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Marché de l’emploi en Russie en 2019 !

Malgré le contexte international et les sanctions le taux de chômage en Russie est plus faible que jamais, puisqu’il est officiellement de 4,8% en ce mois de janvier 2019. C’est un taux très faible historiquement en Russie.

Le taux de chômage officiel après la crise de 1998 et au début de l’ère Poutine était d’autour de 20%, ce qui était élevé et les 19 ans qui ont suivi ont vu ce taux progressivement diminue pour atteindre moins de 5% aujourd’hui.

Bien sur la crise de 2008 a vu le chômage monter a plus de 8% mais depuis 2012 ce taux de chômage est stable a 5,5% et aujourd’hui il continue de diminuer pour de nombreuses raisons.

Est-ce que le chômage est bas partout en Russie ?

Non, bien entendu de grandes disproportions géo-territoriales existent.

La période 1990-2019 au cours de laquelle s’est formée l’économie moderne russe a initie des tendances.

Par exemple la population russe s’urbanise de plus en plus, surtout les jeunes puisque le taux d’urbanisation général est passe de 72 à 75%.

Au sein de cette urbanisation de la Russie il faut différencier Moscou qui a entre 12 et 14 millions d’habitants soit 10% de la population du pays mais 25% du Pib du pays et Saint Petersbourg qui avec 5,2 millions d’habitants est la seconde ville du pays et le principal port avec 25% du trafic marchand du pays et qui représente 12% du PIB du pays.

Donc Moscou et Saint Pétersbourg c’est 15% de la population du pays mais 35% du PIB du pays.

Ensuite l’économie se concentre sur 13 autres villes ayant plus d’un million d’habitants et 20 villes qui ont entre 500 000 et un million d’habitants. La tendance lourde c’est le renforcement des villes millionnaires et bien sur un flux de population croissant sur Moscou et Saint Pétersbourg.

Ces villes sont quasiment toutes situes dans la moitie ouest du pays, a l’ouest de Novossibirsk la capitale de Sibérie, hormis Vladivostok, Tioumen, Krasnoïarsk et Irkoutsk. La Russie dite occidentale ou européennes, soit à l’ouest des montagnes Oural, concentre à elle seule 75% de la population.

Donc le taux de chômage est surtout bas dans cette partie européenne ?

Non car les bassins d’emploi sont très différents, le taux de chômage est par exemple fort dans le sud de la Russie, dans le Caucase ou il est de 15% en Tchétchénie, 25% en Ingouchie …

Mais ailleurs il est assez hémogénique et très faible, autour de 5% sauf en extrême orient ou il est de 6% ou dans le grand nord russe (Carélie / Mourmansk) ou il est de 8%.

Dans les grandes villes le taux de chômage est de 1% à Moscou et Saint Pétersbourg.

Quelles sont les conséquences d’un taux de chômage si faible ?

La première conséquence est l’absence de chômeurs ! Dans les grands centres urbains il n’y a pas assez de main d’œuvre, c’est le cas pour la main d’œuvre en chantier, mais pas seulement, également pour le personnel du bureau, les techniciens ou les vendeurs et ne parlons pas des Managers et encore moins des développeurs !

Les entreprises souffrent à trouver du personnel, et surtout il y a un gros problème de fidélité a l’entreprise, ce qui est normal dans un marché de candidats ou les candidats sont rois et où ils sont sollicités sans cesse par des employeurs pour changer de travail. Cela a en outre une autre conséquence qui est que nombre de candidats, comme ils sont sur sollicités ont tendance à sur évaluer leurs competences réelles…. Et à prendre la grosse tête 😊 ce qui est logique.

Il y a donc un gros risque pour les entreprises étrangères de risquer de manquer de discernement pour correctement évaluer la valeur ajoutée et les compétences d’un candidat.

Par conséquent il est fondamental de prendre en compte la partie soft skills, notamment l’attitude et les competences comportementales pour choisir un candidat russe, et l’evaluation du savoir être est possible avec une bonne compréhension culturelle, sociologique de la zone et de son capital humain.

