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Repenser le recrutement en Russie?

Du point de vue des candidats la relation avec le monde des recruteurs souffre d’un terrible manque de confiance. Pour les candidats la recherche de travail est par conséquent trop souvent initiée par le biais de son cercle de proches, de connaissances et d’amis au sein duquel il est parfois possible de trouver un travail. Du point de vue des recruteurs, les comportements candidats sont en Russie bien souvent un frein pour inciter à une authentique considération du capital humain local. Les départements recrutements en Russie n’ont eux, en Russie, bien souvent qu’une trop faible considération pour les appliquants hormis ceux qui sont embauchés et deviennent des collaborateurs. Cette absence de considération qui se traduit souvent par un manque de communication claire de la part des départements recrutements traduit tant un défaut du processus de recrutement qu’une absence de culture de recrutement et de la relation candidat quand ce n’est pas les deux en même temps. Pour les postulants la marque de l’employeur potentiel en prend un sérieux coup et est créateur de frustrations : qu’il est désagréable de ne pas avoir de réponses à ses emails ou ses appels ! Qu’il est désagréable de ne pas savoir si l’entreprise a reçu votre CV, ce qu’elle en pense et si vous êtes toujours dans la course. Ce mutisme maladroit des recruteurs se cumule à leur systémique injoignabilité, l’ensemble confortant cette image profondément répandue que le recruteur est fondamentalement injoignable, dans sa tour d’ivoire et ne porte qu’un intérêt très limité aux appliquants en recherche d’emploi. Quel gâchis ! La situation est pire avec les agences de recrutement dont le nombre n’en finit plus de baisser depuis une dizaine d’années : 2.500 agences en 2008, 1.900 agences en 2011, 1.200 en 2015… L’agence est souvent vu par le candidat comme un mur entre le travail et lui, mur gardé par une consultante en recrutement qui n’a du « Consultant » que le titre sur la carte de visite. On peut comprendre les candidats russes sur ce point. Que penser des agences qui convoquent des candidats pour leur faire remplir des formulaires, passer des tests sans intérêts ou refusent de donner des détails au candidat sur le poste et l’employeur potentiel ? Que penser des agences de recrutement qui n’abordent ou ne convoquent des candidats que pour mettre à jour leurs bases de données candidats ? Que penser des agences qui ne communiquent pas et laissent les candidats dans une situation de flou sans savoir si leur CV a été considéré, lu, rejeté … De cette absence totale de respect des candidats par les agences est née une bien cruelle généralisation sur le fait que les agences ne servent à rien, ne sont d’aucune aide dans la recherche d’emploi, ne savent pas travailler voir ne respectent pas les candidats. Qu’elles sont en gros des empêcheurs de trouver un travail. Les défauts de savoir être ont littéralement tué le marché des agences de recrutement sur le marché russe. Combien de candidats ne veulent plus, simplement plus, communiquer avec des agences ou venir en entretien discuter avec des consultants en recrutement dont ils doutent grandement de la compétence. Nombres d’agences ne semblent pouvoir faire face à la nouvelle donne économique qui a commencé à émerger à partir de 2008, ni surtout à procéder aux ruptures d’usages et de méthodes pourtant bien impératives pour faire face aux nouveaux enjeux, tellement ils sont nombreux. Le premier d’entre eux est sans doute de comprendre que malgré tous les artifices disponibles, et ils sont de plus en plus nombreux avec la digitalisation et l’arrivée de l’IT dans le recrutement, la clef du dispositif reste l’Humain. L’humain, et donc l’échange. L’humain, et donc l’échange. L’échange et donc le respect et l’écoute. Beaucoup de candidats imaginent que le travail de consultant en recrutement est simplement de présenter des CVs à des clients quand beaucoup de clients envisagent eux les recruteurs ou les agences de recrutement comme de simples fournisseurs de CVs. Hors il ne s’agit pas, il ne s’agit plus, de cela bien loin de là (CF notre dernier article sur le travail réel des agences). Alors que le marché du travail russe présente des dynamiques démographiques propres (CF notre article précédent), reconstruire ou plutôt construire un nouveau type de relation entre le candidat et le recruteur, in House ou en Agence, est crucial. Restaurer cette relation passera inévitablement par procurer une bonne expérience au candidat durant tout le processus de recrutement quelle que soit son issue. Tous les sondages montrent que les candidats préfèrent que les recruteurs communiquent avec eux meme s’il s’agit d’une nouvelle négative afin de savoir ce qu’il en est.  Les candidats n’ont bien souvent pas conscience cependant du travail qui est fait de l’autre cote et de la complexité pour un recruteur de traiter 100, 200 ou 300 candidatures et de répondre immédiatement. Le recruteur reste un humain avec ses limites, malgré l’appui croissant de la technique. Réinventer la relation entre le candidat et le recruteur passera inévitablement par procurer une expérience candidat positive aux candidats au cours du processus de recrutement. Le déploiement des modes opératoires permettant de constituer cette expérience candidat est hautement stratégique et impacte tant sur l’image de l’employeur final que sur la qualité de travail de l’agence qui recrute pour cet employeur final mais aussi de leur pouvoir d’attraction en se différentiant des concurrents. Un impératif pour attirer des talents qui en Russie sont non seulement de plus en plus rare pour des raisons démographiques mais aussi et surtout car ces talents ne sont potentiellement en recherche active. Comme lors de toute relation humaine, la première impression reste ancrée et pour une agence chaque moment du processus d’acquisition compte : l’approche, la prise de contact, la rencontre, le suivi lors du processus, l’accompagnement lors des négociations, du preboarding, de l’onboarding, de la prise de poste durant la période d’essai. Une expérience candidat réussie et positive est une façon stratégique de motiver et loyaliser un candidat puis un employé en instaurant un rapport de confiance base sur le respect mutuel. Pour les entreprises,

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Consultants étrangers en Russie : y a-t-il de la place pour de nouveaux arrivants ?

