation semble se détendre lentement en cette fin d’année 2015. Alors qu’en mars 2015 on comptait 20% d’offres d’emplois de moins qu’un an auparavant à Moscou sur le site Head Hunter, la diminution n’était plus que de 6% pour la période de novembre 2014 à novembre 2015ii. En observant la période de décembre 2014 à décembre 2015 on discerne même une inversion de tendance : le nombre d’offre d’emplois a augmenté de 2% pendant cette période. On constate aussi qu’au mois de novembre 2015, le nombre de personnes en recherche d’emploi à Moscou était sensiblement le même qu’au mois de novembre de l’année précédente. Moscou n’est pas la seule concernée par cette faible reprise puisqu’au cours de l’automne 2015, ce sont 23% des citoyens actifs de la fédération de Russie qui ont changé de travailiii et 90% d’entre eux affirment l’avoir fait volontairement. L’explication de cette évolution, alors que l’économie est encore en récession, est sans doute à chercher dans les rigidités causées par un taux de chômage qui reste très faible malgré les difficultés actuelles que ne connait l’économie russe. Il devrait atteindre 5,9% en décembre 2015, contre 5,3% il y a un an en décembre 2014. Noter que le taux de chômage reste inférieur à 4% en Russie occidentale (il ne dépasse pas 1% à Moscou) alors qu’il frôle les 20% dans le Caucase. En 2015 les secteurs ayant vu la plus forte diminution du nombre de positions disponibles sont les secteurs de l’automobile, de la construction, de l’assurance et aussi le secteur des entreprises publiques. Les positions qui ont le plus souffert de la crise et qui sont moins demandées par rapport à l’année précédente sont les comptables, les auditeurs financiers et les managers marketings. A l’inverse, en plus des postes en ventes qui ont été les plus recherchés par les employeurs, la demande de cadres destinés à la production industrielle a augmenté de 7%, la demande de spécialistes dans le domaine médical et pharmaceutique de 6% et la demande d’ouvriers qualifiés et non qualifiés de 4%iv. Le nombre d’étrangers qui travaillent en Russie (toutes catégories confondues) aurait diminué de près de 44% en un an selon les analyses de l’institut des prévisions sociales et politiques (Институт социально-политического прогнозирования). Cette baisse a concerné principalement les travailleurs d’Asie centrale et les ressortissants de la CEI ainsi qu’une partie des expatriés issus de pays de l’OCDE. Cette tendance lourde devrait s’accentuer en 2016 surtout si le rouble reste faible et aussi à cause de nouvelles règlementations qui imposent désormais l’obtention de Patents (autorisations d’exercer une activité) dont le coût est assez élevé, ce qui devrait décourager nombre de migrants économiques potentiels. Autre changement qui va dans le même sens : les autorités régionales vont désormais avoir la maitrise des quotas d’étrangers admissibles, ceci afin de protéger les travailleurs russes des régionsv. Aux tendances politiques protectionnistes fortes se superpose une complexe problématique démographique. A compter de 2016 entrent sur le marché du travail les jeunes issus de la génération d’après la chute de l’Union Soviétique, c’est-à-dire ceux qui sont nés au cours des années 90, lorsque le nombre de naissances s’est effondré. Conséquence directe entre 2016 et 2019 la population russe perdra autour de 900.000 actifs par anvi. Bien sur la situation démographique s’est améliorée au cours des années 2000 et la Russie devrait connaitre en 2015 sa troisième année consécutive de hausse naturelle de population : le nombre de naissance surpassant le nombre de décès. Cette tendance lourde des femmes russes à refaire des enfants éloigne néanmoins un nombre croissant de jeunes femmes souvent qualifiées d’un marché de l’emploi en manque crucial de main d’œuvre. Le résultat de cette évolution sera très probablement un manque de main d’œuvre généralisé et des pénuries de spécialistes dans de nombreux secteurs professionnels ou géographiques au cours des prochaines années, rendant encore plus complexe les problématiques de recrutement et encore plus nécessaires les besoin en « sourcing » de main d’œuvre toujours plus en amont. Face à cette situation, les autorités russes réfléchissent déjà à de nouvelles mesures destinées à permettre aux jeunes (18-24 ans), aux femmes enceintes mais aussi aux Senior de travaillervii. De la même façon, l’état pourrait être amené à « inciter »viiid’une façon ou d’une autre certaines tranches de la population active qui ne travaillent actuellement pas à devoir le faire. 