On dit donc souvent que les entreprises en Russie se développent souvent comme elles peuvent, pas comme elles voudraient.

Comment se passent les relations employeurs / employés en Russie ?

Le droit du travail russe est régi par un code de travail et est dans le fond similaire au droit du travail français. Il est assez réglementé et plutôt favorable aux employés. Ceux-ci pourraient nuire aux employeurs mais dans la pratique cela n’arrive pas car comme le taux de chômage est faible la plupart des employées ne s’inquiètent pas de perde leur travail car ont l’assurance d’en trouver un autre assez rapidement.

En outre les employées sont suivi tout au long de leur carrière par un petit carnet, un livret de travail sur lequel les employeurs écrivent les motifs de séparation avec les employés, cela les incite donc a une certaine retenue et a chercher un accord serein avec l’employeur.

En outre les candidats ont 15 jours de préavis pour quitter leur poste, ce qui est court.

Pour ce qui est des contrats de travail le CDI est en majorité utilisé, il y a également des CDD, des contrats de prestations de services ou encore un statut free-lance. C’est assez souple et bien ficelé.

J’ajoute que nombre d’employeurs avaient pris l’habitude de payer des salaires en partie en enveloppe et en partie officiels. Cela dans l’idée de payer moins de taxes bien sures mais aussi pour se séparer plus facilement des employés. Mais ces pratiques tendent à disparaitre car les candidats y sont de plus en plus réfractaires surtout lors de discussion avec les entreprises étrangères.

Quels sont les plages de salaires ?

Le salaire minimal est ridiculement bas puisqu’il est de 160 euros.

Les salaires moyens seraient « officiellement » de 1.100 euros nets à Moscou (82 000 roubles), de 700 euros nets à Saint Pétersbourg ou Vladivostok (soit 55 000 roubles) et 550/600 euros (entre 40 et 45 000 roubles) dans les grandes villes comme Novossibirsk ou Ekaterinbourg.

C’est l’équivalent du salaire moyen en Roumanie ou en Hongrie. Je précise qu’il faut remettre en considération avec la chute du rouble car en 2008 par exemple 40 000 roubles de salaire moyen avec un euro a 40 roubles soit le taux de 2008 cela fait 1 000 euros net. Il faut bien comprendre que les salaires en roubles eux augmentent de façon continue.

Je précise net car c’est ce que les candidats ont dans la poche après tous les prélèvements. Les impôts sont en Russie prélevés a la base. Sur le salaire net, il faut ajouter 13% d’impôt sur le revenu pour constituer le salaire brut ou gross, et l’employeur paye sur ce salaire brut ou « gross » 30% de taxes, ces 30% devenant 15% à partir d’un certain pallier.

Le salaire se paye deux fois par mois.

Bien sur ce sont des indicateurs, et il y a des grandes disparités selon les entreprises et les secteurs d’activités et bien sur les salaires augmentent lorsque l’on cherche des profils avec des langues étrangères notamment.

Si c’est si difficile de trouver des gens sur Moscou et Saint Pétersbourg, les régions sont-elles l’avenir ?

Oui et non. Bien sûr en théorie les salaires sont plus bas en provinces, mais il y est aussi plus complexe de trouver des profils avec des Mindsets européens et qui maîtrisent des langues étrangères. En outre il faut gérer la distance, géographique et culturelle selon ou on recrute.

Le sud du pays et la zone agricole du pays est clairement en développement …

Idem Vladivostok est en plein boom et rattrape Saint Pétersbourg comme ville ou les salaires sont en hausse …

Pour les entreprises qui arrivent sur le marché, il est facile de se tromper sur un candidat local qui sut se sur-vendre adroitement. Il y a des jurisprudences d’entreprises s’étant précipitées pour recruter des responsables zones avant de cruellement déchanter car l’employé disparaissait, utiliser le droit du travail a son profil et il est difficile, parfois, de trouver des solutions a 4 ou 5 000 kilomètres de distances.