On compte aujourd’hui en Russie plus de 3 000 sociétés de conseil, dont la plupart sont d’origine russe. Les vétérans mènent la danse L’édition 2015 du classement Expert RA établi par le groupe RAEX montre, à l’instar des classements similaires des années précédentes, que ce sont les grands groupes qui reçoivent la plus grande partie des revenus générés par les sociétés de conseil. Ainsi, le chiffre d’affaires des dix principales sociétés de conseil en Russie dépasse aujourd’hui les 75 milliards de roubles par an. Sur cette somme, plus de 47 milliards de roubles reviennent à quatre sociétés surnommées les Big Four : EY, Deloitte, PwC et KPMG. Tous ces acteurs sont des « vétérans » en Russie : ce sont eux qui y ont créé le marché du consulting. « L’arrivée des sociétés de conseil dans les années 1990 était due aux nombreux changements survenus à l’époque dans la vie politique et économique du pays et qui ont donné la possibilité à ce dernier de travailler avec des sociétés étrangères. De plus, les besoins des entreprises russes ont changé : celles-ci étaient prêtes à se lancer dans de nouveaux projets et à adopter de nouvelles méthodes de travail, ce qui a créé une demande en services de consulting », raconte Anastasia Ossipova, directrice associée du département de conseil de la société Deloitte CEI. Depuis l’arrivée en Russie des Big Four, le marché du consulting s’est rapidement développé dans les grandes villes : on compte aujourd’hui en Russie plus de 3 000 sociétés de conseil, dont la plupart sont d’origine russe. Cependant, les experts reconnaissent que cette concurrence n’a en rien diminué le poids des sociétés étrangères. « L’un des avantages des sociétés étrangères est leur longue histoire, leur expérience et leur expertise ; un autre est leur maîtrise des standards internationaux, des pratiques et des subtilités des législations étrangères, du branding », souligne Vartan Khanferian, analyste au sein du département des classements chez RAEX-Analitika. Anastasia Ossipova partage ce point de vue : « Les sociétés russes manquent encore de compétences dans le domaine de la gestion de programmes complexes et de projets à plusieurs niveaux. C’est précisément le secteur dans lequel elles doivent se perfectionner le plus vite possible. Les sociétés internationales de conseil ont quant à elles l’avantage de proposer au marché russe de nouvelles méthodes et les meilleures pratiques mondiales, qui ont déjà été éprouvées sur d’autres marchés », explique-t-elle. Des étrangers « plus petits » Toujours est-il que les Big Four ne sont pas les seules à faire concurrence aux sociétés russes. En plus des consultants britanniques et américains, il existe sur le marché d’autres acteurs étrangers, plus petits. Par exemple, Accountor, société finlandaise proposant des services d’audit et de comptabilité, est présente en Russie depuis 1992, date de l’arrivée massive d’entreprises finlandaises en Russie. « Aujourd’hui, nos principaux clients sont des sociétés étrangères présentes en Russie. Elles préfèrent s’adresser à nous, car nous offrons des services transparents et les aidons à mettre en place une coopération aussi fructueuse que possible entre le siège central de la société et sa filiale russe », explique Timo Sivonen, directeur commercial d’Accountor. En ce qui concerne la présence française sur le marché russe du consulting, nous avons dénombré plus de 20 sociétés de conseil françaises dans des secteurs très divers : du classique conseil financier et juridique au luxe, à la construction automobile ou à l’efficacité énergétique. La plupart d’entre elles ne sont pas arrivées sur le marché russe au moment du « partage du gâteau », soit dans les années 1990, mais au plus fort de son développement, à partir du milieu des années 2000. La principale raison du succès de ces petits acteurs est qu’il sont parvenus à occuper une niche sur le marché russe. C’est par exemple le cas de la compagnie de consulting en ressources humaines ATSAL, dont l’implantation sur le marché russe date de 2012. « Aujourd’hui, nos clients sont surtout des compagnies étrangères qui souhaitent se développer sur le marché russe et ont besoin de spécialistes russes qualifiés », explique Alexandre Stefanesco, directeur général d’ATSAL. Cependant, les experts reconnaissent que, malgré les méthodes de pointe utilisées par les consultants étrangers, il existe des secteurs dans lesquels il leur est très difficile de faire concurrence aux Russes. C’est le cas, par exemple, de l’informatique et de l’intégration de systèmes. « Dans le secteur de l’intégration de systèmes, les sociétés de conseil russes sont nettement plus compétitives que leurs concurrents étrangers. Leurs tarifs sont inférieurs, et un projet peut ainsi donner l’impression de coûter moins cher », fait remarquer Anastasia Ossipova. Classement des sociétés de conseil. Crédits : BizMag La crise, annonciatrice de grands changements ? Selon les experts, la crise n’a pas occasionné de bouleversements sur le marché du consulting, qui n’a connu ni arrivée, ni départ massif d’acteurs étrangers. « Nous n’avons pas observé de changements radicaux. Certaines tendances sont liées à la stagnation de l’économie russe : les consultants ont perdu des commandes et des clients, les prix de leurs services ont baissé. Toutefois, de manière générale, le chiffre d’affaires des sociétés de conseil poursuit sa progression au fi l des ans (10 % en moyenne aujourd’hui), tandis que la demande pour leurs services se maintient. Pour les sociétés étrangères ou leurs représentants, la croissance a été en partie assurée par la baisse du rouble », commente Vartan Khanferian. La crise a également incité certains consultants, principalement étrangers, à optimiser leurs dépenses. « Si, autrefois, nous faisions souvent appel à des expatriés provenant du groupe, aujourd’hui, ce sont nos cadres locaux qui forment les nouvelles générations. Nous pouvons nous permettre d’être plus sélectifs dans nos processus de recrutement et d’évaluation, d’autant plus que le niveau des ressources disponibles sur le marché du travail a également sensiblement augmenté », explique Florence Pinot, directrice associée de l’entreprise Mazars. Les principaux changements occasionnés par les évolutions politiques et économiques de ces trois dernières années concernent la demande pour certains types de services. « En général, en

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Interview pour la Russie Francophone