2016 : vers une timide reprise ? En 2016 quels secteurs devraient recruter quels types de profils ? Le secteur de la vente et principalement les postes de Sales Manager ainsi que les Managers de comptes … Le secteur IT (programmeurs, développeurs, analystes…) Le secteur pharmaceutique et médical Hi-Tech … Le secteur industriel et notamment l’industrie légère, chimique, militaire ou bien encore spatiale … L’agriculture et notamment l’horticulture… Dans le meme temps les secteurs à risque devraient être les mêmes qu’en 2015 en ajoutant à la liste les secteurs touristiques ou les départements In-House des ressources humaines. Enfin tous les regards sont braqués sur le Retail sachant que la consommation au détail a baissé
Sortie du livre « Le siecle Russie »
Les éditions APOPSIX viennent de publier le livre « Le siècle Russie » dans lequel j’ai la chance d’avoir pu livrer mon témoignage en tant qu’entrepreneur francais en Russie et également aborder le problème démographique Russe et ses conséquences sur le marché du travail et le recrutement. La première partie du livre est précédée par une interview de Thierry Mariani, représentant des Français de l’étranger et co-président du Dialogue Franco-Russe. Elle est constituée de témoignages de Français travaillant en Russie ou en collaboration directe avec des entreprises russes. La méthode a été la suivante, dans un premier temps, entretien de l’auteur avec le témoin, puis le texte de l’entretien a été soumis aux différents témoins pour correction (…) C’est ainsi que l’on peut lire ce que pensent de leur travail en Russie, Philippe Pégorier, le président d’Alstom Russie qui vit dans ce pays depuis 1988, Jacques de Boisséson, directeur général de Total Russie, Frédéric Pardé directeur de la SNCF chargé des grands projet en Rusie et CEI, Richard Clément, économiste et financier français, directeur de Gazprombank à Moscou, ou Bernard Lozé, président de « Lozé et partenaires », une société d’investissement très présente en Russie depuis 1992. (…) La première partie du livre se termine sur le témoignage de deux entrepreneurs français qui se sont installés à Moscou pour y créer une société de conseil en recrutement (Alexandre Stefanesco) et un « incubateur » d’entreprises françaises (Yannick Tranchier). La deuxième partie du livre est faite de chapitres écrits par des universitaires français ayant une expérience personnelle de la Russie. Enfin, l’auteur du livre, Denys Pluvinage présente dans plusieurs chapitres de cette deuxième partie l’histoire récente de la Russie de 1985 à 2015, dans le style vivant et intéressant d’un témoin de première main de cette période de bouleversements économiques, politiques et sociaux qui est si peu présentée dans les médias occidentaux mais dont la connaissance est indispensable à toute personne qui prétendrait connaître la Russie d’aujourd’hui. Dans la troisième partie Denys Pluvinage présente les aspects concrets de la vie sociale et des affaires en Russie d’un point de vue culturel. Vous y trouverez une description précise et parfois amusante des règles d’étiquette et de comportement, mais surtout des outils pour mieux comprendre les réactions de vos interlocuteurs russes qui souvent vous paraissent surprenants, incompréhensibles voir même, quelque fois inquiétants. Cette compréhension des comportements fondée sur la prise en compte des différences entre la culture russe et la culture française vous ouvrira un monde nouveau dans vos relations avec la Russie et avec les Russes. * Le livre est en vente a la FNAC par exemple.