Souvent les bons profils en province avec langues étrangers finissent par coûter quasiment aussi cher que des profils français, russophones et que l’on peut recruter en local.

Y a-t-il une culture d’embauche des jeunes ?

 

Oui le stage ou Praktika est en vigueur en Russie pour les citoyens russes ou étrangers bénéficiant de statuts particuliers, souvent des accords intra-universitaires ou interpays.

Un stéréotype circule comme quoi les stagiaires seraient embauchables sans contrat de travail et sans être payés, dans la pratique cela se fait mais c’est une infraction.

Le droit du travail russe est pourtant clair là-dessus : le stagiaire est un employé comme les autres, il doit avoir un contrat de travail en CDD ou CDI et avoir un salaire officiel payé deux fois par mois.

Il est possible d’embaucher des mineurs, après un examen médical d’une commission. Si le stagiaire a 14 ans il faut l’accord d’un des deux parents et que la semaine de travail ne dépasse pas 35 heures pour un mineur de 16 à 18 ans et 25 heures pour un mineur de 14 à 16 ans.

Quelle est la situation pour les étrangers ?

La situation est complexe et tout dépend de quels immigrés on parle. Clairement l’immigration est en baisse en Russie, et l’evolution de la situation économique est en partie responsable.

Marché de l'emploi en russie 2019

La main d’œuvre de l’étranger proche et de l’ex monde soviétique peut se classer en deux groupes :

  • Les ressortissants de l’union douaniere (Russie, Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizstan et Arménie peuvent travailler sans visa de travail.
  • Les ressortissants des autres pays (Ukraine, Ouzbekistan, Tadjikistan, Moldavie) ont eu besoin d’un système de Patent pour exercer des activités professionnelles par exemples chauffeur de taxi, femme de ménage, designer …).

On aimait a dire que si un Moscovite coutait 100, un migrant russe 90, un biélorusse / ukrainien 70 ou 80, un Moldave 50, un centrasiatique 40.

Marché de l'emploi en Russie en 2019

Si on parle des immigrés du monde occidental, à partir de 2008 les aléas économiques ont fait baisser la monnaie ce qui a eu pour conséquence d’entrainer les entreprises à revoir leurs coûts de masses salariales. La désindexation des salaires en roubles sur l’Euro aura été fatal aux étrangers qui certes travaillaient en Russie mais pensaient /vivaient encore en Euro.

Beaucoup n’étaient pas prêts à baisser leur niveau de vie mais surtout la plupart ont été contraints de choisir entre des salaires locaux et a la baisse ou le départ du pays. Un grand nombre a également été rapatrié par les employeurs qui n’avaient plus besoin d’eux.

Dans le même temps les locaux apprennent vite et ont remplace une grande partie des expatriés, confirmant la forte russification des équipes en cours et qui continue notamment avec l’embauche de russes de l’étrangers qui sont revenus travaille en Russie, les fameux repats Par conséquent ces repats remplacent les expats.

Au milieu il y a des étrangers russifies russophones et sédentarisés, les ruspats qui constituent un petit groupes sociologiques RH. Ces Européens de Russie sont bien souvent les capitaines de filiales russes de groupes locaux et ils sont souvent un bon choix stratégique pour les employeurs car ils restent français ou européens mais sont opérationnels sur zone.

Mais clairement pour un français, travailler en Russie aujourd’hui signifie parler russe et être prêt à vivre « local » avec des plages de salaires basses surtout au début.

Quels conseils pour recruter en Russie alors ?

Ils sont nombreux. Tout d’abord je dirais que le plus important est de bien bâtir sa stratégie d’approche du marché et ne surtout pas sous-estimer l’importance du capital humain local.

Certes les russes sont parfois illisibles pour des européens, durs a percer ou sentir, mais le capital humain local est de bonne qualité, le niveau d’éducation et de culture générale est excellent et les russes sont technophiles.

L’important est d’être bien conseillé et bien accompagné.

www.atsal.com

Surce : #AlexandredeRussie

 

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