Pour beaucoup de jeunes francais la Russie reste, malgré la crise, un marché qui bien que complexe peut présenter nombre d’opportunités. Pour en savoir plus la Russie francophone a choisi d’interviewer Alexandre Stefanesco, le directeur de l’agence de conseils en ressources humaines et recrutement ATSAL à Moscou.   La Russie Francophone : Bonjour pourriez-vous vous présenter ? Alexandre Stefanesco (AS) : Bien sûr, je suis francais et âgé de 38 ans. J’ai grandi en Afrique puis fait mes études en France à Bordeaux. Apres avoir travaillé pour la filiale francaise d’un groupe Italien (FAAC Spa) j’ai déménagé en Russie en 2008. En juin 2012 j’ai créé ATSAL (atsal.com) qui est une agence de conseils en ressources humaines et recrutement. En janvier 2014 est née ATSAL-FAMILY (atsal-family.com) qui est spécialisée sur le recrutement et la formation de gouverneurs/gouvernantes pour les familles aisées russes principalement.   La Russie Francophone : Quels sont les types de profils que vous recrutez ? (AS) : Nous travaillons dans tous les secteurs et recrutons tous types de positions mais nous spécialisons sur les postes de middle et top management ainsi que sur les profils techniques et complexes. Nos clients sont principalement des sociétés françaises mais nous avons également des clients hors UE et notamment asiatiques. Cela signifie que nous cherchons principalement des candidats parfaitement russophones mais également anglophones et francophones. Nous travaillons principalement sur Moscou mais recrutons aussi du personnel sur d’autres villes tel que par exemple Saint-Pétersbourg, le bassin de la Volga ou le sud du pays. Notre société est dotée d’outils informatiques nous permettant de maitriser au mieux les contraintes géographiques du pays et donc le recrutement à distance.   La Russie Francophone : Comment se porte le marché de l’emploi en Russie en ce mois de juin 2016 ? (AS) : la Russie traverse une situation paradoxale. Il y a une crise économique qui dure maintenant depuis 18 mois et est principalement due à la baisse du prix des hydrocarbures mais le chômage reste bas puisqu’il tourne autour de 6% seulement en moyenne. Dans la plupart des grandes villes le chômage est bien plus faible, de 1 ou 2% à Moscou, Saint-Pétersbourg ou Krasnodar. Nombre de secteurs professionnels font face à de réelles pénuries de compétences ! La Russie reste donc un marché de candidats contrairement à la France par exemple ou le chômage reste fort. En Russie beaucoup de sociétés se développent comme elles peuvent et pas comme elle veulent car font face à de lourdes difficultés de recrutement et de stabilité de leurs équipes. C’est un réel problème car l’avenir proche soit les 10, 15 prochaines années n’augurent rien de bon sur le plan démographique. En effet la forte baisse des naissances que la Russie a connu entre 1995 et 2005 va se faire ressentir entre 2020 et 2035 lorsque ces tranches d’âges auront entre 25 et 30 ans et seront en âge d’entrer de façon active sur le marché du travail. La pénurie de candidats sera encore plus forte qu’aujourd’hui entrainant inévitablement une modification structurelle du marché de l’emploi russe et notamment de fortes hausses de salaires.   La Russie Francophone : quelle est la place pour les étrangers sur le marché de l’emploi russe ? (AS) : la situation là aussi évolue. Au cours de la fin des années 90 et au début des années 2000 le nombre d’étrangers qui est venu travailler en Russe a explosé. C’était l’âge d’or des expatriés occidentaux principalement. A partir de 2008 soit après une décennie de forte croissance une normalisation s’est amorcée. En 2008, l’UE a fait passer une loi interdisant aux russes de passer plus de 90 jours d’affilée sur le territoire de l’union. Moscou a instauré une mesure réciproque qui a considérablement porte atteinte à la présence étrangères en Russie puisque nombre d’étrangers travaillaient en visa affaires qui leur permettait de séjourner sur le territoire russe sans limites. L’obligation suite à cela pour les sociétés étrangères d’obtenir des permis de travail pour leurs employés étrangers s’est cumulé avec de nombreuses mesures restrictives initiées par les autorités pour protéger le marché de l’emploi local. A cela il faut prendre en compte que le retour des russes d’étrangers vers la Russie s’est accru. On leur a même donné une appellation RH : les Repats c’est-à-dire ceux qui se rapatrient dans leur pays d’origine. On comprend bien en effet l’intérêt pour une société francaise par exemple de faire appel à un russe qui a grandi et étudié en France pour travailler en Russie : il sera câblé a la francaise, opérationnel en Russie (langue, culture, papiers…) et coutera beaucoup moins cher qu’un expat ! Enfin au cours des 25 dernières années un grand nombre d’étrangers s’est installé et sédentarisé en Russie et ils sont devenu dans le jargon RH des Ruspats, soit des francais, des américains, des marocains … embauchables en contrat local comme des russes. Néanmoins les deux dernières années ont vu un grand nombre d’étrangers partir de Russie, les uns découragés par la chute du rouble, les autres par les complexités administratives croissantes mais aussi car de nombreuses sociétés étrangères liquident les derniers Expats en place. Il y a une grande russification en cours et il faut désormais parler russe pour travailler en Russie ce qui n’était pas le cas au début des années 2000. Malgré tout, a cœur vaillant rien d’impossible et il y a de nombreuses opportunités à saisir en Russie, surtout à Moscou aujourd’hui mais sans aucun doute en province demain. La Russie Francophone : comment avez-vous ressenti les sanctions en tant que chef d’entreprise francais en Russie ? (AS) : Hormis le drame qu’a été pour tous les francais l’arrêt des importations de fromage francais en Russie, ces sanctions sont vécues par la communauté francaise, et surtout la communauté d’affaire francaise en Russie, comme un réel coup de poignard dans le dos de la part des autorités françaises. Il était évident qu’en prenant des sanctions contre la Russie nous allions nous exposer à des contre sanctions. Et clairement ces contre-sanctions font plutôt du bien à l’économie russe car couplées à un prix du pétrole bas,

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Interview pour l’UFE : le marché de l’emploi au premier quadrimestre 2016!

Les statistiques du marché de l’emploi sur Moscou sont sorties et elles sont globalement encourageantes pour les candidats mais moins pour les employeurs. Le premier indicateur est la baisse moyenne du nombre de CVs et donc de candidats disponibles sur le marché par poste vacant. Si entre février et mars 2016 la moyenne était de 11 candidats par poste vacant sur le marché cet indicateur est passé à 10 pour le moins d’avril, traduisant que le nombre de candidats disponible par poste diminue, tout comme la concurrence inter-candidats. Pour rappel ce ratio était de 5 à 6 candidats disponibles sur le marché par poste vacant en moyenne en 2012, 2013. Le second indicateur est qu’à Moscou le nombre d’offre d’emplois ouvertes en avril 2016 est seulement de 13% inférieur au niveau d’avant crise contre une différence du simple au double en janvier 2016 par rapport à janvier 2015. Pour le troisième mois consécutif en effet, en avril le nombre d’offre d’emplois est supérieur de 14 à 16% au nombre d’offres d’emplois du mois similaire de l’année précédente. Cette tendance s’inscrit dans un contexte où les indicateurs de disposition des candidats à entamer une nouvelle recherche d’emploi restent faibles, ces derniers considérant visiblement que le moment n’est pas approprié à un changement de poste de par la situation économique globale en Russie. Au cours des douze derniers mois le nombre de CVs disponibles sur le marché a augmenté de 10%, c’est la plus faible croissance au cours des trois dernières années. Au final on constate donc une diminution du nombre de candidats disponibles pour un nombre d’offre d’emplois qui lui augmente sensiblement. Si pour les candidats la chance de trouver un travail est plus importante (moins de concurrence et plus d’offres d’emplois disponibles), pour les employeurs la situation est inverse : le besoin en capital humain augment mais il y a moins de candidats disponibles. Ces dynamiques traduisent bien l’évolution de la situation économique actuelle en Russie. Alors que le PIB a diminué de « seulement » 1,2% sur le premier trimestre 2016, contre une baisse attendue de 1,4% à 2%, le second trimestre semble confirmer que l’économie russe cesse son effondrement pour entrer dans une phase de stabilisation. Le retour de la croissance pourrait être plus rapide que prévu alors les prévisions économiques envisagent désormais une baisse du PIB de seulement 0,6 % au deuxième trimestre, une stagnation au troisième et une croissance de 1,2 % au quatrième. La résilience plus forte que prévue de l’économie russe a la baisse du prix des hydrocarbures et la hausse des prix du pétrole qui frôle les 50 dollars ont sans doute contribué à cette nouvelle dynamique. L’économie russe entame-t-elle une timide mais réelle sortie de crise ? *** Source