Interview pour le courrier de Russie : « Les transferts de savoir-faire vont augmenter dans un avenir proche »
La Russie reste un pays au potentiel colossal, avec de nombreux secteurs peu ou non développés et une main-d’œuvre qualifiée pas assez exploitée. Alexandre Stefanesco, directeur général de la société de recrutement ATSAL, nous parle de l’évolution du marché du travail en Russie. LCDR : Avec la crise, comment le marché russe de l’emploi a-t-il évolué depuis un an ? A. S. : Sur les quinze derniers mois, on constate une baisse des offres d’emploi et une hausse du nombre de candidats à la recherche d’un emploi, conséquences du ralentissement de l’économie russe. Néanmoins, la reprise pourrait revenir rapidement car les fondamentaux de l’économie restent sains : réserves de change, faible dette extérieure publique et forte résilience de la population. LCDR : Quels sont les changements sur le marché de l’emploi pour les expatriés en Russie ? A. S. : Le nombre d’expatriés diminue et ceux-ci continuent à être remplacés par des Russes de retour en Russie (les repats) ou des étrangers installés sur place (ruspats). Dans le même temps, nombre de compétences ou de savoir-faire ne sont pas encore disponibles en Russie, par exemple, dans les nouvelles technologies ou l’agroalimentaire. Les besoins en capital humain étranger évoluent donc au fur et à mesure que le pays passe de l’importation de produits finis à l’importation de moyens de production en vue d’assembler et de produire localement. LCDR : Comment la situation va-t-elle évoluer ? A. S. : Dans un avenir proche, les transferts de savoir-faire continueront à augmenter. La Russie reste un pays au potentiel colossal, avec de nombreux secteurs peu ou non développés et une main-d’œuvre qualifiée pas assez exploitée. En outre, la baisse du rouble devrait rapidement finir par ouvrir de nouveaux horizons tant pour les sociétés russes que pour les sociétés étrangères. La Russie est un pays avec un potentiel attractif élevé et une économie de plus en plus solide et capable de traverser les crises. Voilà pourquoi le marché russe nécessitera de plus en plus de cadres qualifiés. Source *** Alexandre Stefanesco // Directeur général d’ATSAL ATSAL (www.atsal.com) existe depuis 2012. Elle est partenaire de la Maison des entrepreneurs français depuis 2013 et prestataire RH pour le Puy du Fou en Russie depuis 2014. Spécialisés dans le recrutement, nous proposons également des solutions innovantes destinées à rendre plus accessible, notamment sur le plan financier, l’externalisation du recrutement. Nous couvrons tous les secteurs professionnels mais nous spécialisons dans les profils de middle/top managements et les recrutements complexes et techniques.
Interview pour l’atelier numérique BNP Paribas à propos de l’écosysteme Start-ups en Russie
Entretien dans le cadre de l’Atelier Numérique avec Yannick Tranchier, fondateur de Ob’vious, Christophe Alves cofondateur de Solutions 2 Market et Alexandre Stefanesco, directeur général d’Atsal. L’Atelier : En Russie, on observe des initiatives d’incubateurs, d’accélérateurs publics, mais aussi de programmes gouvernementaux. Est-ce que cela signifie que l’écosystème tech est encore principalement dirigé par le secteur public ? Yannick Tranchier : Effectivement, le relai n’est pas encore réellement passé au secteur privé. L’écosystème de startup russes est encore très dépendant du soutien public qui, lui, s’efface progressivement pour des raisons économiques d’une part et pour des raisons de management de cet écosystème d’une autre part. On commence à observer que des incubateurs et des accélérateurs privés prennent le relai et fournissent aux startup russes les moyens de se développer rapidement et également vers l’international. Qui sont ces incubateurs privés, et qui les a lancés ? Christophe Alves : Lorsqu’on y regarde de plus près, deux noms ressortent : FRII (pour Foundation for Internet Development-Initiatives) et Skolkovo, des programmes liés à l’ancien Premier Ministre et l’ancien Président Medvedev. Ces deux initiatives ont eu pour vocation de créer un écosystème et de développer toutes les infrastructures nécessaires pour que les entrepreneurs russes (ou les étrangers