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Interview pour l’UFE : la Vidéo-Interview et le recrutement …

 La vidéo-interview différée : une révolution au cœur des ressources humaines ? Au cours des processus de recrutements, employeurs en recherche de profils compétents et candidats en recherche d’emploi font chacun de leur côté face à nombre de difficultés : Pour les employeurs recruter en Russie est bien souvent un parcours semé d’embûches. De par la situation démographique et son modèle économique le marché de l’emploi russe reste un marché de candidats. En conséquence, même si pour certaines positions les prétendants sont nombreux, les bons candidats sont souvent rares et souvent déjà en poste. La course aux bons candidats contraint donc les employeurs et recruteurs à agir sans perdre de temps, pour ne pas risquer de perdre les bons candidats au milieu d’un processus de recrutement trop lent. La pénurie globale de candidats oblige à traiter le sourcing de la manière la plus efficace et la plus rapide, et accessoirement, la moins coûteuse possible. Au cœur du processus de recrutement, il y a les entretiens physiques qui sont indispensables mais bien souvent chronophages lorsque le recruteur ou l’employeur s’aperçoivent rapidement que le candidat ne fera pas l’affaire. L’intégration croissante des réseaux sociaux au cœur de la recherche d’emploi confronte en outre les employeurs et les recruteurs à un volume de candidats » non conformes » auquel il leur est de plus en plus difficile de faire face. Enfin le développement en province confronte les employeurs et les recruteurs à la gestion de la distance et vu l’immensité du territoire russe, les problématiques de recrutements à distance sont encore plus complexes (les entretiens téléphoniques sont peu efficaces) et souvent coûteuses. Pour les candidats, de l’autre côté de la boucle, les problématiques sont également nombreuses. La culture du CV bien rédigé fait souvent défaut en Russie et cela est particulièrement vrai pour de nombreux types de profils qui ne peuvent ainsi démontrer leurs compétences réelles. N’être qu’un CV parmi les autres ne permet pas au candidat de mettre en valeur sa personnalité, sa motivation, son réel niveau en langues étrangères ou encore de démontrer son adéquation avec le poste ou la culture d’entreprise de l’employeur. Se faire recruter à distance est bien souvent complexe : impossibilité matérielle ou financière de se rendre à un entretien physique ou bien de participer à un long entretien téléphonique au moment où l’employeur ou le recruteur sont disponibles. Pour beaucoup de candidats, les processus de recrutement sont souvent peu lisibles et difficiles à comprendre par exemple lorsqu’ils n’obtiennent aucune réponse suite à une candidature … Enfin nombre de candidats en recherche passive ne souhaitent pas consacrer de temps à une discussion concernant une nouvelle opportunité professionnelle. Pour toutes ces raisons : la vidéo-interview différée révolutionne les processus de recrutement. « Si une image en dit plus que mille mots, alors une vidéo ….» Comment est-ce que cela fonctionne ? Le recruteur ou l’employeur rédigent les questions destinées aux candidats qu’ils ont choisis ou qui ont postulé en répondant à l’offre d’emploi … Les candidats découvrent les questions au moment où l’enregistrement démarre et y répondent donc de façon spontanée mais lorsque cela leur convient à l’aide de leur webcams, smartphones ou tablettes. Le recruteur et l’employeur visionnent les réponses, les partagent par un simple clic si nécessaire avec des collègues ou autres et finalement ils ne reçoivent que les meilleurs candidats en entretien physique. Les avantages ? Ils sont légion ! Pour l’employeur ou le recruteur, la vidéo-interview permet de gagner en efficacité et en temps et donc en rentabilité tout en limitant les risques d’erreur dans le recrutement. Ce système permet de : Remplacer l’entretien téléphonique qui est relativement peu efficace. Evaluer les candidats en quelques minutes par le son et l’image. Traiter un plus grand nombre de candidatures. S’épargner des entretiens inutiles et chronophages et mieux maitriser son emploi du temps. Ne se consacrer qu’aux meilleurs candidats. Recruter à distance plus efficacement. Présenter le candidat (aux collègues ou à la direction ou à leurs clients pour les agences de recrutements) non seulement via le CV mais aussi via l’entretien-vidéo. Pour le candidat la vidéo-interview est une chance supplémentaire de pouvoir : Exprimer sa personnalité et ne pas être un simple CV Se faire donner la parole pour se mettre en valeur. Postuler plus sereinement et plus facilement. Postuler à distance en n’étant pas discriminé par rapport aux candidats plus proches. L’expérience montre que ce processus innovant, moderne et transparent plait énormément aux candidats et leur donne une excellente image tant de l’employeur final que de l’agence de recrutement qui intervient dans le process. Source

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Interview pour l’UFE : Marché du travail Russe : où en est-on et où va-t-on ?