basés en Russie) puissent avoir accès à des financements et à du conseil pour leur permettre de se développer. D’autres projets ont une vocation plus entrepreneuriale, mais restent néanmoins très proche du pouvoir car l’accès au financement est principalement public en Russie, même si on observe l’émergence de société et d’investissements qui montrent que des entrepreneurs peuvent réussir en Russie. Aujourd’hui lorsque l’on regarde le nombre de projets réellement supportés par ces structures, les chiffres se situent autour de 70/30 entre des structures étatiques qui ont aidé des sociétés en Russies et des structures privées qui ont aidé des start-up. Le programme FRII, justement, accompagne beaucoup de startup. Est-ce qu’ils participent au capital ? Christophe Alves : En effet ils y participent. C’est même l’un de leurs principaux différenciateurs aujourd’hui. Ils souhaitent montrer aux écosystèmes de start-up internationaux le sérieux du projet et leur implication dans celui-ci. Et qu’en prenant une prise de participation en tant que co-investisseur, cela garantit à la société accélérée de pouvoir bénéficier de leur réseau mais aussi de leur mentoring, pas uniquement durant le programme d’accélération, mais bien au-delà. L’écosystème russe quant à lui, reste assez jeune. Est-ce que des startup leaders sont d’ores et déjà sorties de l’un de ces incubateurs ? Yannick Tranchier : Pas à ma connaissance. Nous sommes encore face à des structures qui visent à former un écosystème qui est encore très jeune et par conséquent, peu mature. Il existe des success story, mais en dehors des circuits étatiques, accélérateurs et incubateurs. Beaucoup d’entrepreneurs russes à succès ont rapidement décidé de contourner ces structures d’accompagnement publiques et privées car elles ne correspondent pas à leur besoin. On observe donc une scission entre des entrepreneurs très expérimentés capables de se débrouiller seuls, et la masse de jeunes entrepreneurs novices qui sont obligés de passer par ces structures pour être capable de créer une start-up viable. Un écosystème jeune mais aussi impulsé par le gouvernement. Qu’est-ce qui explique qu’on n’en soit qu’au début de l’écosystème tech en Russie ? Alexandre Stefanesco : La Russie d’aujourd’hui, postsoviétique, est un pays qui a seulement 25 ans. Un pays très jeune donc. La reconstruction économique n’est pas terminée du tout, elle s’est basée sur une culture économique russe qui est celle de l’étatisme, et donc des grands groupes. La culture entrepreneuriale personnelle n’a jamais été très présente en Russie. Malgré tout, cela semble évoluer rapidement, puisque la culture des start-up en Russie est assez récente, celle-ci est en pleine évolution. Il existe des start-up installées à l’étranger mais qui ont grandi en Russie par exemple. La Russie a pris beaucoup de retard sur l’Europe dans ce domaine, mais on peut imaginer que ce retard sera rattrapé assez rapidement pour plusieurs raisons : premièrement, le tissu économique prend une voie d’européanisation qui provoquera l’émergence d’une galaxie privée plus importante. Deuxièmement, il y a beaucoup de gens compétents et talentueux dans tous les domaines en Russie, notamment en ce qui concerne la main d’œuvre. Par conséquent, on imagine mal comment cette dynamique ne permettrait pas l’émergence de start-up visibles et efficaces. Quels sont les freins qu’il reste à dépasser ? Christophe Alves : Aujourd’hui, on ressent un manque de compétence en ce qui concerne les experts : ce qui représente un frein majeur. Malgré tout, cette situation est en train de changer à cause d’une part, de la crise politique et économique que vit la Russie depuis une douzaine de mois, qui a permis d’accélérer cette émergence de sociétés et d’expert, et d’autre part grâce aux experts étrangers qui, voyant l’intérêt du marché russe, sont venus s’implanter dans ce marché. Au milieu de tout cela, il manque des fournisseurs capables d’utiliser ces leviers comme l’ont fait les US ou la Chine pour développer un tissu de PME locales. Yannick Tranchier : Le problème réside aussi dans la manière d’investir. La communauté des business angels en Russie n’est pas structurée. Il y a énormément de Russes qui ont fait fortune au moment de l’éclatement de l’URSS, ce qui a eu pour conséquence l’émergence de gros consortiums. Aujourd’hui, ces riches russes cherchent des opportunités d’investissement dans le domaine de l’Internet, du numérique, des nouvelles technologies… Mais ces potentiels investisseurs n’ont absolument aucune connaissance de cet environnement et ne savent pas comment s’adresser aux start-up early stage, et comment investir dans leur projet. Il devient donc nécessaire d’éduquer ces investisseurs. Source