2015 : année de crise. Alors que la Russie était sortie avec rapidité de la crise financière mondiale de 2008 en renouant avec la croissance dès 2010, le pays en 2015 aura connu une nouvelle année de récession, tout comme en 2009. L’économie russe devrait en effet se contracter d’environ 3,8%, une contraction majoritairement due à la baisse des revenus liés aux matières premières, le prix du baril de pétrole dégringolant à 37 dollars en décembre 2015. Cette contraction de l’économie russe s’est accompagnée d’une forte baisse du Rouble dès le mois de novembre 2014, baisse ayant eu des répercussions directes et très importantes sur le marché de l’emploi. Au cours de l’année 2015 ce sont 45% des entreprises qui envisageaient de procéder à des optimisations dans leurs effectifs salariés. Dans le même temps les salaires réels ont au cours de l’année 2015 diminuéde 8 à 9% selon des estimations du ministre du travail Maxime Topilini tandis que les revenus réels de la population ont eux baissé, sur la période de novembre 2014 à novembre 2015, de 5,4%. Malgré ces indicateurs économiques négatifs, la situation semble se détendre lentement en cette fin d’année 2015. Alors qu’en mars 2015 on comptait 20% d’offres d’emplois de moins qu’un an auparavant à Moscou sur le site Head Hunter, la diminution n’était plus que de 6% pour la période de novembre 2014 à novembre 2015ii. En observant la période de décembre 2014 à décembre 2015 on discerne même une inversion de tendance : le nombre d’offre d’emplois a augmenté de 2% pendant cette période. On constate aussi qu’au mois de novembre 2015, le nombre de personnes en recherche d’emploi à Moscou était sensiblement le même qu’au mois de novembre de l’année précédente. Moscou n’est pas la seule concernée par cette faible reprise puisqu’au cours de l’automne 2015, ce sont 23% des citoyens actifs de la fédération de Russie qui ont changé de travailiii et 90% d’entre eux affirment l’avoir fait volontairement. L’explication de cette évolution, alors que l’économie est encore en récession, est sans doute à chercher dans les rigidités causées par un taux de chômage qui reste très faible malgré les difficultés actuelles que ne connait l’économie russe. Il devrait atteindre 5,9% en décembre 2015, contre 5,3% il y a un an en décembre 2014. Noter que le taux de chômage reste inférieur à 4% en Russie occidentale (il ne dépasse pas 1% à Moscou) alors qu’il frôle les 20% dans le Caucase. En 2015 les secteurs ayant vu la plus forte diminution du nombre de positions disponibles sont les secteurs de l’automobile, de la construction, de l’assurance et aussi le secteur des entreprises publiques. Les positions qui ont le plus souffert de la crise et qui sont moins demandées par rapport à l’année précédente sont les comptables, les auditeurs financiers et les managers marketings. A l’inverse, en plus des postes en ventes qui ont été les plus recherchés par les employeurs, la demande de cadres destinés à la production industrielle a augmenté de 7%, la demande de spécialistes dans le domaine médical et pharmaceutique de 6% et la demande d’ouvriers qualifiés et non qualifiés de 4%iv. Le nombre d’étrangers qui travaillent en Russie (toutes catégories confondues) aurait diminué de près de 44% en un an selon les analyses de l’institut des prévisions sociales et politiques (Институт социально-политического прогнозирования). Cette baisse a concerné principalement les travailleurs d’Asie centrale et les ressortissants de la CEI ainsi qu’une partie des expatriés issus de pays de l’OCDE. Cette tendance lourde devrait s’accentuer en 2016 surtout si le rouble reste faible et aussi à cause de nouvelles règlementations qui imposent désormais l’obtention de Patents (autorisations d’exercer une activité) dont le coût est assez élevé, ce qui devrait décourager nombre de migrants économiques potentiels. Autre changement qui va dans le même sens : les autorités régionales vont désormais avoir la maitrise des quotas d’étrangers admissibles, ceci afin de protéger les travailleurs russes des régionsv. Aux tendances politiques protectionnistes fortes se superpose une complexe problématique démographique. A compter de 2016 entrent sur le marché du travail les jeunes issus de la génération d’après la chute de l’Union Soviétique, c’est-à-dire ceux qui sont nés au cours des années 90, lorsque le nombre de naissances s’est effondré. Conséquence directe entre 2016 et 2019 la population russe perdra autour de 900.000 actifs par anvi. Bien sur la situation démographique s’est améliorée au cours des années 2000 et la Russie devrait connaitre en 2015 sa troisième année consécutive de hausse naturelle de population : le nombre de naissance surpassant le nombre de décès. Cette tendance lourde des femmes russes à refaire des enfants éloigne néanmoins un nombre croissant de jeunes femmes souvent qualifiées d’un marché de l’emploi en manque crucial de main d’œuvre. Le résultat de cette évolution sera très probablement un manque de main d’œuvre généralisé et des pénuries de spécialistes dans de nombreux secteurs professionnels ou géographiques au cours des prochaines années, rendant encore plus complexe les problématiques de recrutement et encore plus nécessaires les besoin en « sourcing » de main d’œuvre toujours plus en amont. Face à cette situation, les autorités russes réfléchissent déjà à de nouvelles mesures destinées à permettre aux jeunes (18-24 ans), aux femmes enceintes mais aussi aux Senior de travaillervii. De la même façon, l’état pourrait être amené à « inciter »viiid’une façon ou d’une autre certaines tranches de la population active qui ne travaillent actuellement pas à devoir le faire. 2016 : vers une timide reprise ? En 2016 quels secteurs devraient recruter quels types de profils ? Le secteur de la vente et principalement les postes de Sales Manager ainsi que les Managers de comptes … Le secteur IT (programmeurs, développeurs, analystes…) Le secteur pharmaceutique et médical Hi-Tech … Le secteur industriel et notamment l’industrie légère, chimique, militaire ou bien encore spatiale … L’agriculture et notamment l’horticulture… Dans le meme temps les secteurs à risque devraient être les mêmes qu’en 2015 en ajoutant à la liste les secteurs touristiques ou les départements In-House des ressources humaines. Enfin tous les regards sont braqués sur le Retail sachant que la consommation au détail a baissé

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Sortie du livre « Le siecle Russie »

Les éditions APOPSIX viennent de publier le livre  « Le siècle Russie » dans lequel j’ai la chance d’avoir pu livrer mon témoignage en tant qu’entrepreneur francais en Russie et également aborder le problème démographique Russe et ses conséquences sur le marché du travail et le recrutement. La première partie du livre est précédée par une interview de Thierry Mariani, représentant des Français de l’étranger et co-président du Dialogue Franco-Russe. Elle est constituée de témoignages de Français travaillant en Russie ou en collaboration directe avec des entreprises russes. La méthode a été la suivante, dans un premier temps, entretien de l’auteur avec le témoin, puis le texte de l’entretien a été soumis aux différents témoins pour correction (…) C’est ainsi que l’on peut lire ce que pensent de leur travail en Russie, Philippe Pégorier, le président d’Alstom Russie qui vit dans ce pays depuis 1988, Jacques de Boisséson, directeur général de Total Russie, Frédéric Pardé directeur de la SNCF chargé des grands projet en Rusie et CEI, Richard Clément, économiste et financier français, directeur de Gazprombank à Moscou, ou Bernard Lozé, président de « Lozé et partenaires », une société d’investissement très présente en Russie depuis 1992. (…) La première partie du livre se termine sur le témoignage de deux entrepreneurs français qui se sont installés à Moscou pour y créer une société de conseil en recrutement (Alexandre Stefanesco) et un « incubateur » d’entreprises françaises (Yannick Tranchier). La deuxième partie du livre est faite de chapitres écrits par des universitaires français ayant une expérience personnelle de la Russie. Enfin, l’auteur du livre, Denys Pluvinage présente dans plusieurs chapitres de cette deuxième partie l’histoire récente de la Russie de 1985 à 2015, dans le style vivant et intéressant d’un témoin de première main de cette période de bouleversements économiques, politiques et sociaux qui est si peu présentée dans les médias occidentaux mais dont la connaissance est indispensable à toute personne qui prétendrait connaître la Russie d’aujourd’hui. Dans la troisième partie Denys Pluvinage présente les aspects concrets de la vie sociale et des affaires en Russie d’un point de vue culturel. Vous y trouverez une description précise et parfois amusante des règles d’étiquette et de comportement, mais surtout des outils pour mieux comprendre les réactions de vos interlocuteurs russes qui souvent vous paraissent surprenants, incompréhensibles voir même, quelque fois inquiétants. Cette compréhension des comportements fondée sur la prise en compte des différences entre la culture russe et la culture française vous ouvrira un monde nouveau dans vos relations avec la Russie et avec les Russes. * Le livre est en vente a la FNAC par exemple.