Interview pour le Club d’affaires franco-russe
Préparation du site du : www.france-russia.org Dans le cadre du projet « Club d’affaires France-Russie », nous vous proposons l’interview d’Alexandre Stefanesco. Directeur général d’Atsal, une agence de conseil en RH, il partage avec nous son expérience sur le marché russe. Alexandre, vous avez choisi la Russie pour vivre et monter votre société. Comment ceci est-il arrivé ? Depuis combien de temps votre activité professionnelle est-elle liée avec ce pays ? Bonjour je réside en Russie depuis 2008 et depuis 2012 je suis indépendant puisque j’ai créé une société de conseil en ressources humaines : ATSAL (www.atsal.com). Comment c’est arrivé ? D’abord car la Russie est encore un pays a croissance réelle et ensuite car le recrutement en Russie est particulièrement complexe pour de nombreuses raisons tant légales, qu’administratives mais aussi et surtout humaines. Par conséquent il est indispensable de faire les bons choix lors du recrutement de personnel et de constitution d’une équipe et c’est précisément ce savoir-faire dont nous faisons bénéficier nos clients. Pour parler plus précisément de votre travail, qu’est-ce que vous faites aujourd’hui ? Concrètement nous sommes une agence de conseil en ressources humaines c’est-à-dire que nous aidons les entreprises a non seulement recruter du personnel adapté à leur besoin mais intervenons aussi en amont du processus de recrutement par des prestations de conseils. Enfin pour les nouveaux entrants sur le marché russe nous proposons des formations destinées à renseigner, informer et préparer les entreprises à affronter le très complexe et mouvant marché du travail russe. La Russie a beaucoup changé depuis 20 ans. Et depuis votre arrivée, quels changements avez-vous constaté ? Les changements sont très nombreux et perceptibles à tous niveaux. Le pays se modernise assez vite et la crise financière n’a pas porté atteinte à cette tendance. Bien sûr se débarrasser de l’héritage soviétique que ce soit sur le plan législatif, économique ou des mentalités est complexe mais ce processus a été bien entamé par les élites russes. Il faut donc avant tout bien comprendre que le pays change rapidement et que s’adapter à ces changements est un défi permanent. Y-a-t-il des choses qui vous ont choqué au début ? Vivre en Russie, ceci n’est pas toujours facile pour des étrangers ? Le pays fait face à des dynamiques politiques, économiques, démographiques et sociales particulières et qui sont très différentes de l’Europe de l’ouest et de la France. Les choix des élites russes et le modèle russe en émergence ont certes mauvaise presse à l’ouest mais ils sont ce qu’ils sont et ont le mérite de permettre aujourd’hui à la Russie d’être déjà devenue la 6ieme économie mondiale et ce moins de 25 ans après la chute du mur ! Apres la vie en Russie est très difficile sur le plan administratif, climatique et linguistique principalement mais la Russie reste un pays avec encore un énorme potentiel même si complexe. Et pourquoi avez-vous choisi un secteur de RH ? Qu’est-ce qui se passe aujourd’hui dans ce domaine et comment voyez-vous l’avenir du recrutement ? J’ai choisi le secteur RH car c’est un secteur dans lequel j’avais une certaine expérience (à l’international) déjà avant de déménager en Russie mais aussi et avant tout car ma bonne connaissance de la Russie et des russes m’a permis de me spécialiser et développer une réelle expertise dans ce secteur, ce qui est la raison d’être d’ATSAL. Le marché évolue rapidement. La crise financière de 2008 a par exemple mis un coup d’arrêt à certaines tendances et pratiques. On constate que le nombre d’expatriés diminue tandis que n’augmente