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Interview pour le courrier de Russie : « Les transferts de savoir-faire vont augmenter dans un avenir proche »

La Russie reste un pays au potentiel colossal, avec de nombreux secteurs peu ou non développés et une main-d’œuvre qualifiée pas assez exploitée. Alexandre Stefanesco, directeur général de la société de recrutement ATSAL, nous parle de l’évolution du marché du travail en Russie. LCDR : Avec la crise, comment le marché russe de l’emploi a-t-il évolué depuis un an ? A. S. : Sur les quinze derniers mois, on constate une baisse des offres d’emploi et une hausse du nombre de candidats à la recherche d’un emploi, conséquences du ralentissement de l’économie russe. Néanmoins, la reprise pourrait revenir rapidement car les fondamentaux de l’économie restent sains : réserves de change, faible dette extérieure publique et forte résilience de la population. LCDR : Quels sont les changements sur le marché de l’emploi pour les expatriés en Russie ? A. S. : Le nombre d’expatriés diminue et ceux-ci continuent à être remplacés par des Russes de retour en Russie (les repats) ou des étrangers installés sur place (ruspats). Dans le même temps, nombre de compétences ou de savoir-faire ne sont pas encore disponibles en Russie, par exemple, dans les nouvelles technologies ou l’agroalimentaire. Les besoins en capital humain étranger évoluent donc au fur et à mesure que le pays passe de l’importation de produits finis à l’importation de moyens de production en vue d’assembler et de produire localement. LCDR : Comment la situation va-t-elle évoluer ? A. S. : Dans un avenir proche, les transferts de savoir-faire continueront à augmenter. La Russie reste un pays au potentiel colossal, avec de nombreux secteurs peu ou non développés et une main-d’œuvre qualifiée pas assez exploitée. En outre, la baisse du rouble devrait rapidement finir par ouvrir de nouveaux horizons tant pour les sociétés russes que pour les sociétés étrangères. La Russie est un pays avec un potentiel attractif élevé et une économie de plus en plus solide et capable de traverser les crises. Voilà pourquoi le marché russe nécessitera de plus en plus de cadres qualifiés. Source *** Alexandre Stefanesco // Directeur général d’ATSAL ATSAL (www.atsal.com) existe depuis 2012. Elle est partenaire de la Maison des entrepreneurs français depuis 2013 et prestataire RH pour le Puy du Fou en Russie depuis 2014. Spécialisés dans le recrutement, nous proposons également des solutions innovantes destinées à rendre plus accessible, notamment sur le plan financier, l’externalisation du recrutement. Nous couvrons tous les secteurs professionnels mais nous spécialisons dans les profils de middle/top managements et les recrutements complexes et techniques.

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Interview pour l’atelier numérique BNP Paribas à propos de l’écosysteme Start-ups en Russie

Entretien dans le cadre de l’Atelier Numérique avec Yannick Tranchier, fondateur de Ob’vious, Christophe Alves cofondateur de Solutions 2 Market et Alexandre Stefanesco, directeur général d’Atsal. L’Atelier : En Russie, on observe des initiatives d’incubateurs, d’accélérateurs publics, mais aussi de programmes gouvernementaux. Est-ce que cela signifie que l’écosystème tech est encore principalement dirigé par le secteur public ? Yannick Tranchier : Effectivement, le relai n’est pas encore réellement passé au secteur privé. L’écosystème de startup russes est encore très dépendant du soutien public qui, lui, s’efface progressivement pour des raisons économiques d’une part et pour des raisons de management de cet écosystème d’une autre part. On commence à observer que des incubateurs et des accélérateurs privés prennent le relai et fournissent aux startup russes les moyens de se développer rapidement et également vers l’international. Qui sont ces incubateurs privés, et qui les a lancés ? Christophe Alves : Lorsqu’on y regarde de plus près, deux noms ressortent : FRII (pour Foundation for Internet Development-Initiatives) et Skolkovo, des programmes liés à l’ancien Premier Ministre et l’ancien Président Medvedev. Ces deux initiatives ont eu pour vocation de créer un écosystème et de développer toutes les infrastructures nécessaires pour que les entrepreneurs russes (ou les étrangers basés en Russie) puissent avoir accès à des financements et à du conseil pour leur permettre de se développer. D’autres projets ont une vocation plus entrepreneuriale, mais restent néanmoins très proche du pouvoir car l’accès au financement est principalement public en Russie, même si on observe l’émergence de société et d’investissements qui montrent que des entrepreneurs peuvent réussir en Russie. Aujourd’hui lorsque l’on regarde le nombre de projets réellement supportés par ces structures, les chiffres se situent autour de 70/30 entre des structures étatiques qui ont aidé des sociétés en Russies et des structures privées qui ont aidé des start-up. Le programme FRII, justement, accompagne beaucoup de startup. Est-ce qu’ils participent au capital ? Christophe Alves : En effet ils y participent. C’est même l’un de leurs principaux différenciateurs aujourd’hui. Ils souhaitent montrer aux écosystèmes de start-up internationaux le sérieux du projet et leur implication dans celui-ci. Et qu’en prenant une prise de participation en tant que co-investisseur, cela garantit à la société accélérée de pouvoir bénéficier de leur réseau mais aussi de leur mentoring, pas uniquement durant le programme d’accélération, mais bien au-delà. L’écosystème russe quant à lui, reste assez jeune. Est-ce que des startup leaders sont d’ores et déjà sorties de l’un de ces incubateurs ? Yannick Tranchier : Pas à ma connaissance. Nous sommes encore face à des structures qui visent à former un écosystème qui est encore très jeune et par conséquent, peu mature. Il existe des success story, mais en dehors des circuits étatiques, accélérateurs et incubateurs. Beaucoup d’entrepreneurs russes à succès ont rapidement décidé de contourner ces structures d’accompagnement publiques et privées car elles ne correspondent pas à leur besoin. On observe donc une scission entre des entrepreneurs très expérimentés capables de se débrouiller seuls, et la masse de jeunes entrepreneurs novices qui sont obligés de passer par ces structures pour être capable de créer une start-up viable. Un écosystème jeune mais aussi impulsé par le gouvernement. Qu’est-ce qui explique qu’on n’en soit qu’au début de l’écosystème tech en Russie ? Alexandre Stefanesco : La Russie d’aujourd’hui, postsoviétique, est un pays qui a seulement 25 ans. Un pays très jeune donc. La reconstruction économique n’est pas terminée du tout, elle s’est basée sur une culture économique russe qui est celle de l’étatisme, et donc des grands groupes. La culture entrepreneuriale personnelle n’a jamais été très présente en Russie. Malgré tout, cela semble évoluer rapidement, puisque la culture des start-up en Russie est assez récente, celle-ci est en pleine évolution. Il existe des start-up installées à l’étranger mais qui ont grandi en Russie par exemple. La Russie a pris beaucoup de retard sur l’Europe dans ce domaine, mais on peut imaginer que ce retard sera rattrapé assez rapidement pour plusieurs raisons : premièrement, le tissu économique prend une voie d’européanisation qui provoquera l’émergence d’une galaxie privée plus importante. Deuxièmement, il y a beaucoup de gens compétents et talentueux dans tous les domaines en Russie, notamment en ce qui concerne la main d’œuvre. Par conséquent, on imagine mal comment cette dynamique ne permettrait pas l’émergence de start-up visibles et efficaces. Quels sont les freins qu’il reste à dépasser ? Christophe Alves : Aujourd’hui, on ressent un manque de compétence en ce qui concerne les experts : ce qui représente un frein majeur. Malgré tout, cette situation est en train de changer à cause d’une part, de la crise politique et économique que vit la Russie depuis une douzaine de mois, qui a permis d’accélérer cette émergence de sociétés et d’expert, et d’autre part grâce aux experts étrangers qui, voyant l’intérêt du marché russe, sont venus s’implanter dans ce marché. Au milieu de tout cela, il manque des fournisseurs capables d’utiliser ces leviers comme l’ont fait les US ou la Chine pour développer un tissu de PME locales. Yannick Tranchier : Le problème réside aussi dans la manière d’investir. La communauté des business angels en Russie n’est pas structurée. Il y a énormément de Russes qui ont fait fortune au moment de l’éclatement de l’URSS, ce qui a eu pour conséquence l’émergence de gros consortiums. Aujourd’hui, ces riches russes cherchent des opportunités d’investissement dans le domaine de l’Internet, du numérique, des nouvelles technologies… Mais ces potentiels investisseurs n’ont absolument aucune connaissance de cet environnement et ne savent pas comment s’adresser aux start-up early stage, et comment investir dans leur projet. Il devient donc nécessaire d’éduquer ces investisseurs. Source