le nombre de russes de l’étranger et notamment d’Europe qui reviennent en Russie et portent le nom de Repats. En outre il y a de plus en plus d’étrangers intégrés et russophones qui sont installés en permanence sur le territoire de la fédération de Russie et sont donc employables en contrat local, on les surnomme les Ruspats. Vos clients viennent de différents secteurs. Quels domaines voyez-vous comme perspectives pour des sociétés étrangères ? Je crois que les perspectives sont bonnes mais je suis russoptimiste ! J L’économie russe souffre certes du contexte géopolitique mais on oublie trop souvent que le pays est en excellente santé : grosses réserves de change, très peu de dette et surtout pas de dette extérieure, salaires à la hausse et monnaie faible qui favorise les exportations. La croissance y est certes plus faible qu’au cours des années 2000 mais continue et positive. Enfin la mauvaise image du pays dans la presse française masque trop souvent les ambitions des élites russes actuelles qui sont conscients des déficits locaux, très favorables à la réindustrialisation et donc aux implantations étrangères en Russie, premier pas vers les transferts de savoir-faire. Encore une fois le potentiel du pays est très important. Auriez-vous des conseils à donner à des entreprises françaises qui souhaitent s’installer en Russie ? Avantages, dangers, erreurs à ne pas commettre ? Oui il y a beaucoup à dire et à faire. La Russie reste un marché sans chômage, un marché de candidats. Ce sont encore les candidats qui font la loi et non les employeurs, ce qui implique une approche très différente de la situation française par exemple dans le cadre d’un processus de recrutement. La situation démographique du pays va aussi entrainer quelques bouleversements sur le marché du travail et il est par conséquent important de bien comprendre tous les enjeux humains, culturels, religieux ou migratoires dans le cadre de constitution d’équipes. Un autre exemple est l’encadrement des équipes et comment les stabiliser pour ne pas avoir de turnover de personnel trop élevé. Les candidats russes en effet ne craignent pas de changer de travail puisqu’ils sont surs d’en retrouver un. Pour toutes ces raisons il est conseillé de faire appel à des spécialistes du recrutement. ATSAL est là pour vous accompagner dans ce processus périlleux qu’est le recrutement et la stabilisation d’équipes en Russie.
Le marché des ressources humaines en Russie
Alexandre Stefanesco, directeur général d’ATSAL, une jeune agence de conseil en ressources humaines qui opère en Russie et Eurasie, a été l’invité du Dialogue Franco-Russie le 19 décembre 2013. Nous vous proposons son interview au Dialogue Franco-Russe sur les grandes tendances qui caractérisent le marché du recrutement en Russie (janvier 2013). AS: La politique d’assainissement des finances publiques commencée dans les années 2000 est en train de payer. Le pays s’est rapidement relevé de la crise économique et financière de 2008 et aujourd’hui on peut dire qu’il est sorti de cette crise qui a eu des effets négatifs surtout en 2009. La croissance russe est bien orientée : 4,2% en 2011, 3,5% en 2012 et elle devrait atteindre 3,7% en 2013 puis 3,8% en 2014 selon les estimations moyennes du FMI. A coté de cela, les réserves de change russes sont revenues à leur niveau d’avant crise (537,4 milliards de dollars à l’heure actuelle) et le pays n’est quasiment pas endetté. La dette publique totale représentait moins de 10% du PIB en 2012 et ne devrait pas dépasser les 15% du PIB en 2015. Point important, la dette publique extérieure de la Russie est inférieure à 3% du PIB ce qui est très peu laisse une forte marge d’endettement potentiel. Pour 2013, la Russie table donc sur un budget quasiment en équilibre: 322 milliards d’euros de recettes et 335 milliards d’euros de dépenses. Le déficit budgétaire devrait atteindre seulement 13 milliards d’euros (0,8% du PIB) et sera financé essentiellement par des emprunts extérieurs et des recettes tirées des privatisations du patrimoine fédéral. Quelles sont les difficultés du recrutement en Russie, propres au marché de l’emploi local? AS: Le taux de chômage est au plus bas aujourd’hui, puisqu’il est d’environ 