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Interview pour le Club d’affaires franco-russe

Préparation du site du  : www.france-russia.org Dans le cadre du projet « Club d’affaires France-Russie », nous vous proposons l’interview d’Alexandre Stefanesco. Directeur général d’Atsal, une agence de conseil en RH, il partage avec nous son expérience sur le marché russe. Alexandre, vous avez choisi la Russie pour vivre et monter votre société. Comment ceci est-il arrivé ? Depuis combien de temps votre activité professionnelle est-elle liée avec ce pays ? Bonjour je réside en Russie depuis 2008 et depuis 2012 je suis indépendant puisque j’ai créé une société de conseil en ressources humaines : ATSAL (www.atsal.com). Comment c’est arrivé ? D’abord car la Russie est encore un pays a croissance réelle et ensuite car le recrutement en Russie est particulièrement complexe pour de nombreuses raisons tant légales, qu’administratives mais aussi et surtout humaines. Par conséquent il est indispensable de faire les bons choix lors du recrutement de personnel et de constitution d’une équipe et c’est précisément ce savoir-faire dont nous faisons bénéficier nos clients. Pour parler plus précisément de votre travail, qu’est-ce que vous faites aujourd’hui ? Concrètement nous sommes une agence de conseil en ressources humaines c’est-à-dire que nous aidons les entreprises a non seulement recruter du personnel adapté à leur besoin mais intervenons aussi en amont du processus de recrutement par des prestations de conseils. Enfin pour les nouveaux entrants sur le marché russe nous proposons des formations destinées à renseigner, informer et préparer les entreprises à affronter le très complexe et mouvant marché du travail russe. La Russie a beaucoup changé depuis 20 ans. Et depuis votre arrivée, quels changements avez-vous constaté ? Les changements sont très nombreux et perceptibles à tous niveaux. Le pays se modernise assez vite et la crise financière n’a pas porté atteinte à cette tendance. Bien sûr se débarrasser de l’héritage soviétique que ce soit sur le plan législatif, économique ou des mentalités est complexe mais ce processus a été bien entamé par les élites russes. Il faut donc avant tout bien comprendre que le pays change rapidement et que s’adapter à ces changements est un défi permanent. Y-a-t-il des choses qui vous ont choqué au début ? Vivre en Russie, ceci n’est pas toujours facile pour des étrangers ? Le pays fait face à des dynamiques politiques, économiques, démographiques et sociales particulières et qui sont très différentes de l’Europe de l’ouest et de la France. Les choix des élites russes et le modèle russe en émergence ont certes mauvaise presse à l’ouest mais ils sont ce qu’ils sont et ont le mérite de permettre aujourd’hui à la Russie d’être déjà devenue la 6ieme économie mondiale et ce moins de 25 ans après la chute du mur ! Apres la vie en Russie est très difficile sur le plan administratif, climatique et linguistique principalement mais la Russie reste un pays avec encore un énorme potentiel même si complexe. Et pourquoi avez-vous choisi un secteur de RH ? Qu’est-ce qui se passe aujourd’hui dans ce domaine et comment voyez-vous l’avenir du recrutement ? J’ai choisi le secteur RH car c’est un secteur dans lequel j’avais une certaine expérience (à l’international) déjà avant de déménager en Russie mais aussi et avant tout car ma bonne connaissance de la Russie et des russes m’a permis de me spécialiser et développer une réelle expertise dans ce secteur, ce qui est la raison d’être d’ATSAL. Le marché évolue rapidement. La crise financière de 2008 a par exemple mis un coup d’arrêt à certaines tendances et pratiques. On constate que le nombre d’expatriés diminue tandis que n’augmente le nombre de russes de l’étranger et notamment d’Europe qui reviennent en Russie et portent le nom de Repats. En outre il y a de plus en plus d’étrangers intégrés et russophones qui sont installés en permanence sur le territoire de la fédération de Russie et sont donc employables en contrat local, on les surnomme les Ruspats. Vos clients viennent de différents secteurs. Quels domaines voyez-vous comme perspectives pour des sociétés étrangères ? Je crois que les perspectives sont bonnes mais je suis russoptimiste ! J L’économie russe souffre certes du contexte géopolitique mais on oublie trop souvent que le pays est en excellente santé : grosses réserves de change, très peu de dette et surtout pas de dette extérieure, salaires à la hausse et monnaie faible qui favorise les exportations. La croissance y est certes plus faible qu’au cours des années 2000 mais continue et positive. Enfin la mauvaise image du pays dans la presse française masque trop souvent les ambitions des élites russes actuelles qui sont conscients des déficits locaux, très favorables à la réindustrialisation et donc aux implantations étrangères en Russie, premier pas vers les transferts de savoir-faire. Encore une fois le potentiel du pays est très important. Auriez-vous des conseils à donner à des entreprises françaises qui souhaitent s’installer en Russie ? Avantages, dangers, erreurs à ne pas commettre ? Oui il y a beaucoup à dire et à faire. La Russie reste un marché sans chômage, un marché de candidats. Ce sont encore les candidats qui font la loi et non les employeurs, ce qui implique une approche très différente de la situation française par exemple dans le cadre d’un processus de recrutement. La situation démographique du pays va aussi entrainer quelques bouleversements sur le marché du travail et il est par conséquent important de bien comprendre tous les enjeux humains, culturels, religieux ou migratoires dans le cadre de constitution d’équipes. Un autre exemple est l’encadrement des équipes et comment les stabiliser pour ne pas avoir de turnover de personnel trop élevé. Les candidats russes en effet ne craignent pas de changer de travail puisqu’ils sont surs d’en retrouver un. Pour toutes ces raisons il est conseillé de faire appel à des spécialistes du recrutement. ATSAL est là pour vous accompagner dans ce processus périlleux qu’est le recrutement et la stabilisation d’équipes en Russie.

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Le marché des ressources humaines en Russie

Alexandre Stefanesco, directeur général d’ATSAL, une jeune agence de conseil en ressources humaines qui opère en Russie et Eurasie, a été l’invité du Dialogue Franco-Russie le 19 décembre 2013. Nous vous proposons son interview au Dialogue Franco-Russe sur les grandes tendances qui caractérisent le marché du recrutement en Russie (janvier 2013). AS: La politique d’assainissement des finances publiques commencée dans les années 2000 est en train de payer. Le pays s’est rapidement relevé de la crise économique et financière de 2008 et aujourd’hui on peut dire qu’il est sorti de cette crise qui a eu des effets négatifs surtout en 2009. La croissance russe est bien orientée : 4,2% en 2011, 3,5% en 2012 et elle devrait atteindre 3,7% en 2013 puis 3,8% en 2014 selon les estimations moyennes du FMI. A coté de cela, les réserves de change russes sont revenues à leur niveau d’avant crise (537,4 milliards de dollars à l’heure actuelle) et le pays n’est quasiment pas endetté. La dette publique totale représentait moins de 10% du PIB en 2012 et ne devrait pas dépasser les 15% du PIB en 2015. Point important, la dette publique extérieure de la Russie est inférieure à 3% du PIB ce qui est très peu laisse une forte marge d’endettement potentiel. Pour 2013, la Russie table donc sur un budget quasiment en équilibre: 322 milliards d’euros de recettes et 335 milliards d’euros de dépenses. Le déficit budgétaire devrait atteindre seulement 13 milliards d’euros (0,8% du PIB) et sera financé essentiellement par des emprunts extérieurs et des recettes tirées des privatisations du patrimoine fédéral. Quelles sont les difficultés du recrutement en Russie, propres au marché de l’emploi local? AS: Le taux de chômage est au plus bas aujourd’hui, puisqu’il est d’environ 5,2% de la population active russe. Dans les grands pôles économiques le taux de chômage est encore plus faible: 1% à Moscou et 1,4% à Saint-Pétersbourg. Le marché du travail russe, comme beaucoup de marchés des pays émergents à forte croissance, est donc un marché de candidats, c’est-à-dire que sur un fond de baisse du chômage qui se poursuit depuis la fin de la crise il y a en Russie de réelles pénuries de candidats. Rechercher, identifier et sélectionner des collaborateurs fiables et compétents peut s’avérer complexe, et comporter une prise de risques pour les postes stratégiques. Il faut souvent débaucher les bons candidats qui sont déjà en poste, et à ce titre une approche très particulière est donc nécessaire. En outre le développement rapide de l’économie russe et la baisse continue du chômage pendant les dix dernières années ont encouragé les salariés à plus de mobilité. Un grand nombre de salariés envisagent encore avec beaucoup de méfiance voire d’incrédulité le partenariat avec un employeur sur le long terme. Par conséquent s’assurer que le nouveau collaborateur est prêt à s’investir dans la durée est souvent très problématique en Russie. La sélection du bon candidat se fait donc nécessairement en prenant en compte de façon prioritaire le facteur humain, et notamment la personnalité du candidat. Mais du coté de l’employeur, il faudra aussi savoir vendre au candidat tant la société que le poste proposé, afin de l’attirer, de le convaincre mais aussi et surtout le fidéliser dans la durée. Le challenge est donc des deux côtés. Enfin les pénuries de candidats peuvent être particulièrement importantes dans certaines branches professionnelles et dans certaines régions. Le recrutement peut rapidement s’avérer difficile et prendre beaucoup plus de temps que prévu tout simplement parce qu’il est difficile de trouver des candidats, et de savoir ou aller les chercher. Recruter peut vite devenir extrêmement chronophage et donc couteux pour une société. Pourquoi faire appel à ATSAL? AS: Pour toutes les raisons précitées il est réellement préférable de faire appel à une agence comme la nôtre, parce que la recherche, l’identification et la sélection de collaborateurs fiables et compétents ne font pas partie du cœur métier des entreprises. C’est particulièrement vrai pour les sociétés de taille petite et/ou moyenne qui ont souvent des besoins croissants en capital humain, mais pas forcément le désir ou les moyens d’avoir leur propre département des Ressources humaines. C’est là que nous intervenons en devenant en quelque sorte le département des ressources humaines de nos clients, mais un département des ressources humaines externalisé, qui ne serait juste pas dans les locaux de la société. Enfin nous proposons un éventail de formules souples pour assister les sociétés dans leur recrutement. Nous pouvons intervenir à différents moments du recrutement en prenant partiellement en charge une opération de recrutement, par exemple lors de l’étape de la définition du poste ou à l’étape de la définition du profil du candidat idéal ou encore au moment des entretiens de recrutement. Quelles sont les perspectives du recrutement en Russie? AS: Avant la crise, les entreprises embauchaient et licenciaient si besoin rapidement, sans trop se soucier des conséquences. La forte croissance économique de la période 2004-2008 a vu notamment une course en avant des salaires, dont on se demandait bien si elle allait un jour s’arrêter. La crise financière a mis un coup d’arrêt à cette dynamique et a considérablement modifié les mœurs de recrutement en Russie. Les notions de prudence, d’optimisation ou de modération ont de nouveau guidé les décisions d’embauches du coté des sociétés. Les cadres et spécialistes ont fait de même, évitant de changer systématiquement de travail à chaque opportunité intéressante, celles-ci il est vrai se faisant aussi plus rares. Mais depuis 2012, l’économie russe est repartie en forte croissance et le marché de l’emploi s’est tendu à nouveau, sans pour autant être revenu aux excès d’avant la crise de 2008, même si certains secteurs font de nouveau face à des pénuries de profils disponibles. On peut dire que la crise a finalement relativement structuré le marché du travail russe mais cette situation pourrait ne pas durer. Aujourd’hui en effet on pense que la Russie connaitra une pénurie de main d’œuvre au cours de la prochaine décennie. On parle d’un besoin de 8 à 10 millions d’actifs d’ici à 2025 pour faire face à

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