5,2% de la population active russe. Dans les grands pôles économiques le taux de chômage est encore plus faible: 1% à Moscou et 1,4% à Saint-Pétersbourg. Le marché du travail russe, comme beaucoup de marchés des pays émergents à forte croissance, est donc un marché de candidats, c’est-à-dire que sur un fond de baisse du chômage qui se poursuit depuis la fin de la crise il y a en Russie de réelles pénuries de candidats. Rechercher, identifier et sélectionner des collaborateurs fiables et compétents peut s’avérer complexe, et comporter une prise de risques pour les postes stratégiques. Il faut souvent débaucher les bons candidats qui sont déjà en poste, et à ce titre une approche très particulière est donc nécessaire. En outre le développement rapide de l’économie russe et la baisse continue du chômage pendant les dix dernières années ont encouragé les salariés à plus de mobilité. Un grand nombre de salariés envisagent encore avec beaucoup de méfiance voire d’incrédulité le partenariat avec un employeur sur le long terme. Par conséquent s’assurer que le nouveau collaborateur est prêt à s’investir dans la durée est souvent très problématique en Russie. La sélection du bon candidat se fait donc nécessairement en prenant en compte de façon prioritaire le facteur humain, et notamment la personnalité du candidat. Mais du coté de l’employeur, il faudra aussi savoir vendre au candidat tant la société que le poste proposé, afin de l’attirer, de le convaincre mais aussi et surtout le fidéliser dans la durée. Le challenge est donc des deux côtés. Enfin les pénuries de candidats peuvent être particulièrement importantes dans certaines branches professionnelles et dans certaines régions. Le recrutement peut rapidement s’avérer difficile et prendre beaucoup plus de temps que prévu tout simplement parce qu’il est difficile de trouver des candidats, et de savoir ou aller les chercher. Recruter peut vite devenir extrêmement chronophage et donc couteux pour une société. Pourquoi faire appel à ATSAL? AS: Pour toutes les raisons précitées il est réellement préférable de faire appel à une agence comme la nôtre, parce que la recherche, l’identification et la sélection de collaborateurs fiables et compétents ne font pas partie du cœur métier des entreprises. C’est particulièrement vrai pour les sociétés de taille petite et/ou moyenne qui ont souvent des besoins croissants en capital humain, mais pas forcément le désir ou les moyens d’avoir leur propre département des Ressources humaines. C’est là que nous intervenons en devenant en quelque sorte le département des ressources humaines de nos clients, mais un département des ressources humaines externalisé, qui ne serait juste pas dans les locaux de la société. Enfin nous proposons un éventail de formules souples pour assister les sociétés dans leur recrutement. Nous pouvons intervenir à différents moments du recrutement en prenant partiellement en charge une opération de recrutement, par exemple lors de l’étape de la définition du poste ou à l’étape de la définition du profil du candidat idéal ou encore au moment des entretiens de recrutement. Quelles sont les perspectives du recrutement en Russie? AS: Avant la crise, les entreprises embauchaient et licenciaient si besoin rapidement, sans trop se soucier des conséquences. La forte croissance économique de la période 2004-2008 a vu notamment une course en avant des salaires, dont on se demandait bien si elle allait un jour s’arrêter. La crise financière a mis un coup d’arrêt à cette dynamique et a considérablement modifié les mœurs de recrutement en Russie. Les notions de prudence, d’optimisation ou de modération ont de nouveau guidé les décisions d’embauches du coté des sociétés. Les cadres et spécialistes ont fait de même, évitant de changer systématiquement de travail à chaque opportunité intéressante, celles-ci il est vrai se faisant aussi plus rares. Mais depuis 2012, l’économie russe est repartie en forte croissance et le marché de l’emploi s’est tendu à nouveau, sans pour autant être revenu aux excès d’avant la crise de 2008, même si certains secteurs font de nouveau face à des pénuries de profils disponibles. On peut dire que la crise a finalement relativement structuré le marché du travail russe mais cette situation pourrait ne pas durer. Aujourd’hui en effet on pense que la Russie connaitra une pénurie de main d’œuvre au cours de la prochaine décennie. On parle d’un besoin de 8 à 10 millions d’actifs d’ici à 2025 pour faire face à
Voyage au pays des Russes pour des lecteurs français de Valeurs Actuelles
J’ai participé ce 3 juin 2012 à un déjeuner débat avec les 40 visiteurs au célèbre Café-Pouchkine. Pour la plupart, ces visiteurs ont fait des carrières de cadres ou de chefs d’entreprises en France, et leurs questions ont surtout porté sur l’économie, les salaires, les entreprises en Russie, et sur le mode de vie des étrangers à Moscou, l’optimisme ou le pessimisme dans la Russie d’aujourd’hui. Autant de questions qui sont rarement abordées de façon objective dans la presse française. C’était l’occasion d’expliquer que la Russie est depuis quelques années déjà une terre d’opportunités qui a commencé à intéresser quelques français, surtout depuis la crise de 2008 qui a secoué la planète et notamment les pays occidentaux. Expliquer aussi la transformation d’un expatrié français qui tente sa chance en Russie et qui devient un Russpat (mot hybride mélange de russe et d’expatrié, traduisant le statut defrançais installés en Russie, russophones et en cours de russification). Sur le parcours, pour ceux qui veulent s’adapter, travailler et vivre en Russie sans être recrutés par une multinationale, les difficultés ne manquent pas. C’est plus compliqué que traverser le Channel et s’installer en co-location à Londres. Il n’y a pas que le climat, l’alphabet cyrillique et la complexité de la belle langue russe. Il y a la redoutable administration russe, labyrinthe compliqué et implacable, avec ses démarches interminables. C’est au contact de cette montagne que beaucoup se découragent. Certains dirigeants politiques russes d’aujourd’hui disent que personne n’a encore trouvé comment simplifier l’administration depuis l’époque des Tsars. Cette sensation face à l’administration, ou face à des habitudes de vie et de travail inconnues en occident se résume dans une phrase célèbre de Natalia Narotchniskaia que j’ai citée aux visiteurs «le XIXe, le XXe et le XXIe siècle cohabitent en Russie». On peut trouver le pays attirant, mais aussi insaisissable et brutal. Ceux qui ne se découragent pas découvrent que la Russie a un plan démographique ambitieux, et cherche à attirer des immigrants en grand nombre. Le taux de chômage est très faible en Russie, particulièrement à Moscou. De plus l’esprit d’entreprise est même encouragé (pour ceux qui ont le courage d’affronter la bureaucratie russe) par l’administration fiscale qui a créé un régime simplifié pour les nouvelles entreprises de petite taille. Un seul impôt libératoire de 6% du chiffre d’affaires, c’est loin d’être confiscatoire, et c’est une aubaine pour ceux qui veulent créer et développer une activité. Le mode de vie à Moscou, dans son aspect sécurité / insécurité, a fait l’objet de plusieurs questions. Difficile de croire, pour des parisiens, que des jeunes femmes moscovites élégantes, leur portable dernier cri à la main, puissent prendre le métro tard le soir, jusqu’au terminus, sans être menacées par des bandes de voyous. C’est pourtant le cas, beaucoup de français installés à Moscou en témoignent. Cette sensation de vivre dans une ville relativement «tenue» même si l’insécurité zéro n’existe pas, est un des aspects les plus attrayants de la «Moscow way of life». Les questions sur le pouvoir politique russe et la personnalité de Vladimir Poutine ont été nombreuses. Expliquer en quelques minutes à des visiteurs étrangers le chemin parcouru par la Russie de 2000 à 2012 n’est pas facile. Un risque d’éclatement territorial dans les années 90, la période des oligarques, deux guerres (2000 et 2008), le terrorisme rémanent et la crise financière, pour en arriver à une croissance économique soutenue qui se poursuit, il fallait résumer: «Les choses vont très vite ici. Il faut venir maintenant, Poutine et Medvedev sèment les graines de ce qui va éclore dans dix ou quinze ans». Source : Valeurs Actuelles














































































